Art Hellénistique-Romain Automatique traduire
Après l’époque de l’art hellénistique proprement dit (323-27 av. J.-C.) s’ouvre à Rome une nouvelle phase de l’hellénisme, qui devient bientôt le courant le plus vivant et le plus original de l’époque. La description «de l’art romain» est aujourd’hui appliquée à ce qui fut en fait une fusion d’éléments étrusques, italiques et surtout hellénistiques, absorbés et remaniés au fur et à mesure que la culture romaine les adaptait à ses besoins nationaux . Mais peut-être serait-il plus proche de la vérité d’appeler l’art antique de cette période, au moins jusqu’au Bas-Empire, par le terme «d’art hellénistico-romain».
Autel de la paix, Ara Pacis
Les caractéristiques hellénistiques sont profondément ancrées dans le monument le plus important de l’époque d’Auguste, celui qui incarne le mieux ses idéaux : l’ Ara Pacis (autel de la paix), consacré au Champ de Mars le 30 janvier 9 avant Jésus-Christ. La décoration figurative de l’autel est presque entièrement perdue, et seuls quelques fragments de la frise qui entourait la table de l’autel et représentait le sacrifice annuel des suovetauriliens ont été conservés. (Il s’agissait d’un sacrifice purificatoire composé d’un porc, d’un mouton et d’un taureau.)
L’autel est entouré d’un écran mural richement décoré. Sur les murs intérieurs, une grande frise avec des guirlandes et des crânes de taureaux rappelle les sacrifices rituels. À l’extérieur, une procession solennelle est représentée, commémorant le jour de la consécration de l’autel, le 4 juillet 13 avant J.-C.
Cette œuvre ressemble à la frise panathénaïque du Parthénon, mais ici les participants à la procession sont dessinés avec beaucoup plus de réalisme. L’une est une représentation typique d’Athènes à l’époque de Périclès, l’autre s’efforce d’identifier avec précision la famille impériale ainsi que les magistrats, sénateurs et autres fonctionnaires de Rome. Mais en fin de compte, tous deux expriment la même croyance en une humanité victorieuse et heureuse, la même illusion d’un mouvement continu vers l’éternité.
En revanche, rien n’est plus splendide dans le style hellénistique que les spirales d’acanthe qui couvrent la moitié inférieure du mur sacré et qui s’enroulent autour des quatre murs extérieurs ; il s’agit d’un motif hautement décoratif qui a été imité au Moyen-Âge. Même la solennité parthénopéenne du panneau sur lequel Énée sacrifie aux Pénates, situé sur le côté droit de la façade, semble se dissoudre dans une scène bucolique, peut-être presque alexandrine. D’ailleurs, rien n’est plus alexandrin que le plus célèbre des reliefs d’autel (le plus célèbre en raison de sa coloration académique, mais pas le plus beau), qui est monté sur le mur du fond des paravents et qui est donc en corrélation avec le relief d’Énée.
Ici est représentée une terre pacifiée et rendue prospère et heureuse par la Pax Augusta. Les animaux, la végétation, la mer, le doux plumage d’un cygne, la belle figure féminine font partie du répertoire hellénistique, même si le doux modelé alexandrin est par endroits interprété avec une certaine frigidité. Les murs extérieurs est et ouest, courts, comportent quatre reliefs, tous symboliques, contrairement aux reportages «historiques» des autres murs, plus longs.
Autour de l’autel se trouvent les travaux réalisés par Auguste et ses ministres Mécène et Agrippa, qui ont donné à Rome une nouvelle apparence monumentale. "Restitutor aedium sacrarum et operum publicorum, Auguste pouvait en effet s’enorgueillir d’avoir transformé Rome de terre cuite et de brique en une Rome de marbre" (Becatti).
Les principaux épisodes du programme de construction du Principat furent l’achèvement du Forum de César, la construction du Forum d’Auguste et l’édification du Panthéon. Ce dernier fut détruit par un incendie et reconstruit sous Hadrien. Sous l’immense coupole de ce temple, dédié aux sept dieux planétaires, émerge une conception nouvelle et globale de l’unité cosmique : en effet, nous sommes encore très loin de l’échelle humaine «» de l’architecture et de la sculpture du Parthénon. (Sur les styles architecturaux et la conception de la Grèce antique et de la Rome antique, voir : Architecture romaine)
Sculpture romaine augustinienne
Le classicisme qui domine la sculpture officielle d’Auguste, et qui se manifeste clairement dans la jeunesse idéalisée des nombreux portraits de l’empereur, a laissé son empreinte sur les périodes suivantes. La tendance réaliste, apparue d’abord sous Claude, puis sous Néron, reprend de la vigueur, mais dans une sphère moins officielle, dans un art plus privé et plus populaire.
