Sculpture Baroque:
Histoire, Caractéristiques Automatique traduire
L’époque baroque ne manquait pas de sculpteurs, même si peu d’entre eux étaient remarquables - peut-être seulement Gian Lorenzo Bernini (1598-1680), qui était encore plus grand sculpteur qu’architecte. Les sculpteurs qui étaient les meilleurs dans leur profession travaillaient avec une intensité sans précédent, car, malgré l’importance de l’architecture baroque, la sculpture était la forme la plus caractéristique de l’art chrétien de l’époque baroque et de loin la plus répandue. Contrairement à l’architecture et à la peinture, elle a non seulement réussi à créer un langage artistique largement commun à toute l’Europe, mais aussi à influencer l’apparence de presque tous les produits artistiques créés pendant cette période. En bref, la première caractéristique reconnaissable de la sculpture baroque est son omniprésence.
Les œuvres d’art plastique produites durant cette période peuvent être divisées en deux grandes catégories :
❶ celles destinées à décorer, à donner une finalité à l’architecture, et
❷ la sculpture au sens ordinaire du terme, en tant qu’objet à part entière.
Sculpture architecturale
L’architecture utilise la sculpture décorative de trois manières typiques. La première se présente sous la forme d’une ligne horizontale de statues ou d’autres sculptures qui complètent la partie supérieure d’un bâtiment. Là encore, il ne s’agit pas d’une invention baroque, mais c’est à l’époque baroque qu’elle est devenue une caractéristique stylistique traditionnelle, une technique systématique. Elle trouve son origine dans la coutume du XVIIe siècle de compléter un bâtiment «par un grenier». Il s’agit en fait d’un parapet bas dissimulant les pans inclinés de la toiture, qui donne à l’édifice, vu d’en bas, l’aspect de l’extrémité d’une ligne horizontale. Cet élément était presque toujours décoré d’un certain nombre de statues, régulièrement disposées et se détachant sur le ciel.
On peut citer comme exemples la cathédrale Saint-Pierre de Rome, dont la colonnade ovale est l’œuvre du Bernin lui-même, et le château de Versailles, où les statues sont remplacées par d’immenses urnes et des frises. De l’attique ou du toit d’un édifice, cette pratique s’est étendue à d’autres horizontales - murs d’enceinte des jardins, parapets des ponts, etc.
L’un des principaux représentants de la sculpture de jardin fut l’Italien Carlo Bartolomeo Rastrelli, père de Bartolomeo Rastrelli (1700-1771), qui arriva de Paris à Saint-Pétersbourg en 1716, à l’époque de l’art pétrinien en Russie (1686-1725). Il fut chargé de décorer les jardins de plusieurs palais appartenant à Pierre le Grand.
Une autre utilisation architecturale des éléments sculpturaux, tels que les statues, consistait à remplacer les colonnes comme éléments de soutien, qu’il s’agisse de cariatides (élévations de la forme féminine) ou de télamones (de la forme masculine). Cette utilisation remonte à la Grèce classique et est devenue à la mode, surtout dans le baroque autrichien et allemand.
La troisième utilisation, la plus typique, de la sculpture en combinaison avec l’architecture est celle des frises, des groupes d’armoiries, des rouleaux, des trophées et d’autres éléments similaires. La combinaison de la sculpture avec l’architecture va même jusqu’à donner l’impression que la sculpture devient architecture ou qu’elle en devient une, comme dans le baldaquin du Bernin à la basilique Saint-Pierre, où les rôles des deux formes se mélangent à un degré très conforme au goût baroque.
Tels sont les liens entre la sculpture et l’architecture.
Note sur l’appréciation de la sculpture
Pour apprendre à apprécier la sculpture baroque, voir : Comment apprécier la sculpture . Pour les œuvres plus récentes, voir : Comment apprécier la sculpture moderne .
