"Le Don" de Marcel Mauss Automatique traduire
Publié pour la première fois en 1925, « Le cadeau » de Marcel Mauss est une exploration des valeurs et des normes politiques, économiques et socioculturelles en ce qui concerne les cadeaux chez les Amérindiens, les Mélanésiens et les Polynésiens de la côte nord-ouest. Des concepts tels que l’honneur, la réciprocité, l’échange, le contrat, le contre-don et le prestige sont explorés tout au long de son essai. Claude Lévi-Strauss, Émile Durkheim, Marshall Sahlins, Jacques Derrida et Mary Douglas se sont tous inspirés de l’œuvre de Mauss tout au long du XXe siècle. À la base, «The Gift» «faisait partie d’un assaut organisé contre la théorie politique contemporaine, une planche dans la plate-forme contre l’utilitarisme» (x).
Il tente de distinguer le commerce tel qu’il est compris dans les pays occidentaux de l’acte d’offrir, qui agit comme un catalyseur pour renforcer la solidarité et l’obligation entre le donateur et le destinataire du cadeau. L’échange de cadeaux implique des arrière-pensées et est un processus compliqué et complexe qui nécessite une connaissance «a priori» de la ou des personnes ou du ou des groupes qui participent à ce rituel. Alors que Mauss a apporté de nombreuses contributions notables au domaine de la sociologie et de l’anthropologie, c’est son travail sur le potlatch (les fêtes de cadeaux des Amérindiens de la côte nord-ouest) et les cadeaux qui ont contribué à développer la façon dont les spécialistes des sciences sociales ont exploré et compris la nature et la fonction de l’économie, de la parenté et de la religion (xix). Dans son introduction, Mauss explique comment les spécialistes des sciences sociales doivent puiser dans la recherche positiviste, l’ethnologie, l’histoire, et la sociologie pour mieux comprendre le fonctionnement du don dans la société. En tant que systèmes de «services totaux», Mauss utilise le potlatch comme une métaphore de la façon dont les relations entre les personnes et les groupes doivent être constamment alimentées et consommées pour maintenir l’équilibre et la paix. Cela se traduit souvent par des intérêts concurrents, des défis de statut et des hiérarchies entre le donneur et le receveur. Ainsi, le potlatch devient un service total de type agonistique selon Mauss, qui assimile l’acte d’offrir via le potlatch à une partie d’échecs. La nature réciproque du potlatch est un moyen de surpasser le donateur original et, ce faisant, d’obtenir plus de prestige, d’honneur et de gloire. Les échecs et mats ne peuvent être atteints que si le destinataire n’a pas la capacité ou le temps nécessaire pour rendre la pareille en temps voulu, les forçant à contracter une sorte de dette qui les oblige envers le donneur de cadeaux. Loin d’être altruiste, le potlatch devient un geste symbolique de domination et de contrôle sur le proverbial «autre». Dans la première partie, Mauss approfondit cette idée en abordant spécifiquement l’esprit de la chose donnée («hau»). Il ne suffit pas de simplement offrir à vos invités des cadeaux somptueux composés de nourriture, d’épices et d’autres biens matériels. C’est le «hau», ou pouvoir spirituel, du don qui s’impose au receveur du don à celui qui le donne. Plus le «hau» est important et pertinent, plus il exerce de pouvoir sur la personne ou le groupe qui le possède. Contrairement aux sociétés occidentales, où le pouvoir est maintenu par la possession d’objets désirés, dans le cas des Amérindiens de la côte nord-ouest, des Mélanésiens et des Polynésiens, la propriété de ces biens est symbolique. Le propriétaire d’un objet important doté d’un pouvoir spirituel imprègne son essence dans l’objet et ainsi, dans un sens, la propriété lui appartient toujours. Cependant, la possession dudit «hau» se transfère d’une personne ou d’un groupe à l’autre. Cela leur permet de partager son «hau» et de maintenir la paix et le respect entre alliés. Mauss utilise cela comme base de la réciprocité, car refuser de le faire pourrait conduire et conduit souvent à la guerre, à la méfiance et à la rupture d’alliances. Il termine ce chapitre en distinguant les présents (dons) faits aux humains de ceux faits aux dieux