Vassili Bajenov :
chefs-d’œuvre architecturaux de l’architecture russe
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Moscou, dans la première moitié du XVIIIe siècle, a donné à la Russie l’un des architectes les plus talentueux du siècle des Lumières. Vassili Ivanovitch Bajenov est né le 12 mars 1737 (ou 1738, selon certaines sources) dans la famille d’un diacre du Kremlin. Ses origines modestes n’ont pas empêché le futur architecte de devenir un pionnier d’un style architectural national et le créateur de monuments architecturaux uniques.
Bajenov passa son enfance dans l’atmosphère de la culture russe ancienne. Dès son plus jeune âge, il manifesta une passion pour le dessin, représentant des églises et des tours du Kremlin de Moscou sur le sable et les murs. Son père comprenait cette passion, mais ne pouvait lui offrir une véritable éducation artistique en raison de sa situation financière modeste.
L’année 1753 fut décisive pour le jeune Bajenov : à quinze ans, il se retrouva à travailler à la restauration d’un palais en bois incendié à Lefortovo. C’est là que le talentueux adolescent fut remarqué par l’architecte moscovite Dmitri Oukhtomski, qui l’admit à son école d’architecture – la première de Russie. Un an plus tard, son mécène facilita l’admission de son élève au lycée de l’Université de Moscou.
En 1758, l’Académie des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg ouvrit ses portes et Bajenov y fut admis. Il y étudia l’architecture auprès de Savva Chevakinsky et d’AF Kokorinov et participa à la construction de la cathédrale Saint-Nicolas-des-Marins. Le talent exceptionnel du jeune architecte fut reconnu par son anoblissement à l’âge de 23 ans – un honneur rare pour un homme de condition sociale modeste.
2 Le palladianisme et les principes classicistes
3 La naissance du pseudo-gothique russe
4 Symbolisme maçonnique en architecture
5 Le Grand Palais du Kremlin – un projet grandiose
6 Tsaritsyno – l’incarnation de la fantaisie architecturale
7 Conflit avec l’Impératrice et chute
8 Maison Pachkov – attribution controversée
9 Église Vladimir à Bykovo
10 Palais Kamennoostrovsky
11 Château Mikhaïlovski - le dernier projet
12 Les dernières années et la reconnaissance
13 École d’architecture et étudiants
14 L’héritage graphique du maître
15 Activité théorique
16 Mystères et mythes de la biographie
17 Influence sur l’architecture russe
18 La signification symbolique de la créativité
19 Reconnaissance des descendants
Éducation et reconnaissance européennes
En 1760, Bajenov fut envoyé à Paris grâce à une bourse ; il devint le premier architecte russe à recevoir un tel honneur. À l’Académie de Paris, il étudia auprès du célèbre architecte Charles de Wailly, l’un des plus grands maîtres du classicisme français. Son diplôme fut signé par les plus grands architectes français de l’époque : Jacques-Germain Soufflot, Ange-Jacques Gabriel et Julien-David Leroy.
Après Paris, Bajenov se rendit en Italie, où il se familiarisa avec les monuments de l’architecture classique et de la Renaissance. À Rome, il créa une maquette de la basilique Saint-Pierre, des versions de l’escalier du Capitole et des plans pour divers bâtiments. Les architectes européens louèrent le talent du jeune architecte russe ; il reçut le titre de professeur à l’Académie romaine et fut admis aux académies de Florence et de Bologne.
Son séjour en Europe eut une influence décisive sur la formation de la vision architecturale de Bajenov. Il étudia la tradition palladienne, les principes du classicisme français et se familiarisa avec l’architecture gothique. C’est probablement durant son séjour européen que Bajenov adhéra à une loge maçonnique, ce qui se reflétait plus tard dans le symbolisme de ses œuvres.
Le palladianisme et les principes classicistes
De retour en Russie en 1765, Bajenov apporta avec lui non seulement ses connaissances architecturales, mais aussi de nouvelles idées artistiques. Son œuvre devint l’incarnation du mouvement palladien dans l’architecture russe, un mouvement fondé sur les principes du grand maître italien Andrea Palladio.
L’influence palladienne était manifeste dans la recherche de proportions harmonieuses, l’utilisation d’un système d’ordres et la création de compositions symétriques de Bajenov. Ses créations témoignaient d’une profonde compréhension de la tradition architecturale antique, réinterprétée à travers l’héritage de la Renaissance.
