Symbolisme des scènes mythologiques dans l’art de l’Égypte ancienne
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L’art de l’Égypte ancienne est un puissant système d’images visuelles chargé d’une profonde signification symbolique. Les scènes mythologiques représentées dans les temples, les tombeaux, sur les papyrus et les objets du quotidien contenaient des informations essentielles sur les conceptions des Égyptiens concernant l’univers, l’ordre divin et la vie après la mort. Le symbolisme de l’art égyptien a évolué au fil des millénaires, créant un langage visuel complexe véhiculant des concepts religieux et cosmologiques fondamentaux. L’analyse de ces symboles nous révèle le système complexe de croyances de la civilisation égyptienne antique et nous permet d’approfondir notre compréhension de leur vision du monde.
Le rôle des symboles dans la vision du monde des anciens Égyptiens
Dans l’Égypte antique, les symboles n’étaient pas de simples éléments décoratifs ou procédés artistiques : ils constituaient un langage complexe grâce auquel s’effectuait la communication entre les hommes et les dieux. Dans une société où le taux d’alphabétisation était relativement faible, les symboles visuels jouaient un rôle essentiel dans la transmission des concepts religieux et des récits mythologiques. Un simple paysan, ignorant les textes, pouvait « lire » une histoire représentée sur les murs d’un temple grâce à l’universalité du langage symbolique.
Les artistes égyptiens cherchaient rarement à représenter la réalité de manière réaliste. Il leur importait bien plus de transmettre un contenu conceptuel et symbolique lié aux dogmes religieux et à la mythologie. La canonicité des images garantissait l’exactitude de la transmission des concepts sacrés et leur immuabilité au fil des siècles.
Le symbolisme imprégnait tous les aspects de la vie égyptienne, de l’art monumental aux objets du quotidien et aux bijoux. Des amulettes représentant des symboles sacrés étaient portées pour se protéger des forces maléfiques et des maladies. Meubles, miroirs, récipients à cosmétiques : tout était orné d’images symboliques associées à certaines divinités ou pouvoirs magiques.
Le symbolisme était particulièrement présent dans l’art funéraire, ce qui n’est pas surprenant compte tenu de la croyance égyptienne en la vie après la mort. Les murs des tombes étaient couverts de scènes illustrant le voyage de l’âme dans l’au-delà, et les sarcophages étaient décorés de symboles protecteurs qui aidaient le défunt à atteindre sain et sauf les Champs de Ialu, le paradis égyptien.
La cosmologie et l’ordre de l’univers dans le symbolisme égyptien
La vision du cosmos dans l’Égypte antique se reflétait dans de nombreux symboles et scènes mythologiques. Le concept central était Maât, l’ordre divin opposé au chaos. La déesse Maât, souvent représentée avec une plume d’autruche, personnifiait la vérité, la justice et l’harmonie cosmique.
Le modèle égyptien de l’univers était une structure ordonnée, le ciel (déesse Nout) étant séparé de la terre (dieu Geb) par le dieu de l’air Shou. Cette scène, souvent représentée dans l’art, illustrait le concept cosmologique fondamental de la division des mondes supérieur et inférieur. Le monde souterrain, la Douat, présentait également une structure complexe, avec différentes régions et portes par lesquelles l’âme du défunt devait passer.
Le cycle solaire occupait une place particulière dans la cosmologie égyptienne. Le voyage quotidien du dieu solaire Râ sur sa barque symbolisait l’ordre éternel de l’univers. Au matin, Râ renaissait à l’est sous la forme de Khépri (souvent représenté sous la forme d’un scarabée), atteignait le zénith sous la forme de Râ à midi et descendait à l’ouest sous la forme d’Atoum pour entreprendre un dangereux voyage à travers le monde souterrain la nuit.
L’image symbolique de Ben-ben, la colline primordiale issue des eaux primordiales du chaos Noun, reflétait les idées égyptiennes sur la création du monde. Ce symbole se matérialisait sous la forme de pyramidions – des pierres pyramidales couronnant obélisques et pyramides. L’obélisque lui-même avait également une profonde signification cosmologique, symbolisant les rayons du soleil atteignant la Terre.
Les principaux symboles de la mythologie égyptienne et leur signification
Parmi les nombreux symboles égyptiens, certains avaient une signification particulière et figuraient régulièrement dans les scènes mythologiques. Ces symboles étaient souvent combinés en groupes, renforçant ainsi l’effet magique de l’image.
L’ankh est l’un des symboles égyptiens les plus reconnaissables, une croix surmontée d’une boucle. Il symbolisait la vie et l’immortalité. Sur de nombreuses fresques et bas-reliefs, les dieux étendent l’ankh jusqu’au nez du pharaon, lui insufflant symboliquement le souffle de vie. Certains chercheurs associent la forme de l’ankh à l’union des principes masculin et féminin, l’associant à la fertilité du Nil. L’ankh était également appelé « clé du Nil », en référence aux crues annuelles du fleuve, source de vie pour les terres égyptiennes.