Sculpture traditionnelle
Les œuvres traditionnellement exécutées par le sculpteur dans les siècles précédents, sur des tombes, des autels, des monuments, etc. ont continué à être produites à l’époque baroque. En règle générale, leur conception se rapproche de la scénographie, voire s’y confond, avec une approche théâtrale qui rappelle les décors - ce qui est peut-être approprié à l’époque où le mélodrame et le théâtre moderne ont vu le jour. Dans l’une des chapelles latérales, par exemple, le Bernin présente l’extase de la sainte comme un événement théâtral, et les membres de la famille qui ont commandé l’œuvre sont représentés grandeur nature, assis dans des loges, comme s’ils étaient dans un théâtre en train d’assister au spectacle. («Ectasie de sainte Thérèse» (1647-52) Marbre, Capella Cornaro, Rome - voir ci-dessous).
La sculpture baroque traditionnelle présente généralement deux caractéristiques remarquables. Tout d’abord, elle est techniquement parfaite. L’habileté des sculpteurs baroques représente une véritable virtuosité, par exemple pour rendre l’aspect de la peau humaine selon que le sujet est masculin ou féminin, vieux ou jeune. Les boucles, les draperies, les différents tissus comme la laine et la soie, la texture des armures sont fidèlement imités.
Les sculpteurs maîtrisaient si bien leur matériau que dans les statues taillées dans le marbre, il est impossible de déduire ou d’imaginer la forme originale du bloc. Michel-Ange, incarnant les idéaux de la sculpture de la Renaissance italienne, disait qu’une statue devait donner l’impression qu’elle pouvait rouler du haut d’une colline jusqu’au pied sans dommage. Rien de tel pour les sculptures baroques. Elles poursuivent un objectif que l’on pourrait qualifier de photographique : immortaliser le mouvement. Cela implique l’utilisation de constructions libres et détendues, et de formes de la figure humaine beaucoup plus élancées que celles jugées souhaitables par les sculpteurs de la Renaissance.
En sculpture, une autre caractéristique de l’époque - et la plus importante - est l’apparition du mouvement. Les figures ne sont jamais représentées dans l’immobilité ou dans une pose de repos, mais toujours en mouvement, et le plus souvent à ce moment de moindre équilibre qui est le point culminant du mouvement, un moment imperceptible mais dramatique, comme lorsqu’un sauteur ne s’élève plus mais n’a pas encore commencé à tomber et qu’il est immobile, dans une pose potentielle, en l’air. Lorsqu’il a voulu représenter Apollon poursuivant Daphné, le Bernin a choisi le moment le plus dramatique, celui où Daphné se transforme en laurier pour échapper au dieu : le moment du paroxysme de l’action. ) Apollon et Daphné (1622-5) Marbre, Galleria Borghese, Rome).
C’est en raison de sa préférence pour le mouvement que l’esquisse dite figura serpentinata, la figure serpentine, a connu une telle popularité au XVIIe siècle. Cette forme de représentation de la figure humaine est apparue dans la seconde moitié du XVIe siècle, dans la période précédant immédiatement le baroque. Cette forme permettait de représenter le corps dans un mouvement de spirale, de rotation rapide, comme un athlète lançant un disque, ou de lutte - voir : «L’enlèvement des Sabiniennes» (1581-3, marbre, Piazza della Signora, Florence) par Giambologna .
Pour une analyse d’une statue grecque dont le caractère émotionnel et le mouvement ont eu une grande influence sur les sculpteurs baroques, voir Laocoon et ses fils (vers 42-20 av. J.-C., Musées du Vatican).
Parfois, la composition devient exagérée et ressemble plus à de l’excitation qu’à du mouvement. Parfois, l’artiste était tellement absorbé par les effets qu’il créait et par son habileté technique qu’il perdait de vue l’harmonie de la composition d’ensemble. Un tel effet est cependant toujours probable lorsque l’on passe du travail des maîtres à celui des apprentis.
L’un des mérites du baroque est d’avoir créé les conditions dans lesquelles un travail de second ordre pouvait être assimilé à l’exécution d’œuvres complexes de grande valeur artistique : Les grandes fontaines peuplées de personnages barbus, de satyres, de nymphes, de dauphins et de monstres divers qui ornaient les places et les allées des villes et des jardins baroques, la décoration des grands escaliers des palais de l’époque, jusqu’aux moulures et autres décorations somptueuses des galeries, des salons, des églises et de toutes sortes d’intérieurs. Dans ces œuvres, l’impression générale est parfois purement orgiaque, mais dans l’ensemble, le style baroque produit un effet de triomphe.