Parallèlement au palladianisme, Bajenov adhéra aux idées de l’école d’architecture française. Ses études auprès de Charles de Wailly lui inculquèrent un sens aigu des proportions et une maîtrise des ensembles architecturaux. Ce mélange d’influences italiennes et françaises devint le fondement de son style distinctif.
La naissance du pseudo-gothique russe
Une place particulière dans l’œuvre de Bajenov est accordée au développement de l’architecture pseudo-gothique, phénomène unique dans l’architecture russe du XVIIIe siècle. Contrairement au gothique médiéval authentique, l’architecture pseudo-gothique représentait une interprétation romantique des formes gothiques dans l’esprit des Lumières.
Bajenov fut l’un des pionniers de ce style en Russie. Ses œuvres pseudo-gothiques se distinguaient par leur raffinement et leur élégance, qu’il qualifiait lui-même de « gothique doux ». L’architecte ne copiait pas les modèles médiévaux, mais réinterprétait avec créativité les motifs gothiques, les adaptant aux conditions et aux besoins russes.
Le style pseudo-gothique de Bajenov combinait harmonieusement arcs brisés, parapets ajourés et tourelles avec des proportions classiques et des dômes Renaissance. Cette synthèse créa un langage architectural unique qui devint la signature du maître et influença l’évolution de l’architecture russe.
Symbolisme maçonnique en architecture
L’appartenance de Bajenov au mouvement maçonnique a laissé une empreinte particulière sur son œuvre. Les chercheurs ont découvert de nombreux symboles maçonniques dans ses œuvres architecturales : compas et équerres, étoiles à six branches et figures géométriques à signification sacrée.
La philosophie maçonnique de développement personnel et d’éveil des Lumières se reflétait dans la conception que Bajenov avait du rôle de l’architecture dans la construction d’une société harmonieuse. L’architecte considérait ses œuvres non seulement comme des structures fonctionnelles, mais aussi comme des moyens d’influence spirituelle sur les individus.
Le symbolisme géométrique était particulièrement évident dans les choix d’urbanisme de Tsaritsyne, où des figures telles que la croix, l’octogone et l’hexagone furent utilisées. Ces formes revêtaient une profonde signification symbolique dans la tradition maçonnique et reflétaient les idées d’harmonie cosmique.
Le Grand Palais du Kremlin – un projet grandiose
En 1767, Catherine la Grande chargea Bajenov de concevoir le réaménagement du Kremlin de Moscou et la construction d’un nouveau palais. Il s’agissait du plus grand projet architectural du XVIIIe siècle en Russie, destiné à transformer le Kremlin en «Forum du Grand Empire».
Le projet prévoyait la construction d’un immense palais encerclant toute la colline du Kremlin. La façade principale devait mesurer 639 mètres de long, une taille monumentale pour l’époque. Au centre du complexe était prévu un amphithéâtre avec une place ovale où convergeraient les principales rues de Moscou.
Bajenov créa une maquette en bois du palais, qui devint l’une des plus remarquables maquettes architecturales de l’histoire mondiale. Exposée au public à partir de mai 1771, elle devint un monument emblématique de Moscou. La partie centrale était démontable, permettant aux visiteurs d’explorer l’intérieur des salles d’apparat.
La première pierre du palais fut posée en 1773, mais la construction fut interrompue deux ans plus tard. Des fissures dans les murs de la cathédrale de l’Archange, apparues lors des fouilles, en étaient la cause. De plus, le projet nécessitait la démolition d’une partie importante des bâtiments historiques du Kremlin, ce qui suscitait des inquiétudes.
Tsaritsyno – l’incarnation de la fantaisie architecturale
Suite à l’échec du projet du Kremlin, Catherine la Grande chargea Bajenov de construire une nouvelle résidence de campagne dans le village de Chernaya Gryaz, près de Moscou, rebaptisé Tsaritsyno. Cette commande résultait de l’admiration de l’impératrice pour les «pavillons de plaisance» construits par l’architecte sur le champ de Khodynka à l’occasion des célébrations de la signature de la paix avec la Turquie.
Sur le champ de Khodynka, Bajenov créa une ville temporaire de pavillons colorés «à la turque». Chaque structure représentait une allégorie des villes reconquises : Azov, Taganrog, Kertch, Yenikale. Certains pavillons avaient la forme de navires coupés en deux, d’autres ressemblaient à des forteresses avec minarets et tours.
Le succès des bâtiments de Khodynka convainquit Catherine de commander à Bajenov la construction d’une résidence permanente dans le même style. L’impératrice insista sur le fait que les bâtiments du palais seraient de style «mauresque» ou «gothique», et que le parc serait aménagé en paysage.
