« La guerre de Charlie Wilson » de George Crile
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« La Guerre de Charlie Wilson », également sous-titré « L’histoire extraordinaire de la plus grande opération secrète de l’Histoire », est un roman de George Crile III paru en 2003. Il retrace le parcours du représentant américain Charlie Wilson et son rôle dans l’aide apportée aux moudjahidines afghans alliés pendant la guerre soviétique en Afghanistan. Cette opération a joué un rôle crucial dans l’effondrement de l’Union soviétique. Présentée comme la campagne de la CIA la plus vaste et la plus fructueuse de tous les temps, le roman de Crile est connu pour son analyse de la manière dont l’action politique s’exerçait dans l’ombre du gouvernement américain. Le livre commence par un prologue en 1993, lorsque Charlie Wilson, un député de 60 ans, se rend à Langley, où se trouve le siège de la CIA, pour recevoir une récompense. Après un discours étrange du directeur de la CIA, louant Wilson pour son absence d’élitisme, l’auteur commente son incongruité : seulement dix ans auparavant, Wilson était perçu comme un homme corrompu, cocaïnomane, sujet aux scandales et qui se défendait fréquemment contre les accusations d’agression sexuelle. Pendant ce temps, un homme du nom de Gust Avrakotos regarde dans le public, ignorant toute reconnaissance bien qu’il soit le bras droit de Wilson. Le récit revient ensuite en 1980. Le député Charlie Wilson part à Las Vegas pour un week-end afin d’améliorer les chances de la fille d’un collecteur de fonds d’obtenir un rôle dans un film, et aussi pour rencontrer le bailleur de fonds d’une émission de télévision dans laquelle il a investi. Après un tourbillon d’interactions, il se retrouve dans le jacuzzi d’une suite d’un hôtel de luxe avec deux femmes et une importante quantité de cocaïne. Cet incident, qui fera plus tard l’objet d’une enquête du FBI, faillit mettre fin à sa carrière politique. Pendant ce temps, la situation politique avec l’Union soviétique est en chute libre. L’élément déclencheur de l’implication de Charlie Wilson dans les interactions politiques avec les Soviétiques et l’Afghanistan fut un reportage du présentateur de « 60 Minutes », Dan Rather, dans lequel il se faufile par-delà la frontière pakistanaise pour pénétrer dans la zone de guerre. Il conclut que le soutien de la CIA aux Afghans était quasiment inutile, les ayant dotés d’armes et de ressources obsolètes.
Wilson, Texan comme lui, est galvanisé par ce rapport, qui documente la ténacité et la persévérance des Afghans. Cette situation asymétrique lui rappelle la bataille d’Alamo au Texas, et, irrité par l’inaction apparente du président Carter, il décide d’agir. Il convoque la Commission des crédits et lui ordonne de doubler le financement des Afghans. Il passe les années suivantes à s’employer avec diligence à utiliser son pouvoir politique discrètement, la plupart du temps sans autorisation, pour accroître le financement de ce groupe étranger. À la fin des années 1980, la CIA avait pratiquement créé une milice afghane bien entraînée de 150 000 hommes, experts dans les formes de guerre destructrices, notamment les bombes artisanales. Les États-Unis continueront de financer les rebelles afghans bien après le retrait de l’Union soviétique. Wilson a maintenu ces subventions malgré les informations selon lesquelles l’un de leurs principaux dirigeants s’était allié à Saddam Hussein lors de la guerre du Golfe au Moyen-Orient. En 1991 et 1992, malgré la réception de milliers d’armes irakiennes saisies par les États-Unis lors de la guerre du Golfe, les rebelles ont reçu 200 millions de dollars supplémentaires, un montant égalé par l’Arabie saoudite. Simultanément, le mur de Berlin tombait et l’Union soviétique se dissolvait. Néanmoins, Wilson considérait le financement continu des rebelles comme une guerre plus vaste contre le communisme et a continué à obtenir des fonds. Crile note qu’une question qui intrigue de nombreux Américains est la raison pour laquelle le peuple afghan semble éprouver de l’animosité à leur égard. Il soutient que cela n’est pas difficile à comprendre si l’on compatit à la situation des vétérans afghans au lendemain du départ des Soviétiques. Les États-Unis ont brutalement retiré leur soutien, les laissant aux prises avec les doctrines religieuses oppressives qui persistaient dans leur environnement. L’ouvrage soutient que l’anxiété des Afghans était en partie due aux actions peu orthodoxes de Wilson et d’Avrakotos. Ces deux hommes ont joué un rôle déterminant dans la transformation de la perception erronée des Afghans par les États-Unis, perçus comme des combattants de la liberté, en un stéréotype encore plus erroné de radicaux religieux violents. Crile note également comment le comportement erratique de Wilson a fini par contribuer au développement d’un leadership politique violent.
Son allié politique le plus influent était le dictateur pakistanais Zia ul Haq, qui comprit très tôt qu’il pouvait manipuler Wilson pour financer ses propres intérêts politiques. Responsable de l’exécution du dirigeant démocratiquement élu qui l’avait précédé, Zia nouait des liens avec Wilson, usant de son statut d’allié pour fournir un site à un centre d’opérations afghan pour les États-Unis tout en dissimulant ses opérations liées au programme d’armes nucléaires. Wilson, de son côté, bénéficiait d’un traitement «princier» lors de ses visites au Moyen-Orient, comme l’a observé l’auteur, qui l’a même accompagné à un moment donné. «La Guerre de Charlie Wilson» offre ainsi un regard nouveau, plus surréaliste, sur les opérations politiques et les mécanismes de pouvoir qui influencent réellement l’évolution des nations. Le livre de Crile est salué pour son éclairage nécessaire sur l’absurdité de la vie personnelle des politiciens américains et sur la façon dont elle se traduit généralement par des solutions politiques non optimales sous couvert de délibération et de bon sens.
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