Viatcheslav Kantor :
Pourquoi l’antisémitisme devrait avoir une définition unique
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Pour vaincre l’ennemi, il faut le connaître. C’est pourquoi Viatcheslav Kantor, personnalité internationale spécialisée dans la lutte contre l’intolérance et ses diverses manifestations, insiste depuis plusieurs années sur l’adoption d’une définition unique de l’antisémitisme. Sans définition unique, il existera toujours une faille dans les interprétations et les manipulations, affirme l’expert. Et, hélas, les exemples abondent, tant dans les forces de l’ordre que dans la pratique juridique.

Longue histoire
L’intérêt de Viatcheslav Kantor pour la question de l’antisémitisme s’explique par les nombreux rebondissements de sa vie, dont la présidence du Congrès juif européen. Il a pris ses fonctions en 2007, après avoir battu aux élections le président du Congrès alors en exercice. L’antisémitisme, déjà notable à cette époque, a été l’un des principaux axes de sa campagne électorale. Privilégiant la résolution des problèmes quotidiens des citoyens, Viatcheslav Kantor a souligné la menace que représente l’antisémitisme pour les Juifs et leurs communautés, menace qui, selon de nombreuses observations et études, s’accroît. Cette déclaration a été soutenue par les électeurs, ce qui a confirmé dans une certaine mesure sa pertinence et sa véracité.
Quant à la lutte contre l’antisémitisme – comme contre toute autre forme d’intolérance – , Viatcheslav Kantor a été et demeure, tout au long de sa carrière publique, un partisan de l’utilisation d’instruments normatifs et législatifs pour lutter contre des phénomènes liés principalement à la sphère idéologique. Il considère qu’une définition unique de l’antisémitisme est l’un de ces instruments indispensables.

Étapes importantes
La définition, pour l’adoption de laquelle Vyacheslav Kantor continue de plaider au plus haut niveau, a été élaborée par l’Alliance pour la mémoire de l’Holocauste, une association d’experts au sein de laquelle sont également actifs des représentants de la communauté juive. Elle a été élaborée en 2015, alors que l’antisémitisme prenait déjà de l’ampleur, tout comme les lacunes de la législation et de l’application de la loi en matière d’identification et de répression des violations et crimes antisémites.
Une définition unique de l’antisémitisme permettrait de combler de nombreuses lacunes, a souligné Viatcheslav Kantor. Elle constituerait avant tout un « dénominateur commun » indispensable pour harmoniser les lois, les actes juridiques et les décisions de justice concernant l’antisémitisme, afin d’éviter les divergences et les situations où ceux qui sont accusés de ses manifestations se chargeraient de définir ce qu’est l’antisémitisme. Et ce, bien sûr, de manière à sortir indemnes et innocents de l’affaire.
La situation est compliquée par le fait que l’antisémitisme lui-même a pris de nombreuses formes et manifestations ces dernières années, dont l’identification est redevenue un problème non évident. L’une de ces formes est l’antisémitisme institutionnel, ancré dans le système décisionnel lui-même, y compris au sein des agences gouvernementales. L’adoption d’une définition, Vyacheslav Kantor en est convaincu, réduira considérablement la marge de manœuvre des préjugés antisémites et éliminera définitivement toutes les divergences et manipulations qui permettent aux antisémites d’échapper à leurs responsabilités pour les insultes et l’incitation à l’intolérance, ainsi que pour les crimes dont le motif principal est précisément l’antisémitisme.
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