Ainsi, à côté du célèbre portrait de Norbanus Sorex ou de celui des époux pompéiens, qui semble presque anticiper les portraits des momies du Fayoum, on trouve un certain nombre de «petites» sculptures traitant des aspects de la vie quotidienne et des occupations des marchands et des boutiquiers, représentés sur leurs différentes enseignes.
Le mouvement réaliste pénètre également l’art impérial sous le règne des Flaviens (Vespasien, Titus et Domitien) 69-96 après J.-C.. Le portraitiste n’est plus pressé de creuser des rides sur le visage fin de Vespasien ou de voiler d’une ombre légère le visage charnu de quelque noble matrone.
Les images de l’arc de triomphe érigé par le Sénat en l’honneur de Titus, le conquérant de la Judée (70 ap. J.-C.), montrent un style plein de mouvement et d’idées narratives, parfois dramatique et certainement très éloigné de la tranquillité classique des reliefs augustéens. Après l’abolition du fond neutre, les artistes s’efforcent de créer l’illusion d’un espace libre dans lequel l’action peut se dérouler. L’arrière-plan semble s’ouvrir et laisser entrer des personnages en mouvement. L’action racontée devient plus vraie et plus réelle dans un décor qui utilise la notion de profondeur.
Amphithéâtre Flavien, Colisée
Dans le domaine de l’architecture, deux monuments grandioses apparaissent dans la seconde moitié du Ier siècle avant J.-C. : l’immense Maison d’Or, construite par Néron, peut-être à l’imitation des goûts des grands princes orientaux, et l’amphithéâtre flavien ou Colisée.
L’amphithéâtre est une invention romaine obtenue en doublant la taille du théâtre grec. Avec cette immense structure, Néron a résolu le problème de la présentation des spectacles de cirque, destinés à divertir les masses.
La violente éruption du Vésuve en 79 après J.-C. a enseveli Pompéi, Herculanum et Stabiae. Cette éruption a non seulement permis de conserver de beaux exemples d’urbanisme et d’architecture domestique romains, mais aussi de retracer l’évolution complète de la peinture (même si elle est plus provinciale que l’art qui s’épanouira dans la capitale) au cours du premier siècle avant et du premier siècle après J.-C., jusqu’au moment où le labyrinthe s’est effondré. - jusqu’au moment où la lave du volcan mit fin à la vie des trois cités pour toujours.
Peinture murale décorative
La peinture qui ornait les maisons romaines était décorative. Elle remplissait la même fonction décorative que les statues grecques qui étaient si recherchées à l’époque, aussi bien sous forme de copies que d’originaux. Le style décoratif de Pompéi s’est développé plus ou moins indépendamment, et il est aujourd’hui habituel de distinguer quatre styles principaux de peinture pompéienne.
Le plus ancien, datant du IIe siècle avant J.-C., est le style dit d’incrustation, constitué de simples peintures de panneaux de stuc coloré ou de fresques . Le second style (perspective architecturale) date du début du 1er siècle avant J.-C. et est clairement d’origine hellénistique, comme la plupart des peintures romaines.
L’approche de la peinture murale, avec son imitation des éléments architecturaux, devient plus complexe. L’intention était d’agrandir illusoirement l’espace mural réel, comme dans un décor de théâtre. Le troisième style coïncide avec la fin du deuxième. Il est plus sobre et tend vers le décoratif, sans profondeur. Les peintures, presque des miniatures, se détachent sur un fond unique de couleur sombre : "en règle générale, des tons chauds - rouge, jaune, noir brillant - et doux - bleu verdâtre". Et "quelques coups de pinceau légers….. de petites décorations linéaires ou florales ravissantes…. des compositions de personnages, de paysages ou même de véritables tableaux" (Bianchi Bandinelli).
L’imagination exubérante et la richesse décorative du quatrième style se développent à partir du deuxième style ; les motifs architecturaux présents dans le style antérieur y sont plus accentués. L’origine hellénistique de tous ces styles décoratifs est évidente, mais ils n’ont pas tous connu le même succès. Si l’on reconnaît la grande cohérence du troisième style, il n’est pas surprenant que ses éléments dominent les formes décoratives du IIe siècle après J.-C., après que la fantasmagorie des murs du quatrième style ait été épuisée à la fin du siècle précédent.
