#15799 Oswaldo Guayasamin

Lœuvre présentée livre une vision fragmentée et inquiétante de visages imbriqués. Sur un fond noir profond, plusieurs figures se superposent, créant une impression de profondeur et de confusion. Ces visages, stylisés de manière anguleuse et simplifiée, sont construits à partir de formes géométriques, principalement des triangles et des rectangles, qui suggèrent une déconstruction de lidentité.
L’artiste a employé une palette restreinte de gris, de bleus et de blancs, accentuée par le contraste radical avec le noir ambiant. Ces couleurs froides contribuent à latmosphère pesante et presque fantomatique de la composition. Les surfaces sont traitées avec une touche visiblement expressive, témoignant dun geste énergique et spontané.
On observe une superposition de perspectives, avec des visages de face et de profil coexistant. Cette juxtaposition déstabilise la perception et renforce le sentiment détrangeté. Les yeux, souvent représentés comme de simples cercles noirs, fixent le spectateur avec une intensité glaçante. Les bouches, quant à elles, sont souvent ouvertes dans un rictus menaçant, laissant entrevoir une expression de douleur ou de souffrance.
L’œuvre semble explorer les thèmes de la fragmentation, de langoisse et de la perte de repères identitaires. Les visages déformés et entrelacés évoquent une sorte de cauchemar, une lutte intérieure ou une déshumanisation. On peut y percevoir une référence aux masques, aux rites tribaux, ou aux figures mythologiques, suggérant une interrogation sur la nature humaine et les forces obscures qui la traversent. La composition, bien que complexe, est remarquablement équilibrée, et le fond noir sert de toile de fond dramatique qui met en valeur les figures en relief. Lensemble laisse une impression durable doppression et dincertitude.