Jean Fouquet: peintre français, noté pour Melun Diptych Automatique traduire
La vie de Fouquet ne peut être jugée qu’à partir d’informations fragmentaires, parfois difficiles à interpréter, et la chronologie de sa carrière est en grande partie non documentée et donc peu claire. Ce que l’on sait, en revanche, c’est qu’en dépit de ses origines italiennes, son œuvre s’inspire principalement des traditions du gothique français, plutôt que des nouveaux idiomes de la Renaissance florentine . Actif principalement dans sa ville natale de Tours, Fouquet a surtout travaillé pour les rois et les nobles de la cour de France : il a été le peintre officiel de Charles VII et de Louis XI. Contemporain du grand peintre provençal Engerrand de Charenton (Quarton) (v. 1410-1466), Fouquet fut connu pendant 100 ans, notamment comme l’un des meilleurs miniaturistes de France, puis oublié jusqu’au XIXe siècle.
Première période et tableaux majeurs
On raconte que Fouquet était le fils d’un prêtre et qu’il serait lui-même entré dans les ordres, mais cela n’est pas confirmé. Ce que l’on sait, c’est qu’il voyagea en Italie dans sa jeunesse et qu’il réalisa à Rome, entre 1444 et 1446, un portrait du pape Eugène IV, qui fut admiré par les Italiens. Il n’est pas certain que, comme on l’a supposé précédemment, il soit retourné à Tours en 1448.
En 1461, il est chargé de peindre l’effigie mortuaire de Charles VII et de préparer l’entrée solennelle de Louis XI à Tours. Le testament de l’évêque Jean Bernard (1463) indique que Fouquet doit être chargé de réaliser un retable de l’Assomption pour l’église de Candes (Indre-et-Loire). En 1470, Fouquet est payé pour des peintures destinées à l’ordre de Saint-Michel nouvellement créé, et en 1472 et 1474 pour deux livres de prières destinés à Marie de Clèves et Philippe de Commine.
En 1474, il présente à Louis XI une maquette de son futur tombeau et reçoit en 1475 le titre de peintre royal. En 1476, il participe à la décoration de l’entrée du roi Alphonse V de Portugal à Tours. Il est mentionné comme étant encore en vie en 1477 et comme étant mort en 1481. Nous savons qu’il eut deux fils, Louis et François, qui, comme lui, étaient peintres.
On ne sait pas où ni comment Fouquet s’est formé, peut-être dans l’atelier de Maître Bedford à Paris ou à Bourges dans la tradition des frères de Limbourg, mais dans tous les cas dans une atmosphère encore gothique. Il fut le premier artiste à apporter l’art de la Renaissance en France. Toutes les tentatives d’identification de ses premières œuvres ont été infructueuses. Il apparaît soudain comme un peintre célèbre grâce à un portrait du pape Eugène IV et de deux de ses proches peint à Rome (connu par une gravure représentant un pape).
L’importance de cette commande à un artiste étranger suggère que Fouquet avait déjà une nomination officielle en tant que peintre. Il semble donc raisonnable d’attribuer le portrait de Charles VII, roi de France (v. 1443-5, Louvre), à la période précédant son voyage en Italie ; sa disposition archaïque dans un espace réduit et son style, qui ne montre aucun signe d’influence italienne, suggèrent une période précoce.
Ces deux premières œuvres montrent que Fouquet était au courant des développements artistiques de la Renaissance hollandaise : il connaissait les portraits néerlandais contemporains d’auteurs tels que Jan van Eyck (ca. 1385-1441), Robert Kampen - Maître de Flemalle (1375-1444), Petrus Christus (c. 1410-75) et d’autres ; il utilise leur présentation de trois-quarts et imite leur réalisme analytique. Mais en plus d’une interprétation vivante et sensible du portrait, il y avait déjà chez lui le souci des volumes arrondis et de la puissance monumentale qui le caractérisera tout au long de sa carrière et qu’il aurait acquis au contact de la grande tradition française de la sculpture gothique, en particulier de la statuaire.
