The Tower Of Babel Wilhelm Von Kaulbach (1805-1874)

L’œuvre présentée saisit un instant dramatique et chaotique. On observe une structure monumentale, une tour en construction, dominant un paysage grouillant dactivité humaine. La composition est dense, saturée de personnages en mouvement, dans des postures variées témoignant dune agitation générale.
Au sommet de la tour, une figure divine, entourée dune aura lumineuse et de figures ailées, semble orchestrer lévénement. Son geste, levant la main, suggère une intervention divine, un arrêt brusque de la construction. La lumière émanant de cette figure contraste fortement avec lobscurité qui enveloppe le reste de la scène, renforçant ainsi son rôle de force transcendante et arbitre de lentreprise humaine.
La base de la tour est un véritable chaos. Des hommes, femmes et enfants se pressent, transportant des matériaux, sentrechoquant, exprimant la confusion et la panique. Des animaux sont également présents, ajoutant à l’impression de désordre et de perte de contrôle. On distingue des groupes distincts : certains semblent encore travailler, dautres sont figés dans létonnement, tandis que dautres encore se lamentent et se disputent.
La technique du dessin, riche en détails et en nuances, accentue le dynamisme de la scène. Les lignes sont énergiques, les ombres profondes, et les expressions des visages, captées avec une grande précision, traduisent la diversité des émotions : lambition, la fierté, la peur, le désespoir.
Subtextuellement, lœuvre semble interroger la prétention humaine à défier les limites divines. La construction de la tour, symbole dune ambition démesurée et dune volonté de sélever au-dessus de son condition, est brutalement interrompue par lintervention divine, soulignant ainsi la fragilité de lentreprise humaine face à une puissance supérieure. Lunité, initialement visée par la construction commune, semble se désagréger dans le chaos post-intervention, suggérant une perte de cohésion et une dispersion des desseins. On perçoit ainsi une réflexion sur lorgueil, la vanité des ambitions terrestres et les conséquences de la désobéissance. L’ensemble évoque une mise en garde, une interrogation sur la nature de la communication et lunité, peut-être même une critique de lhubris.