Le pilier Djed symbolisait la stabilité et la force. Associé au dieu Osiris, il représentait sa colonne vertébrale. Ce symbole était souvent représenté sur les sarcophages et les amulettes pour assurer la stabilité du défunt dans l’au-delà. La cérémonie d’« élévation du pilier Djed » était un rituel important symbolisant la résurrection d’Osiris et la stabilité de l’État.
L’Œil d’Horus (wadjet) était un puissant symbole protecteur. Selon la mythologie, Horus perdit un œil lors d’une bataille contre le dieu maléfique Seth, mais l’œil fut plus tard guéri par le dieu Thot. L’Œil d’Horus symbolisait la guérison, le sacrifice et la protection contre le mauvais œil. Son image était souvent utilisée sur des amulettes et des bijoux pour protéger contre la maladie et les forces maléfiques. Il est intéressant de noter que différentes parties de l’Œil d’Horus étaient utilisées en mathématiques pour représenter des fractions lors de la mesure du volume des céréales et des ingrédients utilisés dans les médicaments.
Le scarabée était un symbole du dieu Khépri, l’aspect matinal de la divinité solaire. En observant les scarabées rouler des boules de fumier, les Égyptiens y voyaient une analogie avec le mouvement du soleil dans le ciel. Des figurines de scarabées étaient souvent placées dans les tombes comme symboles de renaissance. Une catégorie particulière était constituée des «scarabées en forme de cœur», placés à la place du cœur de la momie pour assurer une issue favorable dans l’au-delà.
Le mythe d’Osiris et d’Isis dans l’art égyptien
Le mythe d’Osiris, d’Isis et d’Horus est l’un des thèmes centraux de la mythologie égyptienne, souvent représenté dans diverses formes d’art. Cette histoire de mort et de renaissance, de trahison et de vengeance, d’amour et d’au-delà reflétait les croyances fondamentales des Égyptiens.
Selon le mythe, Osiris, le bienfaiteur souverain d’Égypte, fut traîtreusement assassiné par son frère jaloux Seth. Selon une version, Seth aurait enfermé Osiris dans un coffre richement décoré, de sa taille exacte, puis aurait claqué le couvercle et jeté le coffret dans le Nil. Le fleuve aurait emporté le coffre jusqu’à la mer, où il aurait dérivé longtemps avant d’échouer près de Byblos, où un cèdre aurait poussé autour de lui.
Dans l’art, cet épisode était souvent représenté comme la scène de l’emprisonnement d’Osiris dans le sarcophage, symbolisant le passage du dieu vers l’au-delà. Les artistes soulignaient ce moment de trahison en représentant Seth dans une pose menaçante à côté du sarcophage.
Isis, épouse et sœur d’Osiris, partit à la recherche de son mari. Ayant retrouvé son corps, elle le cacha dans les marais. Seth, cependant, découvrit le sarcophage et, furieux, découpa le corps d’Osiris en quatorze morceaux, qu’il dispersa dans toute l’Égypte. Isis repartit à sa recherche et récupéra tous les morceaux du corps de son mari, à l’exception du phallus, avalé par un poisson du Nil.
Cette partie du mythe se reflète dans de nombreuses représentations d’Isis sous la forme d’un oiseau survolant les terres d’Égypte. Les artistes représentent souvent la déesse les ailes déployées, symbolisant son pouvoir protecteur et sa quête inlassable. Des scènes de la réunion des parties du corps d’Osiris apparaissent également sur des bas-reliefs de temples et des papyrus.
Isis, avec l’aide du dieu de la sagesse Thot et du dieu de l’embaumement Anubis, ressuscita Osiris, faisant de lui la première momie. Bien qu’Osiris ne puisse retourner pleinement au monde des vivants et devienne le souverain des Enfers, Isis parvint à concevoir de lui un fils, Horus, futur vengeur de son père et héritier légitime du trône d’Égypte.
Cette partie du mythe se reflète dans les images d’Isis pleurant Osiris et dans les scènes de momification où Anubis prépare le corps du dieu pour l’au-delà. Isis était souvent représentée sous les traits d’un oiseau kaïa survolant le corps d’Osiris et le ramenant à la vie d’un battement d’ailes. Ce motif soulignait les pouvoirs magiques d’Isis et son rôle dans la renaissance de son époux.
Peser le cœur dans le contexte de l’eschatologie égyptienne
Parmi les scènes mythologiques représentées par les artistes égyptiens, la scène de la «pesée du cœur», moment clé du jugement posthume de l’âme, occupe une place particulière. Cette scène, souvent présente dans le «Livre des Morts», reflétait les idées égyptiennes sur le châtiment posthume et était chargée d’un symbolisme complexe.
Au centre de la composition se trouvait généralement une balance, d’un côté posant le cœur du défunt, et de l’autre la plume de Maât, symbole de vérité et de justice. Le dieu Anubis procédait à la pesée, et le dieu de la sagesse, Thot, notait le résultat. À proximité, le monstre Amat était souvent représenté, le dévoreur de cœurs, prêt à avaler celui de celui qui serait indigne de la vie éternelle.
Dans la tradition égyptienne, le cœur était considéré comme le centre de la conscience et de la moralité, le dépositaire de toutes les pensées, sentiments et actions humaines. C’est pourquoi c’est lui, et non l’âme (Ba), qui était pesé. Si le cœur était plus lourd que la plume de Maât, cela signifiait que la personne avait vécu dans l’injustice, et Amat dévorait son cœur, le condamnant à l’oubli éternel.
