Paris and Helen Jacques-Louis David (1748-1825)

Description de L’amour de Paris et d’Hélène de Jacques Louis David

Ici, un peintre révolutionnaire et fanatique de la Révolution française, et soudain une scène de l’histoire romaine... La juxtaposition peut sembler étrange à certains, mais c’est justement à cette époque que les révolutionnaires français se tournent assez souvent vers l’histoire romaine. Et c’est apparemment dans le sillage de cette fascination que David, le célèbre peintre, a représenté sur une toile deux jeunes gens amoureux l’un de l’autre.

Ce que l’artiste n’a pu éviter, c’est l’intérieur. Il rappelle l’intérieur des boudoirs français des maisons cossues. Même le canapé a une légère connotation française. Paris est présenté ici comme le patron des Muses et comme le dieu de Rome amoureux. Helena comme la belle reine du monde des humains.

C’est la même Hélène qui a causé les guerres. Mais il y a ici une sournoiserie d’artiste - le couple est trop chaste. Au moins, la rougeur de leurs joues en dit long. Qu’est-ce que c’est ? Une gêne de leur propre nudité ou une démonstration d’affection ? Et encore, si vous regardez de près, vous pouvez voir où l’artiste a menti une deuxième fois...

Les poses des personnages sont trop aristocratiques. En général, cela a fonctionné aussi bien que possible. Bien sûr, David ne se prétend pas peintre-historien, même si, quelques années plus tard, il a tout simplement inspiré l’image de Marat assassiné. Et ce sera vraiment un tableau historique. Mais ici, nous avons un tableau un peu frivole, avec les préliminaires finaux, le canapé est étalé, et Paris est quelque peu déshabillé. Bien qu’Helena soit presque chaste. C’est encore un décalage ? Probablement, oui. Nous arrivons à la conclusion que David connaissait trop bien l’histoire de la Rome antique et en particulier les mythes et légendes de l’Italie.

Dans l’ensemble, le tableau ne se distingue pas d’une manière particulière. C’est juste la preuve que parfois le coup de pinceau d’un artiste se repose de son éclat. Peut-être l’artiste lui-même sentait-il que son meilleur travail l’attendait.