CAOV5DVW Godofredo Ortega Munoz

Lœuvre présente un paysage côtier, dominé par une palette de couleurs chaudes – ocres, jaunes, et brun-rouges – qui imprègne lensemble de la composition. On observe une étendue sableuse, modelée en dunes et terrasses artificielles, délimitées par de solides murs de pierre sombre. Ces constructions, apparemment fonctionnelles, découpent le paysage en plusieurs niveaux, créant une géométrie stricte et répétitive.
La perspective est inhabituelle. Lartiste semble adopter un point de vue légèrement surélevé, ce qui permet de rendre la complexité des terrasses et des murs de pierre. La ligne dhorizon est basse et uniforme, coupée par une bande de couleur plus claire qui accentue la sensation dhorizontalité. Le ciel, dun jaune pâle, est presque absent, contribuant à limpression denfermement et de concentration sur le sol.
Le traitement pictural est marqué par des touches épaisses et expressives, presque sculpturales. La texture du sable et de la pierre est rendue par des empâtements de couleur, qui donnent du relief à la surface. On perçoit une tension entre la rudesse des constructions humaines et la nature apparemment aride et hostile du paysage.
Au-delà de la description d’un simple paysage, l’œuvre suggère une réflexion sur la relation entre lhomme et son environnement. Les murs de pierre, bien que solidement construits, semblent lutter pour contenir et maîtriser le sable, soulignant peut-être la fragilité de lentreprise humaine face aux forces naturelles. L’absence de figures humaines renforce cette impression disolement et de confrontation. L’ensemble évoque une forme de labeur acharné, de lutte permanente pour létablissement, voire de résilience face à un milieu difficile. Il se dégage un sentiment de solitude et de mélancolie, renforci par la couleur dominante et la composition austère. Le paysage n’est pas un lieu de détente, mais un théâtre de l’effort et de la résistance.