Landscape with a boat. End of 1880 Isaac Ilyich Levitan (1860-1900)

Description du tableau d’Isaac Levitan Paysage avec bateau à vapeur

La nature est belle, pleine de mystères, d’énigmes et de beauté, auxquels beaucoup, dans l’agitation des jours, ne prêtent tout simplement pas attention, et ce sont les paysagistes, les romantiques des champs et des forêts, des rivières et des mers, qui en sont les meilleurs témoins. Ils peuvent repérer cette lumière spéciale qu’une personne ordinaire ne remarque même pas, ils peuvent voir la beauté d’une nuit d’été, et non seulement la voir mais aussi la mettre sur la toile.

La nature a quelque chose de spécial pour chaque peintre, et lorsqu’il met le pinceau à la peinture, il met son propre regard sur l’image. Pas seulement le monde environnant, mais le monde tel que l’artiste le voit. Regarder les peintures de Levitan dans ce sens est très agréable. Son regard est plein d’amour pour le monde, de souci du détail, de gentillesse et de tendresse. Les choses les plus ordinaires de ses paysages semblent encore plus belles qu’elles ne le sont réellement. Rempli de sens.

Ainsi, le "paysage de bateaux à vapeur" n’aurait peut-être pas attiré l’attention du spectateur s’il avait été dans la réalité. Si l’on devait passer devant avec un sac sur les épaules, en sentant la poussière chaude sous les pieds et la fatigue de plomb dans tout le corps. Dans le musée, il est possible de se voir dans toute sa splendeur, les cabanes au bord de la rivière, et la rivière elle-même, lisse, brillante et tranquille.

Le paquebot navigue lentement et majestueusement, se reflétant dans l’eau et attirant votre attention. Vers le ciel bas plein de nuages. Le paysage est beau parce qu’il est statique, parce qu’il est imprégné de l’amour de l’artiste pour sa patrie, pour sa nature, pour la façon dont elle se combine avec l’humanité et le travail de ses mains. Les cabanes du tableau semblent faire partie du paysage. Le bateau à vapeur s’y intègre harmonieusement.

Tout semble naturel et intégral, comme il se doit. Et même si une paysanne corpulente sort de sa hutte pour laver le linge sur la rivière, ce caractère naturel ne sera pas détruit ou étiré. Tout s’emboîte trop bien et est très beau dans son unité.