"A l’époque d’Hadrien, ces formes deviennent plus sobres et linéaires, et risquent de se figer et de devenir statiques. Puis, à l’époque antonine, elles se réchauffent, on assiste à un certain renouvellement des éléments de la perspective…. jusqu’à l’apparition de formes architecturales élancées, à partir desquelles, après l’an 180, toute trace d’illusionnisme disparaît et tout devient absolument schématique, donnant naissance à un style linéaire aux couleurs rouges et vertes sur fond blanc. Dès lors, ce style couvre les murs et les voûtes des maisons et des chambres funéraires, y compris celles des catacombes chrétiennes, avec une uniformité surprenante" (Bianchi Bandinelli).
Les sujets des illustrations sont généralement empruntés aux mythes grecs ou à l’époque moderne, d’autres au monde religieux (comme le célèbre cycle de la Villa des Mystères). La peinture populaire (enseignes de magasins, représentations de jeux et de fêtes) fait l’objet d’une étude à part entière, mais là aussi le lien avec le monde hellénistique est évident par l’utilisation de la technique de «généralisation».
Le goût pour la peinture «de synthèse» se caractérise par l’utilisation de grandes taches de couleur impressionnistes qui, outre le jeu vigoureux de l’ombre et de la lumière, caractérise de nombreuses natures mortes et paysages (ce dernier était un thème de prédilection de la peinture romaine). Les paysages, imaginaires, idylliques ou réels, cherchent à représenter, par exemple, un jardin, brisant l’espace clos de la pièce et implantant dans l’esprit de l’observateur la notion de plein air.
La colonne de Trajan
L’époque de Trajan (98-117 ap. J.-C.) a joué un rôle très important dans le développement de l’art romain. Dans le nouveau forum construit par l’empereur (conçu par Apollodore de Damas) se trouvait une colonne érigée en l’honneur des campagnes daciennes (101-2 et 105-6 après J.-C.). Il s’agissait d’un type de monument nouveau et original, héritier des colonnes commémoratives érigées dans le Forum en l’honneur de personnages importants et des peintures historiques et triomphales.
La frise en bas-relief de la colonne Trajane se déroule comme un rouleau de parchemin en spirale autour du fût, sur une longueur d’environ six cent quinze pieds. Le récit se développe de manière continue, sans interruption, avec un rythme rapide et entraînant. Il ne s’agit plus d’une simple chronique, mais d’un grand poème épique passionnant. Dans la description des batailles, des marches épuisantes, des gués sur les rivières, des assauts sur les villes, les forêts, les plaines, les fortifications et les camps, la tension est presque ininterrompue. Pour la première fois, on ressent une nouvelle compassion humaine pour le désespoir des vaincus, la souffrance des blessés et le drame des captifs.
Le rythme direct, dramatique et inexorable de ces reliefs, que Bianchi Bandinelli compare à juste titre aux sculptures de Donatello dans la cathédrale Saint-Antoine de Padoue, apporte une nouvelle dimension à l’art de l’époque et représente peut-être l’expression la plus noble de l’art romain. Il y a peut-être encore des "échos des sculptures de Pergame ou de Rhodes", mais l’interprétation et le langage - vigoureux et passionné, mais désormais dans un sens humain et réel, sans héroïsme ni mythologie comme dans les retables de Pergame - s’étaient déjà éloignés de l’hellénisme, même s’ils ne s’étaient pas encore complètement différenciés dans ce qui allait devenir le style de l’Antiquité tardive.
C’est probablement à un maître inconnu de la colonne Trajane que l’on peut attribuer les vestiges «de la grande frise Trajane», qui ornait autrefois le forum de Trajan et qui était également dédiée aux victoires de l’empereur sur les Daces. Cette frise a ensuite été insérée dans l’arc de Constantin, qui est une véritable mosaïque de sculptures d’époques différentes.
La colonne Trajane a servi de modèle à une autre colonne érigée en 108-93 après J.-C. en l’honneur des victoires de Marc Aurèle sur les Marcomans et les Sarmates. En fait, après l’âge d’Hadrien et les restaurations hellénistiques de cet empereur très grécophile, cette colonne a contribué à un éloignement progressif des valeurs artistiques de l’hellénisme.
Les deux colonnes, celle de Marc et celle de Trajan, se ressemblent non seulement par leur structure générale, mais aussi par leur répertoire iconographique et leurs attitudes réalistes. Cependant, le style de la colonne de Marc est différent : les sculptures sont agonisantes et sévères, saturées d’ombres qui donnent aux figures une profondeur dramatique et animent énergiquement le sujet. En bref, il s’agit d’un style «expressionniste».