et l’importance des sacrifices contractuels. Dans la deuxième partie, s’appuyant sur les anthropologues Bronislaw Malinowski et AR Radcliffe-Brown (appelé Brown), Mauss explore les règles associées à l’organisation d’un potlatch et l’importance de la générosité. En tant que pratique rituelle, les hôtes doivent respecter des règles et un décorum stricts ou risquer d’offenser leurs invités. Tout aussi importante est la durée pendant laquelle un receveur conserve un cadeau d’un grand «hau» avant de le donner à quelqu’un d’autre. Bien que cela puisse prendre jusqu’à un an ou plus avant que le receveur puisse devenir le donneur, ce qui dicte souvent la durée est la pertinence spirituelle des objets reçus. De même, ils ne peuvent pas simplement être transmis à n’importe qui et ne doivent, en vérité, être donnés qu’à ceux qui sont jugés dignes en fonction de leur statut et de leur rang. Ne pas rendre la pareille apporte le déshonneur, les conflits, le ressentiment et la méfiance. Cependant, «si l’on n’est pas capable de rendre la pareille, à tout le moins on peut offrir un «basi», qui ne fait que ’percer’ la peau, ne mord pas et ne conclut pas l’affaire». Ainsi, le receveur reste redevable au donateur jusqu’à ce qu’il puisse rembourser la générosité qui lui a été accordée en nature. De plus, refuser des cadeaux et des invitations apporte également le déshonneur et le conflit. Cela correspond au paradigme de Mauss des trois obligations associées au potlatch. À savoir, l’obligation de donner, de recevoir et de rendre. Mauss ajoute qu’une partie de la grandeur du potlatch est aussi la volonté de détruire. Les objets importants mais dépourvus de «hau» sont souvent brûlés comme symboles de richesse et de pouvoir. Ainsi, il ne suffit même pas de donner mais de pouvoir détruire qui joue également un rôle dans la dynamique de pouvoir entre celui qui donne et celui qui reçoit. Dans la partie 3, Mauss se tourne vers la Rome antique, la loi hindoue classique et la loi germanique pour démontrer comment le potlatch n’a d’unique que son nom, et qu’avant les systèmes occidentaux de commerce et d’échanges, des formes similaires d’échanges ont existé tout au long de l’histoire humaine. C’est son analyse des trois types de loi qui élève le potlatch en ce qu’il en compare habilement divers éléments avec le «nexum», les règles brahmanes associées à l’échange de cadeaux, et l’«angebinde», le concept selon lequel un receveur est attaché. ou redevable au donateur. Mauss relègue également le potlatch dans les annales de l’histoire comme exemple de fossiles vivants. Comme il l’affirme, «Les institutions de ce type ont véritablement assuré la transition vers nos propres formes de droit et d’économie. Ils peuvent servir à expliquer historiquement nos propres sociétés». Ainsi, le potlatch et les cultures qui les utilisent permettent un aperçu de l’histoire humaine et de la nature humaine qui aurait autrement été perdue dans le temps. Mauss tire plusieurs conclusions en partie en s’en remettant aux pratiques courantes que l’on trouve aujourd’hui dans les sociétés occidentales ; de sociologie économique et d’économie politique ; et enfin, les conclusions entourant la sociologie générale et la morale. En s’appuyant sur les fonctions de valeur dans la société et l’interdépendance des groupes les uns sur les autres pour les besoins de survie directs et indirects, Mauss remarque que « l’« Homo oeconomicus » n’est pas derrière nous, mais qu’il est devant nous, tout comme l’homme de la moralité et du devoir, le homme de science et de raison». «Commercium» (commerce) et «Connubium» (mariage), symboliquement et littéralement, continuent d’influencer la direction que prend la civilisation humaine et, ce faisant, affectent la façon dont nous nouons des relations avec «l’autre». De plus, Mauss ne considère pas la société comme indépendante de l’animal humain mais plutôt, il ne peut exister que dans le cadre de sa physiologie même. Il est façonné par les relations qu’il favorise et crée ainsi une culture de dépendance et de liens mutuels qui peut être aussi stimulante que destructrice et autodestructrice.
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