Le complexe architectural de Tsaritsyne marqua l’apogée de l’œuvre pseudo-gothique de Bajenov. L’architecte créa une composition unique fondée sur le principe d’une disposition centrée utilisant deux triangles : un grand et un petit. Les sommets du grand triangle étaient ancrés par le bâtiment des Cuisines, le bâtiment des Cavaliers et les Portes Figurées, tandis que ceux du petit triangle étaient ancrés par les palais impériaux.
Les bâtiments du palais de Bajenov se distinguaient par leur architecture raffinée, alliant motifs gothiques et proportions classiques. Les façades étaient ornées de délicats parapets en pierre blanche, d’arcs brisés et de tourelles décoratives. Les ponts – le Bolchoï et le Figurny – jouaient un rôle particulier dans la composition, créant des panoramas pittoresques.
Conflit avec l’Impératrice et chute
En 1785, Catherine II visita Tsaritsyno, alors en construction, pour la première fois et fut extrêmement insatisfaite de ce qu’elle vit. L’impératrice détestait les pièces basses, les escaliers étroits et le manque d’éclairage. De plus, le palais de l’héritier était conçu pour être aussi grandiose que le palais impérial, ce qui était contraire à l’étiquette.
Le conflit avait également une dimension politique. Catherine la Grande soupçonnait Bajenov d’être lié à une conspiration maçonnique en faveur du grand-duc Pavel Petrovitch. Le symbolisme maçonnique dans l’architecture de Tsaritsyne était perçu comme un défi à l’autorité impériale.
Bajenov fut immédiatement écarté du chantier et les palais déjà construits furent démolis. La poursuite des travaux fut confiée à son apprenti, Matvey Kazakov, un coup particulièrement dur pour le maître. Vassili Bajenov ne réalisa plus jamais de projets pour Catherine II.
Maison Pachkov – attribution controversée
L’une des œuvres les plus célèbres attribuées à Bajenov demeure la maison Pachkov à Moscou. Construite de 1784 à 1786 pour le capitaine-lieutenant Piotr Pachkov, ce palais est devenu l’un des chefs-d’œuvre du classicisme moscovite.
Il n’existe aucune preuve documentaire attestant la paternité de l’œuvre de Bajenov ; les archives de la famille Pachkov ont été détruites lors d’un incendie en 1812. Cependant, les historiens de l’art estiment que seul Bajenov aurait pu créer une œuvre aussi élégante et harmonieuse. Les caractéristiques stylistiques du bâtiment – proportions raffinées, maîtrise des ordres et intégration au paysage – sont caractéristiques de l’œuvre du maître.
Selon la légende, Pachkov aurait rendu visite à Bajenov sur un chantier à Tsaritsyno et aurait persuadé l’architecte de lui construire une maison. Des difficultés financières suite à sa disgrâce auraient contraint l’architecte à accepter une commande privée. Une autre légende raconte que Bajenov, offensé par l’impératrice, aurait tourné la maison « tournant le dos » au Kremlin, bien que cela ait une explication pratique.
Église Vladimir à Bykovo
Parmi les œuvres probables de Bajenov figure l’église Saint-Vladimir, située dans le village de Bykovo, près de Moscou. Construite entre 1783 et 1788, elle constitue un exemple unique d’église orthodoxe de style gothique.
L’église, de plan ovale, est couronnée de deux tours symétriques à flèches. Les façades sont ornées d’arcs brisés et d’éléments décoratifs de style pseudo-gothique. La structure à deux étages de l’église correspond à deux autels : l’un supérieur dédié à Vladimir et l’autre inférieur à la Nativité du Christ.
Les caractéristiques stylistiques de l’édifice sont similaires à celles des œuvres de Bajenov à Tsaritsyne. Il est possible que Matvey Kazakov ait participé à la construction de l’église, peaufinant peut-être le projet original de son maître. Dans les années 1830, un clocher séparé, de même style, fut ajouté à l’église.
Palais Kamennoostrovsky
L’implication de Bajenov dans la création du palais Kamennoostrovsky à Saint-Pétersbourg reste un sujet de débat parmi les spécialistes. La construction du palais pour le grand-duc Pavel Petrovitch débuta en 1776, mais fut supervisée par différents architectes.