Le symbolisme de cette scène est complexe. La balance représentait la justice de l’ordre cosmique, qui ne faisait aucune distinction entre riches et pauvres, nobles et simples. La plume de Maât symbolisait la tranquillité d’esprit et le respect des lois divines. La présence de Thot soulignait l’inéluctabilité du verdict et l’impossibilité de le modifier, et Amat incarnait l’horreur de la destruction finale pour les pécheurs.
Il est intéressant de noter que certaines versions du Livre des Morts contenaient des sorts spéciaux censés empêcher le cœur du défunt de témoigner contre lui lors d’un procès. Ces sorts étaient souvent inscrits sur des amulettes spéciales en forme de scarabée, placées sur la poitrine de la momie.
D’autres divinités sont souvent présentes dans les représentations du jugement posthume, comme Horus, Isis, Nephtys et Osiris, assis sur un trône et prêts à accueillir l’acquitté dans son royaume. Ces figures étaient généralement placées au sommet de la scène, symbolisant le jugement suprême des dieux sur l’âme humaine.
Le bateau solaire de Râ et la renaissance quotidienne
Le voyage du dieu solaire Râ sur un bateau à travers les mondes céleste et souterrain était l’un des concepts mythologiques les plus importants, régulièrement représentés dans l’art égyptien. Cette scène symbolisait la renaissance cyclique et la constance de l’ordre cosmique.
Selon la mythologie égyptienne, le dieu soleil parcourait quotidiennement le ciel d’est en ouest sur son « bateau de jour », Mandjet. Le soir, il prenait la mer sur le « bateau de nuit », Mesektet, à bord duquel il descendait dans le monde souterrain de Duat. Là, il dut combattre le serpent du chaos Apop, qui menaçait d’engloutir le soleil. Après avoir vaincu Apop avec l’aide d’autres dieux, Râ renaquit à l’horizon oriental, inaugurant un nouveau jour.
Ce concept mythologique se reflétait dans de nombreuses images sur les murs des temples, des tombeaux et des papyrus. La barque solaire était généralement représentée en forme de croissant sur laquelle se tenait le dieu Râ sous ses différentes formes : à tête de faucon, sous les traits de Râ-Horakhty, sous la forme d’un homme coiffé d’un disque solaire ou sous les traits de Khépri à tête de scarabée. Il était souvent accompagné d’autres divinités, dont Isis, Thot et l’âme du Ba du défunt lui-même.
Le symbolisme de ces images est multiple. Le bateau était un moyen de transport entre différentes sphères de l’espace, reliant le monde des vivants, celui des dieux et le monde souterrain. Le voyage de Râ symbolisait non seulement le cycle quotidien du soleil, mais aussi le cycle de vie, de mort et de renaissance que suivait chaque Égyptien.
La représentation de la lutte contre Apop, personnifiant les forces du chaos, menaçant constamment l’ordre cosmique, revêtait une importance particulière. Sur de nombreux bas-reliefs, Apop était représenté sous les traits d’un serpent géant, transpercé de lances ou tranché par les dieux accompagnant Râ. Cette scène symbolisait l’éternel combat de l’ordre contre le chaos, de la lumière contre les ténèbres, qui se résolvait chaque matin par la victoire du soleil.
Il est intéressant de noter que, dans la pratique funéraire, des maquettes de bateaux solaires étaient souvent placées dans les tombes, notamment royales. L’exemple le plus célèbre est celui du pharaon Khéops, retrouvé au pied de la Grande Pyramide de Gizeh et aujourd’hui exposé au Grand Musée égyptien. Ces bateaux funéraires étaient censés aider le défunt à rejoindre le dieu soleil dans son voyage éternel et ainsi accéder à l’immortalité.
Ben-ben et le symbolisme de l’acte de création
Le concept de Ben-Ben occupait une place importante dans la cosmogonie égyptienne et s’exprimait dans diverses scènes mythologiques et éléments architecturaux. Le Ben-Ben représentait la colline primordiale, née des eaux primordiales du chaos Noun, sur laquelle le créateur Atoum commença le processus de création du monde.
Selon la version héliopolitaine du mythe de la création, avant le début de la création, il n’existait que l’océan infini et sombre du chaos – Noun. De ces eaux émerge Ben-ben – la première étendue de terre ferme. Sur cette colline apparaît le dieu créateur Atoum, créateur des autres dieux et du monde entier. Dans certaines versions du mythe, Atoum lui-même est identifié à la colline, ce qui souligne la primauté et le caractère fondamental de cette image.
Le symbolisme de Ben-ben se matérialisait par des objets de culte spécifiques : des pierres pyramidales installées dans les temples, notamment à Héliopolis. Ces pierres étaient considérées comme le réceptacle de l’essence divine et les premiers rayons du soleil levant. Au fil du temps, le symbolisme de Ben-ben s’est étendu aux formes architecturales des obélisques et des pyramidions, pierres qui couronnaient le sommet des pyramides et des obélisques.
