Andrea Palladio: Biographie de l’architecte de la Renaissance Automatique traduire

L’un des géants de l’architecture de la Renaissance vénitienne du XVIe siècle, Andrea Palladio a fondé ses projets sur les valeurs de l’architecture grecque et les traditions de l’architecture romaine énoncées par Vitruve. Il est considéré comme l’un des plus grands architectes de l’histoire de l’art occidental, surtout connu pour ses villas (en Vénétie), ses palais (Vicence) et ses églises (Venise) situés dans la République de Venise.

Ses théories architecturales ont été exposées dans le traité I Quattro Libri dell Architettura («Les quatre livres de l’architecture»), qui a eu une profonde influence sur la conception des bâtiments dans toute l’Europe et l’Amérique. Son style d’architecture un mélange d’art grec, romain et de la Renaissance, connu plus tard sous le nom de palladianisme - accordait la plus grande importance à la préservation de la symétrie, de la perspective et de l’harmonie générale, à la manière de l’architecture des temples gréco-romains, et a été largement imité aux XVIIe et XVIIIe siècles. Il s’agit en fait d’une forme précoce de l’architecture néoclassique.

Parmi les plus grandes œuvres de Palladio, citons l’église San Giorgio Maggiore (1562, Venise), la Villa Cornaro (1552-54, Piombino Dese, Trévise), la Villa Capra (La Rotonda) (1566-91, Vicence) et l’église Il Redentore (1577-92, Venise). Plusieurs bâtiments de Palladio à Vicence et en Vénétie sont inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. Par ses conceptions pratiques et son intérêt pour la théorie architecturale, Palladio avait beaucoup en commun avec un autre grand architecte de l’époque du maniérisme, Giacomo da Vignola (1507-1573).

Début de la vie et formation

Né Andrea di Pietro della Gondola à Padoue, fils d’un meunier, Andrea Palladio a la chance d’être assez jeune pour ne pas être affecté par les guerres qui ravagent la Vénétie (la région autour de Venise) dans les premières années du Cinquecento .

En 1509, alors qu’il a six mois, les forces combinées de la Ligue de Cambrai battent les Vénitiens à la bataille d’Agnadello et s’emparent de la majeure partie de la Vénétie. Seule une série d’efforts militaires courageux permet à la République de retrouver sa viabilité politique. Pendant son séjour à Padoue, Palladio fait un apprentissage de maçon dans l’atelier de Bartolomeo Cavazza da Sossano.

À l’âge de 16 ans, il s’installe à Vicence, où il passera la majeure partie de sa vie. Il devient apprenti dans l’atelier animé de Pedemuro, spécialisé dans la taille de la pierre, et rejoint la guilde locale des tailleurs de pierre. Il se spécialise dans la sculpture de monuments et la sculpture décorative .

Architecture des villas

Les premières œuvres de Palladio datent des années 1530, lorsque la stabilité est rétablie sur le continent vénitien. Mais l’année clé est 1538-9, lorsqu’il travaille pour l’érudit humaniste Gian Giorgio Trissino à la reconstruction de la Villa Cricoli. Trissino, qui était un fervent adepte de l’architecte romain Vitruve, s’intéressa au travail du jeune homme et l’encouragea à étudier les arts et les sciences et à étudier l’architecture antique à Rome.

En effet, Palladio accompagne son protecteur lors de trois voyages à Rome, où il réalise des croquis de monuments romains. Trissino lui donne également un nouveau nom, Palladio, qui signifie «le sage», en l’honneur de Pallas Athéna, la déesse grecque de la sagesse. Voir aussi : L’art grec (650-27 av. J.-C.).

À sa mort en 1580, il avait conçu deux douzaines de villas. La plupart d’entre elles sont décrites dans le deuxième livre de son célèbre traité «Quatre livres sur l’architecture» , publié à Venise en 1570. Toutes n’ont pas été construites, et certaines sont restées inachevées ; mais les villas qui ont survécu constituent des monuments impressionnants à son propre génie et à ses célèbres mécènes.

Palladio était certainement un innovateur. Cependant, ses projets étaient aussi fermement ancrés dans les traditions architecturales locales. Les villas du XVe siècle en Vénétie étaient généralement fortifiées, au moins symboliquement, par des tours et des créneaux de toit. Dans les zones plus rurales, la villa entière, ainsi que les jardins et les dépendances, étaient protégés par une clôture fortifiée. Le principal héritage de ces villas pour Palladio est la tradition vénitienne de la façade symétrique en trois parties.

Après les guerres de Cambrai, trois des prédécesseurs immédiats de Palladio ont commencé à montrer comment le langage architectural classique pouvait être appliqué plus systématiquement et correctement aux types de villas traditionnelles. Les projets de la Villa Falconetto «La Vescovi», de la Villa Sansovino «Garzoni» et de la Villa Sanmicheli «La Soranza» révèlent l’influence de l’étude intensive des ruines de la Rome antique par ces trois architectes.

L’adoption des formes romaines en Vénétie n’était pas seulement une question de mode architecturale ; elle servait également à rappeler aux Vénitiens leurs origines légendaires en tant que réfugiés de l’invasion barbare lors de la chute de l’Empire romain. Le fait que la Rome moderne ait été horriblement mise à sac par les troupes impériales en 1527 soulignait la menace barbare «toujours présente». La civilisation devait être défendue à tout prix, et le renouveau de l’architecture classique était l’un des moyens les plus efficaces de l’exprimer. Voir aussi : Art romain (c. 500 av. J.-C. - 500 ap. J.-C.)

Comme les trois prédécesseurs cités plus haut, Palladio étudie assidûment les ruines de la Rome antique. Ainsi, entre 1541 et 1554, il effectue pas moins de cinq visites. Avant les fouilles de Pompéi et d’Herculanum, seuls quelques vestiges de bâtiments domestiques classiques étaient connus. Les sources littéraires telles que Vitruve et Pline fournissent les seuls témoignages détaillés sur les villas des anciens.

Le grand tour de force de Palladio a été de combiner sa connaissance des ruines des temples et des édifices civiques antiques avec des informations écrites sur les villas antiques et d’adapter cette synthèse aux besoins pratiques des propriétaires terriens de la Vénétie.

Conception des villas

Dans les pages des Quattro Libri, Palladio présente ses villas comme un ensemble imposant, une série de variations ingénieuses sur un même thème. Chaque plan est symétrique, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, avec une loggia et un hall central avec, de chaque côté, de grandes, moyennes et petites pièces. Les villas à deux étages principaux, généralement situées dans les villages ou les villes, ont de gracieux escaliers, un de chaque côté, situés dans des positions proéminentes. Dans les villas de plain-pied, les escaliers sont cachés dans des coins discrets, car ils ne donnent accès qu’aux greniers à l’étage et aux cuisines et caves au rez-de-chaussée.

La plupart des villas étaient destinées à des exploitations agricoles, avec de longues ailes de part et d’autre de l’habitation du propriétaire, contenant des écuries, des caves à vin, des remises pour les charrettes et les charrues, et le logement du chef d’exploitation. