#50215 Spain

Lœuvre présentée se révèle immédiatement par une fragmentation géométrique marquée. Lartiste a déconstruit la figure humaine et lobjet, un canapé, en une multitude de plans angulaires et de facettes. Ces formes, assemblées sans souci de perspective traditionnelle, créent une impression de simultanéité, comme si plusieurs points de vue étaient capturés et superposés dans un même espace pictural.
On observe un homme assis sur ce qui semble être un siège. Son visage, composé de formes angulaires et de lignes brisées, est difficilement lisible dans une interprétation conventionnelle. Lexpression est énigmatique, voire mélancolique, accentuée par lombre qui masque une partie de son visage. Les traits sont réduits à leur essence géométrique, suggérant une dépersonnalisation, une perte dindividualité.
Lenvironnement, réduit à un arrière-plan abstrait composé de blocs de couleurs grises et bleuâtres, renforce le sentiment disolement et denfermement. Labsence de profondeur spatiale contribue à cette atmosphère claustrophobe.
Le choix dune palette chromatique restreinte, dominée par des nuances de gris, de bleu et de brun, participe à lambiance générale de froideur et de désolation. Ces couleurs ternes semblent amplifier la sensation de fragmentation et de déconstruction.
On peut interpréter cette œuvre comme une réflexion sur la nature de la perception et de la représentation. Lartiste ne cherche pas à imiter fidèlement la réalité, mais à en explorer les différentes facettes et à les traduire à travers un langage formel novateur. Le canapé, lui, pourrait symboliser le confort illusoire, la fragilité du repos face à une réalité brisée. L’ensemble suggère une interrogation sur la condition humaine, confrontée à la fragmentation du monde moderne et à la perte de repères. La déconstruction de la forme humaine pourrait aussi renvoyer à une remise en question des identités, une exploration des multiples facettes qui composent lindividu.