Les images de Ben-ben incluaient souvent l’oiseau sacré Bennu, qui, selon le mythe, vivait sur la colline primordiale ou le saule sacré. Cet oiseau, probablement le prototype du phénix grec, était associé à la renaissance cyclique et au culte solaire. Certains textes affirment que le cri de Bennu a initié le temps et brisé le silence primordial du chaos.
Le symbolisme de Ben-ben est étroitement lié à l’idée du renouveau cyclique de la vie, à l’image des crues annuelles du Nil, qui créaient des dépôts fertiles sur des terres auparavant sèches. Ce symbole combinait ainsi les idées de création cosmique et de renaissance annuelle de la terre égyptienne.
Les découvertes archéologiques confirment l’importance de ce symbole : de petits modèles de Ben-ben étaient utilisés dans les sanctuaires domestiques, et des images de la colline primordiale se retrouvent sur des amulettes et des éléments décoratifs. Dans l’architecture des temples, le symbolisme de Ben-ben se manifestait par l’élévation progressive du niveau du sol à mesure que l’on s’approchait du sanctuaire, symbolisant l’ascension du monde terrestre vers le sacré, telle l’élévation de la colline primordiale hors des eaux du chaos.
Symbolisme de l’uraeus comme élément protecteur
L’uraeus, représentation d’un cobra en position d’attaque, était l’un des symboles protecteurs les plus puissants de l’Égypte antique, étroitement associé au pouvoir royal et à la protection divine. Ce symbole apparaît régulièrement dans les scènes mythologiques liées au pharaon et aux divinités solaires.
L’uraeus était principalement associé à la déesse Ouadjet, patronne de la Basse-Égypte. Selon le mythe, le cobra aurait été offert aux pharaons par Geb, le dieu de la terre, en signe de pouvoir royal. L’image de l’uraeus était placée sur le front du pharaon, faisant partie de ses couronnes et coiffes, symbolisant la protection divine du souverain et son pouvoir sur le pays.
Dans les scènes mythologiques, l’uraeus était souvent représenté crachant des flammes qui détruisaient les ennemis du pharaon et du dieu soleil. Cette force ardente était associée au soleil égyptien brûlant, qui brûlait tout sur son passage. Dans les reliefs et les peintures de la barque du dieu soleil Râ, l’uraeus était souvent placé à la proue pour la protéger des forces du chaos, notamment du serpent Apop.
Il est intéressant de noter qu’après l’unification de la Haute et de la Basse-Égypte, le symbole du cobra (Ouadjet) fut complété par celui du vautour (Nekhbet), patronne de la Haute-Égypte. Cette combinaison, connue sous le nom des « Deux Dames », devint l’un des cinq titres royaux et figurait sur la double couronne des pharaons – le pschent – symbolisant l’unité du pays.
Les amulettes en forme d’uraeus étaient extrêmement populaires auprès de toutes les classes de la population et étaient considérées comme une protection efficace contre le mal, la maladie et le mauvais œil. Les découvertes archéologiques montrent que ces amulettes étaient fabriquées dans divers matériaux, des métaux précieux à la faïence, selon le statut et la richesse de leur propriétaire.
Dans la symbolique des temples, l’uraeus était souvent placé au-dessus des entrées et des fenêtres, créant une protection magique contre l’intrusion des forces maléfiques. Sur les sarcophages, des images de l’uraeus protégeaient le défunt lors de son dangereux voyage vers l’au-delà. La puissance de ce symbole était si grande qu’il a été préservé tout au long de l’histoire de la civilisation égyptienne antique, de la période prédynastique à l’époque gréco-romaine, pratiquement sans changer de sens ni de forme.
Symbolisme du Ka et du Ba dans les idées sur l’âme
Les conceptions égyptiennes de l’âme humaine étaient complexes et multiformes, incluant plusieurs éléments spirituels, chacun doté de sa propre représentation symbolique. Parmi eux, une place particulière était occupée par les concepts de Ka et de Ba – deux aspects de l’essence spirituelle de l’homme, souvent représentés dans les scènes mythologiques de l’au-delà.
Ka était la force vitale ou l’énergie d’une personne, une sorte de double spirituel qui naissait avec elle et subsistait après sa mort. Dans l’art, Ka était représenté par deux mains levées, rappelant le hiéroglyphe de même signification, ou par une figure humaine identique au défunt. Parfois, Ka était représenté comme une copie conforme d’une personne, ne se distinguant que par le symbole sur la tête.
Après la mort d’une personne, son Ka avait besoin de nourriture et de boisson ; les offrandes au défunt étaient donc un élément essentiel du culte funéraire. Les statues dans les tombes servaient de réceptacles au Ka, lui permettant de perdurer même après la destruction du corps physique. Ce concept explique l’importance des statues funéraires et la pratique consistant à déposer de la nourriture (ou des images de nourriture) dans la tombe.
Le ba, quant à lui, représentait un aspect plus personnel de l’âme, plus proche de la compréhension moderne du terme « âme ». Il était représenté comme un oiseau à tête humaine, souvent celle d’un défunt. Ce symbolisme reflétait la croyance selon laquelle le ba pouvait circuler librement entre le monde des vivants et celui des morts, quittant le corps après la mort mais y retournant régulièrement.
