A Paris, ils vont brûler de faux Chagall Automatique traduire

Lorsque Martin Lang, un homme d’affaires du Yorkshire, a acheté un tableau «Nu» attribué à Marc Chagall pour 100 000 livres sterling, il espérait qu’il deviendrait un trésor familial. Vingt ans plus tard, il risque de voir l’objet de son investissement brûlé devant un tribunal français.

Attribué à Marc Chagall - Nu

Martin Lang, 63 ans, de Lidsey, a acheté le tableau «Nu», daté de 1909 - 1910, en 1992 sur les conseils d’un marchand d’art russe qui travaillait alors pour une grande maison de vente aux enchères. Chagall, décédé en 1985, était un pionnier de l’art moderne, vénéré par les collectionneurs du monde entier. L’une de ses peintures a récemment été vendue pour 10 millions de dollars.

Après avoir regardé un épisode de l’émission de la BBC «Fake or Luck?» (Fake or Fortune?), Lang a contacté les présentateurs de l’émission pour confirmer l’authenticité de son tableau. Au moment de l’achat, Lang s’est vu remettre un catalogue soviétique des œuvres de Marc Chagall, dans lequel figurait l’œuvre qu’il a achetée, comme preuve de l’authenticité de l’œuvre.

Et voilà qu’après toutes ces années, il s’avère que le tableau était un faux. Les recherches ont montré que les pigments bleus et verts utilisés dans le tableau étaient trop «modernes» et n’avaient été développés que dans les années 1930. En outre, le tableau a été exclu des éditions ultérieures des catalogues soviétiques des œuvres de l’artiste. Pour confirmer définitivement les résultats de l’examen, «Nu» a été envoyé à Paris au Comité Chagall, dirigé par la petite-fille de l’artiste.

En remettant le tableau au comité, Lang a signé un contrat stipulant que les héritiers de Marc Chagall pourraient chercher à saisir l’œuvre ou entreprendre d’autres actions en justice. Or, il s’avère aujourd’hui que le comité, créé pour protéger la réputation de l’artiste, va détruire le tableau, alors que Lang avait demandé que l’œuvre soit simplement qualifiée de fausse et qu’elle lui soit restituée. Cela semble presque incroyable, mais la loi française prévoit la destruction des œuvres d’art falsifiées en les brûlant.

Philip Mould, expert en art pour l’émission «Forgeries or Luck?», a condamné ces mesures extrêmes, les qualifiant de «barbares». «Je ne peux pas croire que cela se produise», a-t-il déclaré. Mould a ajouté que le Comité Chagall semblait «obsédé» par la destruction du tableau, alors qu’il pourrait servir à former des experts chargés de distinguer les vraies œuvres des fausses. Il a également souligné que si la somme de 100 000 livres sterling est importante, elle reflète en soi le fait que le tableau n’a pas été formellement vérifié, car si son authenticité avait été prouvée, le prix de l’œuvre aurait été d’au moins 500 000 livres sterling.

Les experts qui ont participé à l’émission de la BBC estiment que jusqu’à 90 % des œuvres vendues sur le marché de l’art russe sont des faux, les peintures de Marc Chagall étant les cibles les plus populaires de la falsification. Selon les experts du Comité Chagall, le tableau de Lang, en particulier, était une imitation du tableau «Nu couché» peint par l’artiste en 1911.

Pierre Valentin, avocat spécialisé dans les affaires d’art, indique que deux tableaux attribués à Juan Miró ont déjà été détruits de manière similaire (par le feu). Leurs propriétaires ont tenté de les récupérer, mais la loi française exige que les faux soient détruits en les brûlant sur le parvis du palais de justice. Il s’avère que Lang n’a aucune chance de récupérer le tableau, bien que les membres de sa famille se soient attachés à l’œuvre, même s’il ne s’agit pas d’un original.

Lang, qui n’espère plus récupérer son tableau, exige la garantie que si l’on découvre un jour que son œuvre est authentique, il recevra un dédommagement complet. «Rien n’est sûr dans la vie. Il y a toujours une marge d’erreur», a-t-il déclaré.

Anna Sidorova © Gallerix.ru