Michelangelo et Sebastiano:
une exposition qui n’aurait pas dû être
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LONDRES : La grande exposition conjointe de Michelangelo Buonarroti et Sebastiano del Piombo, qui s’est ouverte à la National Gallery de Londres, devait aider le spectateur à explorer «le partenariat créatif» entre le grand maître de la Renaissance et son suiveur. En réalité, l’exposition n’a été «désavantageuse» pour aucun des artistes représentés.
La réalisation d’une telle exposition implique une sorte de parité entre l’actuel colosse de la peinture et son ancien assistant. En tentant de démontrer «la continuité créatrice» de l’infiniment célèbre Michel-Ange et de l’éternellement secondaire Sebastiano del Piombo, l’exposition paraît contre-nature, comme si Sebastiano n’y aurait pas accédé sans «le mécénat de».
Sebastiano s’était fait connaître avant même de rencontrer Michel-Ange ; c’était un excellent coloriste, un maître des volumes et des formes, capable de peindre 20 ou 30 personnages à la fois avec minutie et imagination, chacun réagissant différemment à l’événement central du tableau - généralement un sujet biblique. Ses «Le jugement de Salomon» («Le jugement de Salomon») ou «Le Christ portant la croix» («Le Christ portant la croix»)sont saisissants, mais, comme beaucoup des meilleures œuvres de l’artiste, ils ne sont pas représentés dans l’exposition parce qu’ils n’appartiennent pas à la période où il a travaillé avec Michel-Ange.
Sous l’influence de Michel-Ange, les figures de Sebastiano deviennent plus massives, parfois grotesques, les visages délicats sont remplacés par des visages plus rigides, parfois serviles. A bien des égards, il s’agit là d’une exigence de l’époque, mais on ne peut s’empêcher de se demander si l’influence de son mentor a été si bénéfique à Sebastiano.
D’autre part, les œuvres de Michel-Ange sont elles aussi sorties de leur contexte. Elles sont si peu nombreuses, et la sélection est si incohérente, qu’elle suscite un léger sentiment de nostalgie pour une chose qui n’est jamais destinée à se produire - une rétrospective complète de toutes les œuvres du grand maître.
Anna Sidorova © ; Gallerix.ru
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