CHARDIN JEAN BAPTISTE SIMEON – Dead rabbit and hunting accessories Louvre (Paris)

L’œuvre présentée saisit un instant de stillness brute, une scène de la nature morte empreinte d’une mélancolie discrète. On observe un lièvre, récemment chassé, déposé sur une surface sombre, probablement une étagère ou une console. Ses pattes sélèvent, figées dans une attitude qui rappelle une prière silencieuse ou une ultime supplication. La lumière, subtile et directionnelle, accentue la pâleur de la chair du lièvre, la faisant ressortir de lobscurité ambiante.
Un sac de gibier, en tissu brun et orné d’une doublure jaunâtre, enveloppe partiellement lanimal, ajoutant une touche de rusticité et de quotidien. Une corne à boire, à gauche, complète le décor, suggérant une pause après la chasse, un moment de repos interrompu par la mort.
Lartiste a manifestement privilégié la description minutieuse des textures : le duvet du lièvre, le grain du bois, la trame du tissu. Cette attention au détail crée un effet de réalisme saisissant, presque tactile. L’absence de décor superflu, la sobriété des objets, contribuent à l’atmosphère contemplative qui émane de la scène.
Au-delà de la simple représentation d’une nature morte, l’œuvre évoque des thèmes plus profonds. La présence du lièvre mort symbolise la fragilité de la vie et linéluctabilité de la mort. Le contraste entre la nature sauvage, représentée par lanimal chassé, et lenvironnement domestique, suggéré par l’étagère et la corne, met en lumière la relation complexe entre lhomme et son environnement. On perçoit une réflexion sur le cycle de la vie, la chasse, lalimentation et la finitude. Lensemble est empreint dune certaine humilité et d’une acceptation résignée de l’ordre naturel des choses. La lumière, en soulignant la vulnérabilité du lièvre, renforce cette impression de fragilité et de transience.