Les mêmes tendances puissantes et dramatiques, créant des figures déformées et des visages intensément expressifs, sont évidentes dans de nombreux sarcophages de l’époque. Parmi les plus célèbres, le sarcophage de Ludovisi représente une bataille entre Romains et barbares. Les mouvements sont convulsifs et frénétiques, et les figures en relief fortement ciselées expriment la férocité de l’émotion, tant dans l’expression du corps que dans celle du visage. La statue équestre de Marc Aurèle dégage une impression d’équilibre et de tranquillité très différente.
Le style incisif et «fracturé» de l’époque de Commode ; la couleur exubérante de l’art nordique ; la renaissance des anciens substrats locaux pendant la crise de l’empire au IIIe siècle ; les restaurations hellénisantes de Gallien (253-68 ap. J.-C.) ; enfin, la diffusion de l’art oriental dans le monde entier, en particulier dans les pays d’Europe centrale et orientale.) ; enfin, la diffusion des doctrines orientales (cultes solaire et astral, dont le mithraïsme) et le goût croissant pour l’abstrait et l’intellectuel - tous ces courants ont contribué à une imbrication complexe des motifs jusqu’au Bas-Empire. Ils ont également conduit à une crise du grand fond hellénistique, qui était resté jusqu’alors le facteur dominant de l’art romain, conservant une influence particulière dans la peinture et l’art de la mosaïque . (Les mosaïques de la Piazza Armerina (Sicile) du IVe siècle après J.-C., ainsi que les mosaïques des thermes de Neptune à Ostie, datant du IIIe siècle, peuvent être attribuées à cette tradition).
Le langage artistique des tétrarques est dominé par le symbolisme et l’allégorie. Le style de travail se simplifie mais se rigidifie. En sculpture, les traits principaux des personnages étaient exécutés en relief dans des matériaux durs et précieux, notamment le bronze et la pierre, dont le porphyre était le plus courant. La sculpture officielle connaît un changement majeur : les empereurs s’élèvent avec emphase au-dessus du reste des mortels et sont apparemment plus attachés à leur propre monde abstrait qu’à celui de leurs sujets. C’est le début de ces valeurs hiérarchiques qui sont restées fondamentales pour l’art byzantin et l’expression figurative de l’Empire d’Orient.
En architecture, le style spacieux et monumental de l’Antiquité tardive est animé par des niches, des portiques et des déambulatoires qui créent des contrastes d’ombre et de lumière, comme en témoignent les temples de Baalbek, les thermes de Caracalla et de Dioclétien, le théâtre de Sabrata et la basilique de Maxence.
En Egypte, à partir du IVe siècle après J.-C., l’impulsion de la nouvelle civilisation chrétienne et les contacts croissants avec Byzance, la Syrie et même la Perse, ont conduit à un mouvement progressif mais systématique qui a finalement supplanté l’empreinte de l’hellénisme. Les objets tissés et les sculptures sont intéressants, la plupart en porphyre rouge, où la figure humaine est représentée dans une pose frontale rigide, comme dans les bustes-portraits des empereurs, avec leur regard hautain mais plutôt distrait, qui rappelle les portraits des anciens pharaons. Enfin, il y a les compositions de groupe de Venise et du Vatican : dans l’une d’entre elles, «l’Étreinte des tétrarques», la composition devait symboliser la nouvelle gloire de la Concordia Augustorum.
Le mot «déclin» avait déjà été utilisé à propos de l’hellénisme, il l’est maintenant à propos de l’antiquité tardive. Berenson a donné à son livre sur l’arc de Constantin le sous-titre : «Sur le déclin de la forme». Les parties de l’arc qui appartiennent au règne du premier empereur chrétien (il y a de nombreux reliefs d’une période antérieure) offrent dans l’incohérence «» du style, la rigidité du modelé et les distorsions expressives, une nouvelle vision, une nouvelle manière de percevoir l’art. Il n’est plus grec, ce qui sera d’une grande importance pour son développement ultérieur.
Voir aussi : Art romain tardif (v. 200-400 ap. J.-C.)
Pour d’autres articles sur les arts visuels de la Rome antique, voir :
Art romain primitif (v. 510 av. J.-C. - 27 août av. J.-C.)
)
Art romain : style celtique
Art romain chrétien (à partir de 313 apr. J.-C.)
Sculpture romaine (à partir de 55 apr. J.-C.)
Sculpture en relief de la Rome antique (§1212)
Pour en savoir plus sur l’évolution des arts visuels : Histoire de l’art .
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