De nombreuses images du Livre des Morts montrent le Ba planant au-dessus de la momie ou la scène de la pesée du cœur, symbolisant la présence du défunt lors des rituels les plus importants de l’au-delà. Après avoir subi le jugement d’Osiris, le Ba devait être réuni au Ka, formant ainsi le Ah, un esprit béni pouvant résider parmi les dieux et les étoiles.
Le symbolisme de l’interaction du Ka et du Ba soulignait l’idée égyptienne selon laquelle la véritable immortalité exigeait la préservation du corps physique (par la momification) et de toutes les composantes spirituelles de la personnalité. C’est pourquoi les tombeaux offraient les conditions idéales pour cette réunification : un corps préservé, des textes magiques, des offrandes pour le Ka et la possibilité pour le Ba de se déplacer librement à travers des puits et des ouvertures spécifiques.
Tiet est un symbole du sang d’Isis et de protection
Le tiet, également connu sous le nom de « Nœud d’Isis » ou « Sang d’Isis », était l’un des symboles protecteurs les plus importants, étroitement associé à la déesse Isis et à l’aspect féminin du divin. Par sa forme, ce symbole ressemblait à un ankh dont les bras pendaient sur les côtés, soulignant son lien avec la force vitale, mais sous un aspect spécifiquement féminin.
Le nom « Sang d’Isis » est associé au sang menstruel de la déesse, qui, selon les croyances égyptiennes, possédait des pouvoirs magiques particuliers. Les textes mythologiques mentionnent que l’amulette Tiet était faite de pierre rouge ou de tissu teint en rouge, symbolisant ce sang sacré. Ces amulettes possédaient un puissant pouvoir protecteur, notamment pour les femmes enceintes et en couches.
Dans un contexte funéraire, le Tiet était souvent associé au pilier djed et à l’ankh, formant ainsi une triade des symboles les plus importants de la vie et de la renaissance. Si le pilier djed était associé à Osiris et au principe masculin, le Tiet représentait le principe féminin en la personne de son épouse Isis. Ensemble, ces symboles incarnaient l’intégrité et la plénitude de l’au-delà.
Dans les peintures funéraires et les papyrus, le Tiet était souvent placé à côté de la momie, offrant au défunt la protection d’Isis, la déesse qui avait ressuscité Osiris grâce à sa magie. Le Livre des Morts contenait un sort spécial (chapitre 156) qui devait être récité sur l’amulette du Tiet, en jaspe rouge. Cette amulette était placée autour du cou du défunt pour le protéger durant son dangereux voyage à travers les Enfers.
Il est intéressant de noter que le symbolisme du nœud dans la culture égyptienne antique avait une signification particulière, liée aux pratiques magiques du nouage et du dénouement. Le nœud pouvait à la fois lier les forces maléfiques et, une fois dénoué, libérer des énergies bénéfiques. Le tiet, nœud sacré particulier, symbolisait la protection contre tout mal et établissait un lien magique avec la déesse Isis, protectrice de la magie.
Sur les murs des temples d’Isis, le symbole Tiet apparaît souvent dans des compositions représentant la déesse protégeant son fils Horus ou restaurant le corps d’Osiris. Ces scènes soulignaient les propriétés protectrices et curatives du symbole, ainsi que son lien avec la maternité et la renaissance.
Sah et Sopdet – Symbolisme céleste et renaissance
Le symbolisme des étoiles occupait une place importante dans la mythologie égyptienne, notamment dans le contexte des idées sur l’au-delà et la renaissance. Parmi les nombreux symboles célestes, la constellation Sah (Orion) et l’étoile Sopdet (Sirius), étroitement associées aux mythes d’Osiris et d’Isis, revêtaient une importance particulière.
Sah était l’incarnation céleste du dieu Osiris. Les Textes des Pyramides mentionnent qu’après sa mort, le pharaon rejoint Osiris et devient une étoile de la constellation d’Orion. Des images de Sah, figure humaine parmi les étoiles, ornent les plafonds des tombeaux et des sarcophages, symbolisant la renaissance céleste du défunt.
L’apparition d’Orion dans le ciel nocturne était associée au cycle des renaissances d’Osiris et au calendrier agricole égyptien. Les trois étoiles brillantes de la ceinture d’Orion étaient perçues par les Égyptiens comme un symbole d’intégrité et de stabilité, à l’instar des trois piliers sur lesquels repose le ciel.
Sopdet (grec : Sothis), nom égyptien de l’étoile Sirius, était considérée comme l’incarnation céleste de la déesse Isis. Son ascension héliaque annuelle (première apparition dans le ciel matinal après une période d’invisibilité) coïncidait approximativement avec le début de la crue du Nil, qui marquait le début du nouvel an égyptien. Ce phénomène astronomique a acquis une grande signification mythologique, symbolisant les larmes d’Isis pleurant Osiris, provoquant la crue du Nil et la fertilité de la Terre.
Dans les scènes mythologiques, Sopdet était souvent représentée sous les traits d’une femme avec une étoile au-dessus de la tête ou d’une vache avec une étoile entre les cornes. Ce symbole était étroitement associé à la renaissance et au renouveau, ainsi qu’aux cycles calendaires importants pour la civilisation agricole de l’Égypte antique.