«L’extase de sainte Thérèse» Bernin (Chapelle Cornaro)
La chapelle Cornaro est la pièce maîtresse de l’église baroque ornée de Santa Maria della Vittoria à Rome. Elle contient l’une des œuvres les plus ambitieuses du Bernin «L’extase de sainte Thérèse», conçue et réalisée comme un mini-théâtre. Commandée par le cardinal Federigo Cornaro et occupant un espace sur le côté de l’église, la chapelle est un incroyable mélange de peinture, de sculpture et de décoration intérieure.
Théâtralement éclairés par une fenêtre cachée à l’arrière de l’autel, des rayons de lumière divine tombent sur la Thérèse agitée, en pâmoison, à l’apogée de son extase spirituelle. La sculpture de marbre blanc est entourée de poutres de bronze doré «» qui reflètent symboliquement la lumière divine. Un ange de marbre surgit de la sculpture et du manteau de Thérèse, s’apprêtant à planter une flèche dans le cœur de Thérèse.
L’imagerie correspond au récit de Sainte Thérèse d’Avila qui raconte comment l’ange lui a transpercé le cœur d’une flèche d’amour divin, symbolisant ainsi son union mystique avec Jésus-Christ. En bas-relief, des groupes sculptés de la famille Cornaro observent le spectacle depuis le premier rang des loges de l’opéra. Dans l’ensemble, il s’agit d’un mélange étonnant d’art et d’architecture baroques qui illustre plusieurs des principales caractéristiques du baroque : inspiration religieuse dramatique, mouvement, illusionnisme et sculpture virtuose.
Liste des sculpteurs baroques célèbres
Parmi les plus grands sculpteurs de l’époque baroque :
ITALIE
Stefano Maderno (1576-1636)
Sculpteur maniériste/baroque le plus important de Rome avant le Bernin.
Statue de Sainte-Cécile (1600) Église de Sainte-Cécile, Trastevere.
Francesco Mocci (1580-1654)
Premier sculpteur baroque ; pair en sculpture du Caravage et des Carrache.
Ange de l’Annonciateur (1605-08) Museo del Opera del Duomo, Orvieto.
François Duquesnoy (1594-1643)
Peintre flamand, l’un des meilleurs sculpteurs de Rome. (Voir Baroque flamand).
Statue de saint André (1629-33), marbre, basilique Saint-Pierre, Cité du Vatican.
Alessandro Algardi (1595-1654)
Principal représentant du classicisme du haut baroque.
Tombeau du pape Léon XI (1634-44) Cathédrale Saint-Pierre de Rome.
Le Bernin (1598-1680)
Le plus grand architecte et sculpteur de l’époque baroque.
Ectasie de sainte Thérèse (1647-52) Marbre, Capella Cornaro, Rome.
Voir aussi : Artistes du baroque italien .
FRANCE
Pierre Puget (1620-1694)
Le plus grand sculpteur français du XVIIe siècle.
Milo de Crotone (1671-82) Marbre, Louvre, Paris.
Gaspard et Balthazar Marcy (1624-1681)
Sculpteurs français employés par le roi Louis XIV, au château de Versailles.
Chevaux du Soleil (1668-70) Jardin du Château, Versailles.
François Girardon (1628-1715)
Avec Coysevox, le meilleur sculpteur du règne de Louis XIV.
Le viol/enlèvement de Proserpine (1693-1710) Bronze, château de Versailles.
Jean Baptiste Tuby (1635-1700)
Sculpteur de la cour de Versailles.
Fontaine d’Apollon (1671) Pierre, Château de Versailles.
Antoine Koisevox (1640-1720)
Sculpteur de la cour du roi Louis XIV.
Portrait en buste de Charles Lebrun (1676) Wallace Collection, Londres.
Guillaume Coustou (1677-1746)
Sculpteur français du baroque tardif.
Cheval retenu par un palefrenier («Cheval de Marley») (1745) Louvre, Paris.
Voir aussi : Artistes baroques français .
ALLEMAGNE/AUTRICHE
Jörg Zurn (1583-1638)
Sculpteur sur bois baroque sud-allemand.