A son retour d’Italie, Fouquet s’installe à Tours où il travaille pour la ville, la cour et les fonctionnaires royaux. Son premier grand mécène est Etienne Chevalier, secrétaire royal et seigneur trésorier, pour lequel il réalise la Chapelle ) Les Heures d’Etienne Chevalier, 1450-60), chef-d’œuvre de l’illustration livresque, dont les dessins sont fortement influencés par son expérience en Italie.
Le livre a été démonté et il reste 47 pages individuelles (dont 40 au musée de Condé à Chantilly et 2 au Louvre) ; la moitié d’entre elles sont originellement disposées sur deux niveaux, le plus bas servant de complément anecdotique ou décoratif à l’histoire principale.
Les idées de la Renaissance italienne
D’Italie, Fouquet apporte non seulement les nouveaux motifs ornementaux développés par les artistes de la première Renaissance, mais surtout une passion pour l’espace tridimensionnel et pour le jeu des volumes dans cet espace, inhabituelle en France. Il fait preuve d’une connaissance approfondie de l’art florentin de l’époque - Tommaso Mazaccio (1401-1428), Domenico Veneziano (1400-1461) et Fra Angelico (c. 1400-55), dont on pouvait voir des exemples à Rome mais qu’il a dû étudier à Florence même. Ces études correspondaient au goût de Fouquet : en Italie, il avait appris la perspective linéaire, qu’il n’appliqua cependant pas scientifiquement. Ces découvertes intellectuelles ne sont pas en contradiction avec son amour de la réalité : il choisit des lieux de Tours ou des bâtiments de Paris comme arrière-plan de ses tableaux, s’attachant à représenter fidèlement la vie quotidienne, l’intimité des intérieurs et les perspectives aériennes des paysages. Ces qualités deviendront encore plus vives à mesure que s’estomperont les souvenirs de la visite en Italie.
Les Heures d’Etienne Chevalier d’Etienne Chevalier devaient être très connues car ses compositions ont été copiées dans de nombreux livres de chapitres de l’atelier de Fouquet (New York, Pierpoint Morgan Library) ou d’artistes influencés par lui, comme Jean Collomb ) Les Heures d’Etienne Chevalier de Louis de Laval, Bibliothèque Nationale, Paris).
Retables
A la même période appartient le diptyque de Melun (vers 1452, partagé entre le Musée Koninckli d’Anvers et la Vieille Galerie de Berlin), diptyque votif commandé par le même Etienne Chevalier pour une église de son pays natal. La figure de la Vierge sur le panneau du Coninckley Museum serait un portrait d’Agnès Sorel (m. 1450), la maîtresse de Charles VII, que Chevalier (également représenté dans le diptyque) aimait aussi. Le cadre du diptyque était décoré de médaillons en émail doré : Portrait de l’artiste (Louvre), le premier autoportrait connu d’un artiste français et le premier exemple en France de la nouvelle technique italienne, était probablement l’un d’entre eux.
Pieta de Nouan (Église de Nouan, Indre-et-Loire), grand retable, peut-être peint avec l’aide de son atelier, appartient probablement à la même période ; la date n’est pas confirmée, mais l’aspect lisse et sculptural des volumes place Pieta dans la même période que le diptyque. Le Portrait de Guillaume Jouvenel de Ursin, chancelier de France (Louvre), à la fois portrait finement modelé et effigie symbolique de la réussite sociale sur fond d’armoiries dorées, a probablement été peint vers 1460, compte tenu de son style moins délibérément sculptural, de l’âge et du style vestimentaire du modèle.
Peinture de livres
Le reste de l’œuvre de Fouquet consiste principalement en L’enluminure manuscrite médiévale, pour laquelle il était parfois assisté par son atelier. Le Des Cas des Nobles Hommes et Femmes Malheureuses Boccace (Bibliothèque de Munich), transcrit en 1458 et écrit pour Laurent Girard, contrôleur général des finances, a été réalisé avec l’aide de son atelier, à l’exception du grand frontispice représentant le banc de la cour de Vendôme en 1458, qui est l’un des chefs-d’œuvre de mise en page de Fouquet. Les «Grandes Chroniques de France» (Bibliothèque Nationale, Paris) ne portent ni date ni dédicace ; elles ont probablement été réalisées pour Charles VII en 1458. Par son style d’illustration, cet ouvrage est proche de Boccace, c’est-à-dire vers 1460. Les petits tableaux historiques, souvent composés de deux épisodes juxtaposés, se caractérisent par une atmosphère moins subtile que ceux de «La vie d’Etienne Chevalier», mais ils affirment un sens de l’histoire qui préfigure les grandes œuvres de la fin de la carrière de Fouquet. Vers 1470, Fouquet peint pour Louis XI le frontispice du Statut de l’Ordre de Saint-Michel (Bibliothèque Nationale, Paris), un chef-d’œuvre de raffinement dans l’utilisation de la couleur, au service d’un profond sentiment de grandeur officielle. Pour en savoir plus sur la peinture de livres de Fouquet, voir : Illuminations gothiques internationales .