L’apparition conjointe de Sirius et d’Orion dans le ciel nocturne était perçue comme une réunion symbolique d’Isis et d’Osiris, tandis que leurs disparitions et réapparitions périodiques étaient associées aux cycles de mort et de renaissance. Sur les plafonds astronomiques des temples et des tombeaux, ces corps célestes étaient souvent représentés dans le contexte de scènes de résurrection d’Osiris ou de naissance d’Horus, symbole d’un nouveau cycle de vie.
Il est intéressant de noter que, selon certains chercheurs, l’emplacement des pyramides sur le plateau de Gizeh pourrait refléter la position des étoiles de la ceinture d’Orion, et les puits de la Grande Pyramide sont orientés vers des étoiles clés, notamment Sirius et les étoiles d’Orion, indiquant l’importance de ce symbolisme stellaire dans l’architecture et les croyances religieuses des anciens Égyptiens.
La plume de Maât et le concept de justice cosmique
La plume de Maât, symbole de la déesse de la vérité, de la justice et de l’ordre cosmique, jouait un rôle central dans la mythologie égyptienne, notamment dans le contexte du jugement posthume et des idées éthiques. Cette plume d’autruche, que la déesse Maât portait sur sa tête, devint l’emblème du code moral de la civilisation égyptienne.
Dans la scène de la pesée du cœur évoquée précédemment, la plume de Maât servait de mesure de la droiture de la vie vécue. La légèreté de la plume symbolisait la pureté du cœur, libéré du poids des péchés et des méfaits. Le cœur qui balançait la plume signifiait que le défunt vivait selon les principes de Maât : vérité, justice, harmonie et ordre.
Le concept de Maât dépassait largement le simple code moral. Il constituait un principe fondamental de l’ordre mondial établi par les dieux lors de la création du monde. Selon les croyances égyptiennes, le cosmos était en équilibre constant entre l’ordre (Maât) et le chaos (Isfet), et la tâche du pharaon, en tant que représentant terrestre des dieux, était de maintenir Maât dans le monde terrestre.
De nombreux bas-reliefs représentent des pharaons offrant une figurine de Maât aux dieux, notamment à la divinité solaire Râ. Ce geste rituel symbolisait le rôle du souverain en tant que garant de l’ordre et de la justice cosmiques. Maât était représentée soit sous la forme d’une figure féminine coiffée d’une plume, soit simplement sous la forme d’une plume, ce qui soulignait le caractère abstrait de ce concept.
Le Livre des Morts contient la Confession Négative, une liste de 42 péchés que le défunt devait renier devant le tribunal d’Osiris. Ces péchés comprenaient la violence, le mensonge, le vol, la transgression des tabous religieux et d’autres violations des principes de Maât. Il est intéressant de noter que le nombre 42 correspondait au nombre de nomes (provinces) en Égypte, symbolisant ainsi l’universalité de la loi de Maât.
La plume de Maât était également associée au souffle de vie et à l’air – léger, mais absolument nécessaire à l’existence. Ce lien soulignait l’aspect vitalisant du concept de Maât, qui non seulement déterminait le sort des morts, mais régularisait également la vie des vivants, assurant l’harmonie des relations sociales et le lien de l’homme avec l’ordre cosmique.
Couronnes et insignes de pouvoir dans un contexte mythologique
Les couronnes et les insignes de pouvoir occupaient une place particulière dans le symbolisme de l’Égypte antique, reflétant non seulement le statut politique de leurs propriétaires, mais aussi de profonds concepts mythologiques. Chaque élément des insignes royaux avait sa propre signification symbolique et était associé à certaines divinités et principes cosmologiques.
La couronne rouge (Deshret) symbolisait le pouvoir sur la Basse-Égypte et était associée à la déesse cobra Ouadjet. Cette couronne avait une forme unique, avec une haute protubérance à l’arrière et un élément en spirale à l’avant, rappelant les moustaches d’un cobra. Sur les images, les dieux et les pharaons portant la couronne rouge représentaient le pouvoir sur les terres du nord du delta du Nil.
La Couronne Blanche (Hedjet) était un symbole de la Haute-Égypte et était associée à la déesse vautour Nekhbet. Sa forme allongée ressemblait à une haute coiffe blanche conique. Dans les scènes mythologiques, cette couronne était souvent associée à Osiris, premier souverain de l’Égypte unifiée.
Après l’unification du pays, une double couronne (Pschent) apparut, combinant les couronnes rouge et blanche, symbole de puissance sur toute l’Égypte. Cette couronne symbolisait la fusion harmonieuse de deux terres sous la domination d’un seul souverain et reflétait le concept cosmologique de l’unité des contraires. Sur de nombreux reliefs, les pharaons portant une double couronne étaient représentés recevant la bénédiction des dieux, soulignant ainsi la sanction divine de leur pouvoir.
