#19364 Marsden Hartley (1877-1943)

Lœuvre présentée se caractérise par une palette de couleurs sombres, dominée par des noirs profonds et des bruns terreux, ponctuée de touches de blanc et de nuances ocres dans le ciel. Une atmosphère lourde et oppressante émane de cette composition.
On distingue un paysage désolé, peut-être une plaine ou une étendue rocheuse, dont la perspective est volontairement distordue. Le premier plan est constitué dun amas informe de formes sombres qui suggèrent des rochers ou des débris. Un élément singulier attire immédiatement lattention : une structure blanche, incurvée et angulaire, qui semble sétendre à travers lespace, comme une arche brisée ou un fragment darchitecture dévastée.
À droite, un poteau vertical, peint de couleurs sombres, se dresse, ajoutant une dimension de verticalité et disolement. Il pourrait symboliser un repère, une borne, ou même une figure humaine figée dans la contemplation.
Le ciel, quant à lui, est rendu par des touches de couleur chaudes, suggérant un crépuscule ou une lumière artificielle, sans pour autant apporter de réconfort. Les nuages sont épais et indistincts, renforçant le sentiment denfermement.
Plusieurs interprétations sont possibles. La structure blanche pourrait représenter une tentative de construction, un rêve interrompu, ou la fragilité de lexistence face à la force implacable du paysage. La juxtaposition des éléments sombres et de cet unique élément clair crée une tension visuelle qui évoque la solitude, le désespoir, ou la perte. Le poteau, solitaire, pourrait symboliser la résilience, un témoin silencieux dun passé révolu.
L’absence de figures humaines accentue ce sentiment d’abandon et de mélancolie. L’ensemble laisse transparaître une interrogation sur la condition humaine, la destruction et la quête de sens dans un monde dévasté. La simplification des formes et l’absence de détails contribuent à une atmosphère onirique et intemporelle.