#41603 Carlos Saenz De Tejada

Létude de ce dessin révèle une scène singulière, dépeinte avec une ligne nerveuse et un trait parfois hésitant, mais toujours précis. Nous observons ici un homme, sans cheveux, assis sur un lit à baldaquin. Son visage, lisse et presque sans expression, contraste avec la complexité de la draperie qui lenveloppe, ornée de motifs semblant représenter une multitude de figures humaines et animales entrelacées. Cette accumulation de détails, presque claustrophobe, suggère une tension, une surcharge sensorielle.
Lhomme est vêtu dune sorte de costume élaboré, également richement décoré, ce qui pourrait évoquer un rôle, une performance, ou une tentative de dissimulation de son identité. À sa droite, une tête de taureau, coupée, repose sur le lit, ajoutant une dimension de violence et de mort à la composition. La gueule ouverte de lanimal, avec ses dents exposées, renvoie à lagression et à linstinct brut.
La mise en scène, avec le lit à baldaquin et lenvironnement suggéré par les colonnes, pourrait renvoyer à un cadre domestique, mais celui-ci est immédiatement perturbé par la présence du taureau mort. Cette juxtaposition crée une atmosphère détrangeté, voire de malaise.
Les annotations manuscrites en bas à gauche ajoutent une couche supplémentaire dinterprétation. Le texte, écrit dans une langue non-française, mentionne « El Gallo forca en Madrid » ce qui semble se traduire par « Le coq se bat à Madrid ». Cette référence pourrait être une métaphore pour la confrontation, la lutte, ou la performance. Le coq, symbole de courage et de virilité, est ici associé à un contexte de violence et de mort, comme le suggère la présence du taureau.
Le dessin, dans son ensemble, laisse entrevoir une réflexion sur la condition humaine, la violence, lidentité, et la performance. Il semble questionner la fragilité de lindividu face à des forces obscures, ou à la cruauté du monde. Labsence de couleur accentue le caractère brut et direct de limage, invitant le spectateur à se concentrer sur les formes et les symboles.