Outre ces couronnes principales, il existait d’autres coiffes aux significations symboliques particulières. La couronne Atef, composée d’une couronne blanche ornée de plumes sur les côtés, était associée à Osiris et symbolisait la renaissance et le pouvoir de l’au-delà. La couronne bleue (Khepresh), ou «couronne de guerre», était utilisée en temps de guerre et symbolisait le pharaon, chef militaire incarnant la puissance du dieu Montou.
Le bâton de Héka (houlette de berger) et le fléau de Néhé, souvent représentés croisés sur la poitrine du pharaon ou d’Osiris, étaient des symboles de pouvoir tout aussi importants. Le bâton symbolisait le rôle du souverain en tant que berger de son peuple, et le fléau son pouvoir de punir et de percevoir le tribut. Ensemble, ces insignes symbolisaient la double dimension du pouvoir royal : protection et domination, clémence et sévérité.
Le sceptre d’Uas, fourchu et surmonté d’une tête d’animal (généralement un chien), symbolisait la puissance et la prospérité. Ce sceptre était souvent porté par les dieux, soulignant leur pouvoir divin. Dans certains cas, les piliers en forme de sceptre d’Uas étaient représentés comme des supports soutenant le ciel, témoignant de leur signification cosmologique.
Symbolisme de la création du monde dans la décoration des temples
Le thème de la création occupait une place centrale dans la décoration des temples de l’Égypte antique, incarnant visuellement les mythes cosmogoniques des différents centres religieux. Chaque temple majeur cherchait à présenter sa propre version de l’origine du monde, où la divinité locale jouait un rôle majeur dans le processus de création.
Le concept cosmogonique associé au dieu Atoum (plus tard identifié à Râ) était dominant dans les temples d’Héliopolis. Des reliefs et des peintures représentaient l’émergence d’Atoum des eaux primordiales du Noun et ses actes créateurs ultérieurs. Une grande attention était portée au symbolisme de Ben-ben et de l’oiseau sacré Bennu, qui personnifiait l’énergie solaire créatrice. Les éléments architecturaux du temple, tels que les obélisques et les pyramidions, symbolisaient eux-mêmes les rayons du soleil, reliant le monde terrestre au divin.
La place centrale dans les temples d’Hermopolis était occupée par les images des huit divinités primordiales – l’Ogdoade, personnifiant les aspects du chaos primordial. Ces divinités, représentées avec des têtes de grenouilles et de serpents, symbolisaient les forces primordiales qui ont précédé la création : Noun et Naunet (les eaux primordiales), Huh et Hauhet (l’infini), Kuk et Kauket (les ténèbres), Amon et Amaunet (la dissimulation). Des scènes des bas-reliefs des temples montraient comment l’interaction de ces forces donne naissance à l’œuf cosmique, ou lotus, d’où naît le soleil.
Dans la tradition memphite, reflétée dans la décoration des temples de Ptah, la création du monde était représentée comme un acte de conception et de parole divine. Ptah, représenté sous les traits d’un homme vêtu d’une robe moulante et armé d’un bâton, Was, créa le monde par la puissance de sa pensée et de sa parole. Cet aspect intellectuel de la création contrastait avec les conceptions plus physiques d’autres centres et s’exprimait dans un symbolisme particulier associé à l’artisanat et à l’art.
Les scènes de la Création dans les temples de la période tardive, comme ceux d’Edfou et de Dendérah, présentent un intérêt particulier : les mythes cosmogoniques y sont représentés sous forme de compositions symboliques complexes. Dans le temple d’Hathor à Dendérah, le plafond de la première salle hypostyle est orné de l’image de la déesse Nout avalant le disque solaire le soir et lui donnant naissance le matin, symbolisant le renouvellement cyclique de la création. À proximité sont représentées des étoiles et des constellations correspondant au zodiaque égyptien et symbolisant l’ordre cosmique.
Un motif important de la décoration des temples était les scènes de la «première fois» (sep tepi), le moment mythologique de la création originelle, qui étaient répétées rituellement lors des cérémonies du temple. Ces scènes incluaient souvent des images du monticule de la création émergeant des eaux primordiales et de l’apparition ultérieure du soleil, soit sous la forme d’un disque d’or, soit sous la forme d’un enfant-dieu sur un lotus.
Symbolisme de la protection et de la renaissance dans l’art funéraire
L’art funéraire de l’Égypte antique est une riche source de symbolisme mythologique associé aux concepts de protection du défunt et de sa renaissance dans l’au-delà. Chaque élément de la tombe, des éléments architecturaux aux plus infimes détails de la peinture et des ustensiles funéraires, était imprégné de signification symbolique.
Les sarcophages et les masques funéraires présentent un symbolisme protecteur particulièrement riche. Le sarcophage anthropoïde traditionnel, reproduisant la forme du corps humain, était souvent décoré d’images de divinités protectrices – les quatre fils d’Horus (Imseti, Hapi, Douamoutef et Qebehsenouef), qui protégeaient les organes internes du défunt, placés dans des vases canopes. Le couvercle du sarcophage représentait généralement les ailes déployées des déesses Isis et Nephtys, protégeant le défunt de la même manière qu’elles protégeaient le corps d’Osiris.
