Exposition de Nikolai Tuzhilin Automatique traduire

"En peinture, il faut que tout grandisse ensemble, pour ne pas se diviser en aucune façon." Dans l’œuvre de Nikolai Tuzhilin, il n’y a pas de héros isolé, un protagoniste, tout comme il n’y a pas de monde impersonnel extérieur à une personne. «Tout est un sentiment. Tout sur la terre, sur les gens. Tout de l’intérieur. C’est une responsabilité." Dans ses peintures, la terre et les hommes respirent une seule vie, le plan du monde environnant et sa profonde vie humaine deviennent une seule matière picturale.

Dans cette masse colorée dense et multicouche, la pensée plastique de l’artiste se révèle avec une énergie particulière à travers des relations tonales : «Un ton en trouve un autre - il est attiré. C’est comme l’amour… Le ton est le sujet. Un ton parmi les tons, lorsqu’il est trouvé, est mystérieusement mystérieux et inestimable… La palette de couleurs se retrouve à chaque fois dans sa poésie. La particularité de Tuzhilin en tant que coloriste réside dans la sombre fusion de la base tonale, l’immersion dans les espaces de relations de couleurs cachées, d’où, comme des étincelles d’un feu ardent, de purs éclairs de cobalt et de bleu, de gingembre et de rose, de blanc nacré et l’or sont nés. Dans ses paysages, l’élémentaire, comme labouré par le vent, les rythmes de la texture ne font qu’aiguiser l’authenticité du lieu précisément trouvé et les limites de la forme.

Les années de formation professionnelle à Leningrad et la familiarisation ultérieure - à l’inclinaison du cœur - à l’environnement artistique de Moscou - ont à peine touché le monde pittoresque de Tuzhilin, sans noyer sa nature originelle. Son attachement aux recherches tonales, sa susceptibilité sensible aux leçons des maîtres anciens, qui rappellent le Krugovtsy, ainsi que l’expression texturée du coup de pinceau à Moscou, servent à incarner un début différent, restituant les réalisations picturales du XXe siècle au courant dominant des paroles de paysage russes classiques de Vasiliev et Savrasov, avec leur vision intégrale d’un espace agité et spiritualisé.

Sa peinture cherche «non pas à représenter la vie, mais à y être». L’ascèse négligée des œuvres de Tuzhilin, leur existence n’est pas aussi naturelle que la vie de l’artiste, son immersion intransigeante, obstinée jusqu’au risque dans son métier, ses pensées intenses, souvent amères, sur ce qu’il y a de plus précieux. Ce sont des indigènes, des souvenirs d’enfance paysanne, l’empreinte du temps sur les maisons et les objets ménagers, l’étendue de la terre russe, encore animée par la vie de village qui s’estompe, vivant à jamais dans la douleur de son destin instable et tragique. La peinture de Tuzhilin est exceptionnellement soignée dans un portrait ou une figure humaine, où la lumière des yeux et l’expression d’un visage plongé dans l’ombre ne sont que devinées, et l’écho du style sévère est adouci par la tendresse et la compassion. C’est un monde isolé, caché, qui n’essaie pas d’être compris,

Irina Fedotova