Maria Santi:
artistes laids Automatique traduire

Maria, vous avez votre propre vision et approche de la vulgarisation des arts visuels. Dans de nombreux programmes télévisés et radiophoniques, ainsi que dans vos publications, vous nous faites regarder les œuvres des grands sous un angle différent. Vous nous donnez l’impression d’être à cette époque, à ce moment-là. Comment y parvenez-vous?

Cette question m’est posée par 10 % du public. Je souris et, bien sûr, je ne sais pas quoi répondre. Lorsque je travaillais sur ma thèse à la bibliothèque Lénine, il me manquait toujours des réponses à des questions simples : de quoi vivait l’artiste, à quoi il consacrait son temps libre et quels étaient les compromis qu’il devait faire. Je devais chercher les réponses dans des lettres et des livres sur les dirigeants pour lesquels il travaillait. Et j’ai toujours été écœuré par le pathos. Par exemple, lorsqu’une monographie commence par l’affirmation qu’un grand génie avait le don de prévoir son destin. Comment est-ce possible? D’où la confusion dans ses lettres, son ingratitude envers ses clients, ses œuvres expérimentales et infructueuses? On écrit aussi sur un artiste séculier à succès comme sur un enfant malade. On dit que le spiritualiste a dû perdre son temps avec des beautés et des intrigues. Pour qui écrivez-vous cela? Croyez-vous qu’un homme de cette envergure puisse être un sopplezhuyu sentimental? Je pense que si Caravaggio avait regardé le film de la BBC sur lui-même, il aurait trouvé les auteurs et les aurait tous poignardés dans l’aine. Comme il l’a fait de son vivant avec son partenaire de jeu de balle.

La cause du mensonge &ndash ; la cécité. Et la cause de l’aveuglement &ndash ; la peur. Ceux qui ont peur de reconnaître la nécessité d’avoir de l’argent et des relations soignées avec les clients et les détenteurs du pouvoir occultent étrangement ces facteurs dans les biographies des artistes. Hélas, les besoins vitaux ne disparaissent pas de ces incantations.

Qu’est-ce que le langage de l’art? Je vais essayer de le préciser. De nos jours, les œuvres d’art sont largement accessibles au grand public. Mais le spectateur lit-il ces symboles et ces codes, comprend-il les significations de l’auteur de ses œuvres?

Une grande partie de la réflexion philosophique sur l’art est liée au désir d’expliquer le sens de l’art à des personnes qui n’en ont pas besoin. Heureusement, cette idée n’est pas vieille de plusieurs siècles. Et le comble, c’est qu’aujourd’hui, la quasi-totalité de l’information est disponible gratuitement. Ainsi, ceux qui sont prêts à faire l’effort &ndash ; il n’y a pas encore d’autre moyen de savoir &ndash ; peuvent choisir une source et l’étudier. Les autres resteront dans la catégorie «des plus ou moins avertis», qui savent que «l’essentiel &ndash ; c’est la spiritualité».

Michelangelo Buonarroti - Le Jugement dernier (fragment, Chapelle Sixtine)

Les peintures des maîtres de la Renaissance contiennent beaucoup plus de sous-entendus et d’humour que la plupart des vidéos musicales et des films modernes. Par exemple, Michel-Ange en avait assez d’un manager, d’un imbécile et d’un hypocrite. L’artiste l’a représenté sous les traits du roi Minos. Avec des oreilles d’âne. Et pour faire de sa vie un rêve amer, il a peint un serpent qui lui mordait le pénis.

Le spectateur moderne regarde cette partie de la fresque de la Chapelle Sixtine avec un souffle : grand artiste, grand monument, grande époque. Et le pape rit.

À l’ère du numérique et de l’internet, toutes les œuvres sont conservées pendant des siècles. Aujourd’hui, à l’heure des changements tectoniques de notre société et du monde, de nouveaux noms émergent. Nous en parlerons dans un avenir proche. Vos souhaits pour les artistes contemporains. Je vous remercie.

Il est difficile pour un artiste contemporain, comme pour toute autre personne, de faire ce qu’il veut vraiment faire. De montrer son enthousiasme, de voir sa vulnérabilité, de faire face aux critiques agressives. Pensez-vous qu’il était plus difficile de s’enivrer il y a 800 ans? Ou bien la compétition était-elle plus agréable? Peut-être que de généreux mécènes et de fidèles admirateurs attendaient le génie au berceau? Non.

La vie est toujours laide et ennuyeuse. Et l’homme, dans le domaine de l’épanouissement social, est toujours aussi dépendant de ses partenaires.

C’est pourquoi, comme moi, je souhaite que les artistes modernes perfectionnent «l’art des petits pas».

Questions posées par Sergey Fateev © Gallerix.ru