Renzolla sees her Face in-the Mirror Henry Justice Ford (1860-1941)

L’illustration présente une scène intérieure, probablement dans une pièce austère et rudimentaire. Une figure masculine, âgée et portant un turban orné, se tient à gauche, observant avec une expression mêlée de surprise et d’appréhension. Ses mains, jointes devant lui, suggèrent un état d’interrogation face à ce quil observe.
Au centre de la composition, un miroir circulaire reflète le visage dune jeune femme. Cependant, ce visage nest pas celui attendu. Il est déformé, grotesque, et se transforme en celui dune chèvre, aux cornes proéminentes et au regard fixe. Lexpression de la jeune femme, si elle peut en être qualifiée, est dune indifférence inquiétante, accentuant létrangeté de la situation.
Une autre chèvre, plus petite, apparaît en arrière-plan, à droite, contribuant à latmosphère surréaliste. Elle semble observer la scène avec curiosité, voire avec un air moqueur.
Le style graphique, marqué par des lignes fines et précises, renforce la nature narrative de l’image. L’utilisation du noir et blanc, sans nuances, amplifie le contraste entre lhomme, symbolisant peut-être la raison ou la sagesse, et la vision déformée qui se présente dans le miroir.
Les sous-textes potentiels sont multiples. La scène pourrait évoquer la vanité, l’illusion, et la fragilité de lapparence. Le miroir, souvent symbole de vérité, ici, révèle une réalité distordue, une métamorphose inattendue. La présence des chèvres peut être interprétée comme une allégorie de la nature animale, des instincts primaires qui émergent et déforment limage de soi. On peut aussi y voir une critique des apparences, une mise en garde contre les pièges de la superficialité et de lillusion. Labsence de réaction émotionnelle de la jeune femme suggère une acceptation passive, voire une complicité, avec cette transformation bizarre. Lensemble suggère une exploration des thèmes de lidentité, de la perception et de la transformation, à travers un récit visuel énigmatique.