#41600 Carlos Saenz De Tejada

Lœuvre présentée nous offre une scène singulière, ancrée dans une atmosphère contemplative et mélancolique. Au premier plan, deux figures masculines, assises côte à côte sur un banc rudimentaire, occupent la quasi-totalité de lespace pictural. Leur posture est marquée par une résignation tranquille ; leurs corps, dune teinte ocre sombre, se courbent légèrement, suggérant une lassitude ou une profonde réflexion.
Chacun porte un chapeau sombre, dissimulant partiellement leur visage et renforçant limpression dintimité et de discrétion. Leurs mains, entrelacées, sont un élément central de la composition. L’une serre fermement l’autre, comme pour chercher un soutien ou exprimer une solidarité silencieuse. Cette proximité physique semble paradoxalement renforcer la distance émotionnelle des personnages.
Larrière-plan, réduit à une étendue uniforme et neutre, accentue lisolement des deux hommes. Une ligne dhorizon basse et indistincte, suggérant un paysage marin, peut-être une plage, est à peine perceptible. Cette absence de détails dans le décor contribue à une focalisation exclusive sur les protagonistes et leur état desprit.
Lutilisation dune palette de couleurs restreinte, dominée par des tons terreux et des ocres, intensifie la sensation de gravité et de solitude. Le dessin, réalisé avec une facture simple et directe, privilégie la simplification des formes et lexpression des émotions plutôt que la reproduction fidèle de la réalité.
On devine, derrière cette scène apparente de banalité, une interrogation sur la condition humaine, la fragilité de lexistence et la nécessité du lien. L’absence de narration explicite laisse place à l’interprétation, invitant le spectateur à méditer sur les silences et les non-dits qui tissent les relations entre les êtres. Le tableau, par sa sobriété et sa profondeur, évoque un sentiment de perte, de nostalgie et de la fuite inexorable du temps.