Le masque funéraire, dont le masque d’or de Toutânkhamon est l’exemple le plus célèbre, renfermait un symbolisme complexe. L’or symbolisait la lumière du soleil et la chair incorruptible des dieux, l’uraeus sur le front assurait la protection divine, et la fausse barbe reliait le défunt à Osiris. La peinture bleue de la coiffe et les incrustations de lapis-lazuli étaient associées au ciel et à la renaissance.
Les murs des tombeaux étaient couverts d’images qui accompagnaient le défunt sur son chemin vers l’au-delà. Des scènes d’offrandes nourrissaient magiquement le Ka du défunt. Des représentations d’activités quotidiennes – agriculture, chasse, pêche – prolongeaient magiquement la vie terrestre dans l’au-delà. Des scènes du «Livre des Morts» servaient de guide à l’âme à travers les dangers du monde souterrain.
Une catégorie particulière de symboles protecteurs était constituée d’ouchebtis, de petites figurines placées dans la tombe pour accomplir des tâches au service du défunt dans l’au-delà. Leur nombre pouvait atteindre 365, soit un pour chaque jour de l’année, symbolisant un service sans fin. L’inscription sur l’ouchebti contenait un sort censé les activer au besoin pour accomplir des tâches à la place du défunt.
Les amulettes placées sur la momie et à l’intérieur des linceuls étaient des incarnations miniatures d’un symbolisme protecteur. Des scarabées en forme de cœur, placés à la place du cœur, contenaient un sortilège l’empêchant de témoigner contre le défunt lors du procès posthume. Les amulettes djed et tiet assuraient stabilité et protection contre Isis. Les amulettes en forme d’Œil d’Horus protégeaient des forces du mal, et celles en forme de scarabée symbolisaient la renaissance, tout comme le soleil renaît chaque matin.
Ainsi, les symboles funéraires créaient un système complexe de protection magique autour du défunt, lui assurant un passage sûr vers l’au-delà et une existence paisible. Chaque symbole remplissait une fonction spécifique et, ensemble, ils formaient un système complet garantissant la vie éternelle.
L’héritage du symbolisme égyptien dans la culture mondiale
Le symbolisme de l’art égyptien antique a profondément influencé les cultures ultérieures, conservant son importance même après la disparition de la civilisation qui l’avait créé. De nombreux symboles égyptiens ont été adoptés par d’autres cultures ou ont inspiré la création de nouveaux systèmes symboliques.
La culture gréco-romaine a activement emprunté et réinterprété le symbolisme égyptien. Après la conquête de l’Égypte par Alexandre le Grand et le règne subséquent des Ptolémées, un culte syncrétique de Sérapis a émergé, combinant les traits d’Osiris et de divinités grecques. Le symbolisme de ce culte combinait des éléments égyptiens et hellénistiques. Les Romains, à leur tour, ont transféré la vénération d’Isis à leur culture, dont les images avec le sistre et le nœud tiete se sont répandues dans tout l’empire.
Au début du christianisme, certains symboles égyptiens ont trouvé de nouvelles utilisations. L’ankh, symbole de vie, a été adopté par les chrétiens coptes comme une version de la croix. L’image d’Isis avec l’enfant Horus a influencé l’iconographie de la Vierge Marie avec l’enfant Jésus. Même le concept d’un jugement posthume avec une pesée des actes trouve des parallèles dans les idées chrétiennes sur le Jugement dernier.
À la Renaissance et au siècle des Lumières, l’intérêt pour l’Égypte a conduit à l’émergence de mouvements ésotériques utilisant le symbolisme égyptien. Francs-maçons et rosicruciens ont adapté le symbolisme des pyramides et de l’Œil d’Horus à leurs rituels. La tradition alchimique s’est tournée vers l’image de l’ouroboros – un serpent se mordant la queue – comme symbole des processus cycliques de transmutation.
La campagne d’Égypte de Napoléon et le développement ultérieur de l’égyptologie au XIXe siècle provoquèrent une vague d’« égyptomanie » qui influença l’art et l’architecture. Les motifs de l’art égyptien imprégnèrent le design européen, la joaillerie et même l’architecture funéraire. Des obélisques inspirés du modèle égyptien furent érigés à Paris, Londres, Rome et dans d’autres villes, devenant ainsi des symboles de la grandeur impériale.
Les symboles égyptiens continuent d’être utilisés dans la culture moderne, bien que souvent sous une forme transformée. Les films hollywoodiens et les jeux vidéo exploitent les images de l’ankh, des pyramides, des momies et d’autres éléments de la culture égyptienne. Les bijoux aux motifs égyptiens restent populaires, tout comme les tatouages aux symboles anciens. Le symbole de l’Œil d’Horus est devenu un élément incontournable de l’occultisme moderne et de la culture populaire, apparaissant dans des logos et des designs.
Pourtant, les utilisations modernes des symboles égyptiens s’éloignent souvent de leur contexte et de leur signification originels. Les pyramides sont associées aux énergies mystiques, l’Œil d’Horus aux sociétés secrètes, l’ankh aux vampires et à l’esthétique gothique. Pourtant, cette transformation témoigne en elle-même de la puissance et de la résilience du symbolisme égyptien, de sa capacité à s’adapter à de nouveaux contextes culturels et à continuer d’inspirer l’imagination humaine des millénaires après sa création.
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