Dans les dernières années de sa vie, entre 1470 et 1475, Fouquet illustre quatre pages de «Histoire ancienne», pour un client inconnu (Louvre), et «Antiquités juives» (Bibliothèque nationale, Paris), un manuscrit du duc de Berry resté inachevé et que Fouquet achève pour Jacques d’Armagnac avant 1475.
Miniatures
Fouquet est crédité de nombreuses miniatures et panneaux . Certains d’entre eux, de moindre qualité ou exécutés dans un esprit différent, sont vraisemblablement l’œuvre de son atelier ou d’artistes inconnus formés auprès de lui, voire de ses fils (Bibliothèque nationale, Paris, et Bibliothèque Mazarin ; Bibliothèque Pierpont Morgan, New York ; Sheffield Art Gallery ; Bibliothèque de La Haye). Cependant, en dehors de cette influence immédiate, qui se manifeste dans la rondeur du volume, les dorures, le choix des décors, la disposition sur la page en deux rangs, ou les emprunts à ses compositions, Fouquet n’eut pas de véritables disciples ou suiveurs : il était trop tôt pour que la leçon de la Renaissance, qu’il fut le premier à apporter en France, soit retenue. Ses successeurs, Jean Bourdichon et Jean Collomb, loin de comprendre le rythme ample des compositions où s’équilibrent l’homme et la nature, ne retiennent de son art qu’une image sans substance, et Fouquet reste le seul peintre classique du XVe siècle au nord des Alpes.
Les peintures et les manuscrits enluminés de Jean Fouquet sont exposés dans quelques-uns des plus beaux musées d’art du monde.
L’art français à l’époque du gothique international (c. 1375-1450)
La peinture française à l’époque du gothique international atteint son apogée avec les enlumineurs français travaillant aux cours de Paris et de Bourges, dont beaucoup sont d’origine flamande ou hollandaise. Outre Jean Fouquet, les représentants remarquables de cette forme de peinture miniature sont l’innovateur Jean Pucelle (vers 1290-1334), Jacquemart de Esden (vers 1355-1414), le maître de Boucicault, les frères de Limbourg (vers 1390-1416), et plus tard Jean Bourdichon (vers 1457-1521).
Parmi les principaux peintres français, le Flamand Melchior Bruderlam (v. 1350-1411), peintre officiel de Philippe le Hardi, réalise le Retable de Dijon (années 1390, musée des Beaux-Arts, Dijon). L’art religieux reste le genre dominant, avec des retables pour l’église (diptyques, triptyques, polyptyques) et de petits retables domestiques pour la maison. Parmi les sujets populaires de ces peintures de dévotion figuraient des représentations radicales de la Passion et du martyre de Jésus, des saints et des apôtres.
Les sculpteurs français sont moins préoccupés par la sculpture architecturale qu’aux époques romane et gothique. Cependant, les œuvres de petite taille sont très recherchées. Le sculpteur principal du roi de France Charles V dans la seconde moitié du XIVe siècle est André Boneuve (vers 1335-1400). Son contemporain était Claus Sluiter (v. 1340-1406), qui travaillait pour le frère de Charles Quint, Philippe le Hardi, duc de Bourgogne. Ils furent suivis par le maître du quinzième siècle Michel Collomb (v. 1430-1512), frère de Jean Collomb (v. 1435-95), qui acheva le chef-d’œuvre des frères de Limbourg, Les Sentinelles magnifiques du duc de Berry (commencé en 1413).
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