Le phénomène d’Evdokia Nagrodskaya et son retour au lecteur moderne Automatique traduire

ST. PETERSBURG. Dans le cadre du projet d’édition indépendante Common Place, une monographie de Maria Mikhailova et Yin Liu sur Evdokia Nagrodskaya a été publiée.

Le nom de Evdokia Nagrodskaya est presque inconnu du lecteur moderne, bien qu’il s’agisse de l’un des écrivains les plus populaires du début du siècle dernier. Son roman "The Wrath of Dionysus" fut le best-seller des années 1910. Le nom de la mère de Nagrodskaya, Avdotya Panaeva, est connu même des écoliers en raison de la minutie avec laquelle les biographies d’écrivains célèbres sont comprises dans le cadre du programme. Pendant près de 20 ans, Panaeva a été une muse, une co-auteur et une épouse de fait de Nikolai Nekrasov. Dans ses Mémoires, elle a parlé de rencontres et de conversations avec Herzen, Tolstoï, Dobrolyubov, Tourgueniev, Belinski, Saltykov-Shchedrin, Dobrolyubov.

Le père d’Evdokia, un journaliste et critique Apollo Golovachev, était un secrétaire et l’un des auteurs du magazine littéraire légendaire Sovremennik. Dans son imprimerie, les œuvres de Darwin, Sechenov et Mill ont été publiées en russe. L’un des frères Golovachev, Victor, était un historien de la marine. L’autre est Adrian, un zoologiste. Le troisième - Gregory - en tant qu’éditeur et poète.

Evdokia Nagrodskaya est l’une de ces écrivaines féministes reconnues dans le premier tiers du XXe siècle. Tels que Anastasia Verbitskaya, auteur de "Keys to Happiness" et "Little Shops". Ou Tatyana Krasnopolskaya-Shenfeld, l’auteur du roman «Over Love» sur l’histoire du cabaret de chiens errants et de ses célèbres mécènes. De nombreux poètes talentueux de l’âge d’argent ont également fait une déclaration vivante à propos d’eux-mêmes au cours de cette période: Akhmatova, Tsvetaeva, Gippius, Benar, Guro, Schwarzbach-Molchanova, Inber, Lokhvitskaya, Odoevtseva. Maria Moravskaya, membre du mouvement libéral, écrivain, traductrice et critique, estimait que les versets confessionnels donnaient aux femmes la possibilité d’exprimer toute leur intimité, ce qui leur permettait la libération.

La prose talentueuse, ironique, paradoxale et sensuelle de Nagrodsky a séduit de nombreuses personnes. La diffusion totale de son best-seller «The Wrath of Dionysus», qui raconte le voyage d’une jeune veuve de Saint-Pétersbourg au Caucase et une romance passionnée avec un compagnon de route, s’est élevée à 25 000 exemplaires. L’imprimerie de Mikhaïl Nikolaïevitch Semenov, neveu du célèbre voyageur Semenov-Tian-Shansky, a réimprimé le livre 10 fois. Par la suite, ses nouveaux romans, recueils de nouvelles et poèmes sont sortis. L’interdiction de la censure et la confiscation de la diffusion du roman «La porte de bronze», des rumeurs sur son «appartement métaphysique» avec un mobilier «vivant» ont uniquement alimenté l’intérêt pour l’œuvre littéraire de Nagrodskaya.

La raison principale de l’oubli presque centenaire d’Evdokia Nagrodskaya est l’émigration, qui l’a automatiquement supprimé de la liste des écrivains approuvés par le nouveau gouvernement. Le même sort a été réservé à beaucoup de ceux qui, comme elle, ont quitté leur pays après la révolution de 1917. La participation au mouvement maçonnique, la franchise des œuvres, la sympathie pour l’idée d ’«amour libre» constituaient un argument supplémentaire en faveur de l’interdiction de son travail en Russie.

L’une des sections les plus intéressantes de la monographie «Créativité de la maîtresse du«mauvais appartement»» ou Phenom EA EA Nagrodskaya est consacrée à la comparaison du roman de Nagrodskaya «Il» avec les œuvres de Boulgakov: «Morphine» et «Le Maître et Marguerite». Les coïncidences textologiques, la similitude des noms, les objets et circonstances mentionnés, les appels de terrain complètent la connaissance de Mikhail Afanasevich avec le travail d’un écrivain de talent.

Un projet d’édition indépendante Common Place fonctionne depuis 2013 grâce à l’enthousiasme des bénévoles qui travaillent gratuitement. Le portefeuille d’édition comprend des classiques et des non-fiction.

Elena Tanakova © Gallerix.ru