Le projet initial fut élaboré par un auteur inconnu et supervisé par Yu. M. Felten, puis G. Quarenghi. Des documents de 1765 indiquent que Bajenov reçut de Catherine II la commande d’un palais sur l’île Kamenny. Cependant, l’ampleur du projet entra en conflit avec la volonté de l’impératrice de maintenir l’héritier sous son contrôle.
Les dessins de Bajenov ont mystérieusement disparu, mais les chercheurs espèrent les retrouver dans les archives. Le palais achevé est un exemple classique d’architecture palladienne, avec ses portiques caractéristiques et ses proportions rigoureuses.
Château Mikhaïlovski - le dernier projet
Le dernier grand projet de Bajenov fut la conception du château Mikhaïlovski à Saint-Pétersbourg. Paul Ier conçut l’idée de construire une résidence imprenable alors qu’il était encore grand-duc, mais il ne put la concrétiser qu’après son accession au trône.
Le château fut construit sur le site du palais d’été d’Élisabeth Petrovna, où naquit Paul Ier. Le projet initial, basé sur les croquis de l’empereur, fut conçu par Bajenov, mais deux semaines après la pose de la première pierre en 1797, il fut écarté des travaux suite à des critiques.
La construction fut poursuivie par Vincenzo Brenna, qui conserva le plan général de Bajenov tout en y apportant des modifications importantes. Le château était une structure rectangulaire entourée d’eau de tous côtés. Son architecture combinait des éléments de classicisme et des motifs romantiques.
Les dernières années et la reconnaissance
Après la mort de Catherine II en 1796, le destin de Bajenov changea radicalement. Paul Ier, qui avait attiré à lui tous ceux persécutés par sa mère, nomma l’architecte vice-président de l’Académie des Beaux-Arts. Il reçut le rang de conseiller d’État, le servage et un salaire élevé.
À partir de 1792, Bajenov vécut à Saint-Pétersbourg et participa à l’embellissement de Gatchina et de Pavlovsk. L’empereur lui commanda un recueil de dessins de bâtiments russes pour l’étude historique de l’architecture russe. Ce projet devait devenir la première encyclopédie de l’architecture russe.
Bajenov s’engagea avec enthousiasme dans la réforme de l’Académie des Beaux-Arts, qu’il qualifiait de « sa première création ». Il projetait une modernisation à grande échelle de l’enseignement architectural et la publication d’un album d’œuvres architecturales russes. Cependant, le 13 août 1799, l’architecte mourut subitement à l’âge de 62 ans, avant d’avoir achevé ses plans.
École d’architecture et étudiants
Bajenov fonda une école d’architecture qui exerça une profonde influence sur le développement de l’architecture russe. Il réunit une équipe d’architectes talentueux pour l’expédition de construction du Kremlin : Matvey Kazakov, Karl Blank, Ivan Egotov et Evgraf Nazarov.
Matvey Kazakov, l’élève le plus célèbre de Bajenov, devint un architecte moscovite de premier plan à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle. Il développa les idées pseudo-gothiques de son professeur et créa sa propre interprétation du style. D’autres élèves de Bajenov apportèrent également une contribution significative à l’architecture russe.
Les méthodes architecturales de Bajenov étaient novatrices pour son époque. Il fut le premier architecte russe à créer des compositions spatiales volumétriques en harmonie avec le paysage et à organiser l’environnement. Ces principes sont devenus le fondement de l’école d’architecture classique russe.
L’héritage graphique du maître
De nombreuses œuvres graphiques de Bajenov ont survécu, témoignant de sa maîtrise non seulement comme architecte, mais aussi comme artiste. Le panorama de Tsaritsyne de 1776, exemple unique d’art graphique architectural du XVIIIe siècle, est particulièrement remarquable.
Le panorama, exécuté à l’encre et à la gouache avec une minutie méticuleuse, est non seulement un document historique, mais aussi un bel exemple d’art graphique. Le dessin est rarement exposé en raison de sa fragilité et de sa difficulté de conservation.
Les dessins et gravures de Bajenov, réalisés lors de son séjour à l’étranger, témoignent de l’étendue de ses intérêts artistiques. Il a représenté non seulement des structures architecturales, mais aussi des paysages, des scènes historiques et des compositions mythologiques. Nombre de ses planches portent la signature latine « Fiodor Karjavine », pseudonyme de l’artiste.
Activité théorique
Bajenov a grandement contribué au développement de la théorie architecturale en Russie. Il a édité la première traduction russe des Dix Livres d’architecture de Vitruve, ouvrage fondateur de la pensée architecturale antique.
