image 108 National Museum of Women in the Arts

L’œuvre présentée se révèle dans un premier temps comme un champ dense et labyrinthique de formes. Lœil, face à cette composition, se perd aisément dans un ballet incessant de courbes, de spirales et de ponctuations, sans quaucune figure reconnaissable némerge clairement. Une palette dominée par des ocres, des bruns et des noirs crée une atmosphère à la fois chaleureuse et oppressante. Des touches de blanc, par petites touches, viennent ponctuer ce fond sombre et contribuent à un effet de vibration.
Limpression générale est celle dun mouvement continu, dune énergie palpable qui imprègne la toile. Il ne sagit pas dun chaos pur, cependant. On discerne une certaine organisation, une sorte de flux et reflux qui suggère une structure sous-jacente, même si elle reste insaisissable. On peut imaginer, au-delà de labstraction formelle, la représentation dun monde intérieur, un paysage mental foisonnant didées et démotions.
Les superpositions, les entrelacements et les collisions des formes évoquent un sentiment de complexité, de tension, voire de conflit. Cependant, la prédominance des teintes chaudes, et en particulier des ocres, suggère une volonté de réconciliation, une recherche déquilibre au sein de cette agitation. L’absence de points de repère stables invite à une interprétation subjective, à une projection des propres émotions et expériences.
Le titre image 108 laisse entrevoir une série, une continuité dans l’exploration de thèmes et de techniques similaires. Il pourrait s’agir d’une tentative de saisir l’éphémère, l’instantané, l’énergie brute d’un moment, dune pensée. La densité de la composition suggère une introspection profonde, une plongée au cœur de linconscient. Il est probable que lartiste cherchait à exprimer non pas ce qui est visible, mais ce qui est ressenti.