"Volkswagen Blues" de Jacques Poulin Automatique traduire
Le roman «Volkswagen Blues» de Jacques Poulin s’inscrit dans la lignée du chef-d’œuvre de Jack Kerouac, «Sur la route». Publié à l’origine en français en 1984, il relate le périple nord-américain de Jack Waterman, un écrivain francophone de Québec, et d’une jeune femme d’origine française et amérindienne nommée La Grande Sauterelle. Ils sont tous deux en quête de découverte de soi, mais leur expédition de Québec à San Francisco est aussi une allégorie des luttes du Québec pour se définir culturellement et politiquement. «Volkswagen Blues» a été mis en nomination pour le Prix du Gouverneur général dans la catégorie fiction de langue française en 1984. Sa version en langue anglaise, traduite par Sheila Fischman, a paru pour la première fois en 1988.
À 40 ans, Jack Waterman, écrivain canadien-français, a publié cinq romans, mais aucun ne le satisfait. En manque d’inspiration pour écrire un autre livre, il part de Québec en Volkswagen à la recherche de son frère Théo, qu’il n’a pas vu depuis 15 ans. À Gaspé, la ville du nord du Québec d’où Théo a envoyé sa dernière carte postale à Jack il y a des années, il rencontre La Grande Sauterelle, une «métisse» (mi-blanche, mi-indienne) de 21 ans. La jeune fille, accompagnée de son chaton noir, se joint à Jack dans sa quête de Théo.
La jeune fille est lucide et sûre d’elle-même et aide Jack à découvrir que les mots énigmatiques inscrits sur la carte postale de Théo sont ceux de Jacques Cartier, l’explorateur français du XVIe siècle en Amérique du Nord. Jack raconte que, lorsqu’ils étaient enfants, lui et Théo vénéraient les explorateurs Cartier et Étienne Brûlé ainsi que d’autres héros de l’histoire canadienne-française. Il a toujours considéré son frère fort et audacieux avec la même révérence que les explorateurs français.
Jack et la jeune fille se rendent à Saint-Louis, la ville que Théo a inscrite à côté de son nom dans le carnet de visite du musée de Gaspé. Lors de leur escale à Toronto, La Grande Sauterelle «emprunte» à la bibliothèque un livre sur Étienne Brûlé, qui révèle des détails de sa vie qui choquent et déçoivent Jack. Autre coup porté au panthéon des héros de Jack, les archives de la police de Toronto montrent que Théo y a été arrêté pour possession d’arme à feu sans permis.
À la demande de La Grande Sauterelle, ils s’arrêtent pour la nuit près du lieu où se trouve la tombe du chef Thayendanegea. Elle se sent déchirée entre ses identités indienne et blanche et espère que dormir à côté de la tombe du célèbre chef pourrait l’aider à concilier ces deux identités. Cependant, des doutes sur le caractère du chef sabotent la veillée de la jeune fille à côté de la tombe. Le matin venu, elle n’est toujours pas «réconciliée».
Après avoir traversé les Etats-Unis et toujours sur la piste de Théo, Jack et la jeune fille visitent les musées d’art de Détroit et de Chicago, puis se rendent à Starved Rock, où la jeune fille raconte à Jack la légende des Indiens Illinois. Ils arrivent à Saint-Louis et, grâce à un vieil article de journal, ils apprennent que Théo a été accusé d’avoir tenté de voler une vieille carte dans un musée voisin. Cette nouvelle bouleverse Jack. La Grande Sauterelle acquiert «The Oregon Trail Revisited», un livre que le casier judiciaire de Théo indiquait parmi ses possessions.
Jack, la fille et le chat, qui s’appelle désormais Chop Suey, commencent leur voyage sur la piste de l’Oregon, en supposant qu’elle les mènera à Théo. Grâce aux informations qu’ils ont lues dans «La piste de l’Oregon revisitée», Jack et la fille imaginent les expériences des émigrants qui, dans les années 1840, ont parcouru la piste en convois de chariots. Arrivée sur les territoires qui abritaient autrefois les Indiens des plaines, La Grande Sauterelle dénonce les actes du personnage historique du XIXe siècle, Buffalo Bill. À Fort Laramie, elle raconte à Jack le massacre des Indiens à Sand Creek et en raconte plusieurs autres avec amertume. La tristesse s’empare de La Grande Sauterelle après avoir traversé la ligne continentale de partage des eaux. Elle explique que parce qu’elle n’est ni indienne ni blanche, elle se sent moins que rien. Jack n’est pas d’accord, disant qu’elle est «quelque chose de nouveau».
Suivant les conseils d’un vieux vagabond, Jack et la jeune fille se rendent à San Francisco. Le libraire Lawrence Ferlinghetti les aide à retrouver Théo, mais ce dernier ne reconnaît pas Jack, atteint d’une «paralysie rampante». Le médecin de Théo déconseille à Jack de revoir son frère.
Jack s’envole pour le Québec, où il espère écrire un roman sur les «relations humaines». Il laisse la Volkswagen à la jeune fille. Elle compte rester quelque temps à San Francisco, voyant dans l’harmonie raciale de la ville une possibilité de se réconcilier avec elle-même.
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