L’architecte projetait de créer un ouvrage complet sur l’histoire de l’architecture russe. Ce projet devait devenir la première encyclopédie scientifique de l’architecture russe, mais sa mort en empêcha la réalisation. Ce n’est que dans les années 1860 que parut le premier manuel d’histoire de l’architecture russe.
Les conceptions architecturales de Bajenov étaient influencées par la tradition européenne, mais il s’efforçait de créer un style architectural national. Ses conceptions théoriques reflétaient les idées des Lumières sur le rôle de l’art dans la construction d’une société harmonieuse.
Mystères et mythes de la biographie
La personnalité et l’œuvre de Bajenov demeurent parmi les plus énigmatiques de l’histoire de l’architecture russe. La plupart des documents relatifs à sa vie et à son œuvre n’ont pas survécu, donnant lieu à de nombreuses légendes et spéculations.
Même le lieu de naissance de l’architecte n’a pas été déterminé avec précision ; Moscou et le village de Dolskoïe, près de Maloïaroslavets, ont été cités. L’emplacement de la tombe de Bajenov est inconnu, ce qui ajoute au mystère de sa biographie. Certains chercheurs pensent que l’histoire de la vie de l’architecte, créée par IE Grabar pendant l’ère soviétique, relève en grande partie du mythe.
L’attribution de la plupart des œuvres de Bajenov demeure controversée. Les preuves documentaires de paternité font souvent défaut, les chercheurs s’appuyant sur des analyses stylistiques et des preuves indirectes. Cela concerne des bâtiments célèbres comme la maison Pachkov, certains bâtiments de Gatchina et des églises.
Influence sur l’architecture russe
Malgré le petit nombre de projets achevés, l’influence de Bajenov sur le développement de l’architecture russe fut considérable. Il devint le fondateur de la version nationale du classicisme, créant un langage architectural qui évolua sur plusieurs décennies.
Le style pseudo-gothique introduit par Bajenov fut développé par Matvey Kazakov et d’autres architectes. Les motifs gothiques devinrent populaires dans la construction de domaines, donnant naissance à un mouvement architectural russe à part entière.
Les principes de la pensée d’ensemble développés par Bajenov ont influencé les pratiques d’urbanisme. Son approche de la création d’ensembles architecturaux en harmonie avec le paysage naturel anticipe les idées du romantisme en architecture.
La signification symbolique de la créativité
L’œuvre de Bajenov était chargée d’une profonde signification symbolique, liée aux idées du Siècle des Lumières. L’architecte cherchait à incarner dans ses œuvres l’idée d’une société parfaite fondée sur les principes de raison et d’harmonie.
La philosophie maçonnique de développement personnel se reflétait dans le symbolisme des formes architecturales. Les formes géométriques utilisées dans les plans de construction avaient une signification sacrée et étaient destinées à influencer le monde spirituel humain.
L’attrait pour les formes gothiques avait une connotation romantique et exprimait une nostalgie de l’«âge d’or» de l’humanité. Le style pseudo-gothique de Bajenov n’était pas une simple stylisation, mais une tentative de faire revivre une spiritualité perdue à travers l’architecture.
Reconnaissance des descendants
La recherche moderne réévalue le rôle de Bajenov dans l’histoire de l’architecture russe. Malgré la rareté des œuvres attribuées avec certitude, son importance en tant que pionnier de la pensée architecturale est indéniable.
Le Musée-Réserve de Tsaritsyno conserve l’ensemble le plus complet des bâtiments de Bajenov. La restauration et la muséification de ces monuments permettent aux contemporains d’apprécier l’ampleur du talent de l’architecte. Les ponts Figurny et Bolchoï, les bâtiments du palais et la Maison du Pain demeurent des chefs-d’œuvre de l’architecture russe.
Des rues de Moscou et d’autres villes russes portent le nom de Bajenov. Les écoles d’architecture étudient son œuvre comme un exemple de synthèse des influences européennes et des traditions nationales. Ses œuvres continuent d’inspirer les architectes contemporains dans leur quête de solutions artistiques originales.
Vassili Ivanovitch Bajenov devint l’une des figures les plus marquantes de l’art russe du XVIIIe siècle. Son œuvre reflétait le processus complexe de développement d’une école d’architecture nationale durant l’européanisation de la culture russe. Créant une synthèse unique de formes classiques et gothiques, enrichie de symbolisme maçonnique, l’architecte a offert à la Russie des chefs-d’œuvre architecturaux qui continuent d’émerveiller par leur beauté et la profondeur de leur conception.
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