Autel de la Vierge (1613-16) Église d’Uberlingen.
Balthasar Permoser (1651-1732)
Sculpteur majeur du baroque tardif, sculpté dans le bois, l’ivoire, la pierre, le marbre.
Apollon (1715) Staatliche Kunstsammulungen, Dresde.
Andreas Schlüter (1664-1714)
L’un des plus grands sculpteurs allemands de l’époque baroque.
Statue équestre de Frédéric Guillaume le Grand (1703) Château de Charlottenburg.
Voir aussi : Artistes du baroque allemand .
ESPAGNE/PORTUGAL
Juan Martínez Montañez (1568-1649)
Sculpteur sur bois espagnol de Séville, connu sous le nom de «Dieu du bois».
Christ miséricordieux (Christ de miséricorde) (1603) Cathédrale de Séville.
Alonso Cano (1601-1667)
Sculpteur, peintre, architecte - surnommé «le Michel-Ange espagnol».
Immaculée Conception (1655) Cathédrale de Grenade.
Pedro Roldan (1624-1699)
artiste espagnol, maître de la sculpture sur bois polychrome.
Inhumation (1673) Hôpital de la Caridad, Séville.
Pedro de Mena (1628-1688)
Sculpteur baroque espagnol connu pour son habileté technique inégalée.
Marie Madeleine pénitente (1664) Musée de Valladolid.
Voir aussi Artistes du baroque espagnol et Art baroque espagnol .
EUROPE CENTRALE
Adriaen de Vries (1560-1626)
Sculpteur néerlandais qui travailla à Prague (voir : Baroque néerlandais).
Mercure et Psyché (1593) Louvre, Paris.
Les plus grandes sculptures baroques
Voici une courte liste de quelques-unes des plus grandes sculptures (statues, reliefs et autres œuvres traditionnelles) sculptées ou modelées à l’époque baroque, classées par sculpteur.
Extase de sainte Thérèse (1647-52, marbre, Capella Cornaro, Rome)
Pluton et Proserpine (1621-2, marbre, Galleria Borghese, Rome)
Apollon et Daphné (1622-5, marbre, Galleria Borghese, Rome)
De Giovanni Bernini (1598-1680).
Tombeau du pape Léon XI (1634-44, marbre, basilique Saint-Pierre, Rome)
Extase de saint Philippe Néri (1638, Santa Maria in Vallicella, Rome)
Le pape Léon chassant Attila des portes de Rome (1646-53, basilique Saint-Pierre, Rome)
Par Alessandro Algardi (1598-1654).
Statue de saint André (1629-33, marbre, basilique Saint-Pierre, Cité du Vatican)
Par François Duquesnoy (1594-1643).
Milo de Crotone (1671-82, marbre, Louvre, Paris)
De Pierre Puget (1620-1694).
Apollon courtisé par les nymphes de Fetida (1666-72, marbre, château de Versailles)
L’Enlèvement de Proserpine (1693-1710, bronze, Versailles)
Par François Girardon (1628-1715).
Fontaine d’Apollon (1671, pierre, château de Versailles)
De Jean-Baptiste Tuby (1635-1700).
Cheval retenu par un palefrenier («Cheval de Marley») (1739-45, Louvre, Paris)
Par Guillaume Coustou (1677-1746).
Mercure attachant sa thalaria (1753, plomb, Louvre, Paris)
Voltaire (1776, marbre, Louvre, Paris)
Par Jean Baptiste Pigalle (1714-1785).
Monument à Pierre le Grand («Cavalier en bronze») (1766-78, place du Sénat, Saint-Pétersbourg)
Par Etienne-Maurice Falcone (1716-1791).
Sculpture en bois de Cravata (vers 1690, Limwood, Victoria and Albert Museum)
Par Greenling Gibbons (1648-1721).
Apollon (1715, marbre, Staatliche Kunstsammulungen, Dresde)
Par Balthasar Permoser (1651-1732).
Statue équestre du Prince-Curfürst Frédéric-Guillaume-le-Grand (1689-1708, bronze, Schloss Charlottenburg, Berlin)
Andreas Schlüter (1660-1714).
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