Titian – Venus with a Mirror National Gallery of Art (Washington)

Description du tableau Vénus devant un miroir de Titien Vechellio

La Vénus semi-nue se regarde dans un miroir. Elle est jeune et belle, ses joues sont rouges et sa peau est blanche comme du lait. Elle s’admire, s’évalue, couvre ses seins d’une main et sourit faiblement. Ses jambes sont recouvertes d’une cape écarlate bordée de fourrure, des bracelets aux bras, une barrette de perles dans ses cheveux blonds, une boucle d’oreille à l’oreille qui pend comme une goutte de perle.

Le miroir qui lui est destiné est tenu par deux cupidons ailés et grassouillets. L’un d’entre eux se tient dos au spectateur, sa nuque blonde aux cheveux courts et ses ailes dépassant de ses épaules. Le second jaillit de derrière le miroir et, s’accrochant à l’épaule de Vénus pour ne pas tomber, tend la main pour placer la précieuse couronne sur sa tête. Il a un regard admiratif, cherchant clairement à plaire à sa maîtresse.

La Vénus du tableau n’incarne pas seulement l’idéal de beauté physique de l’époque. Oui, elle a une silhouette douce, de petites mains et de petits seins. Mais le plus important est l’expression avec laquelle elle se regarde dans le miroir. Sans la supériorité qui caractérise certaines filles, qui se délectent de la façon dont elles vont réduire tout le monde en poussière et écraser toutes leurs rivales.

Sans le doute caractéristique de ceux qui sont constamment insatisfaits d’eux-mêmes et qui regardent leur reflet dans une recherche perpétuelle d’un mauvais angle, d’un bouton mal placé. Sans admiration narcissique, quand une fille est incapable de s’arracher à elle-même et jouit de sa beauté comme Narcisse jouissait de la sienne.

Au contraire, sa posture parle de chasteté. Elle se couvre sans honte, mais par besoin intérieur. Elle ne doute pas qu’elle est bonne, mais elle n’a pas du tout l’intention de se mesurer aux autres. Elle ne se délecte pas de son apparence, mais s’examine simplement avec une dignité calme, évaluant si elle est suffisamment bien habillée aujourd’hui.

Seule une partie d’elle est visible par le spectateur dans le miroir, et cette partie est comme un tableau dans un tableau.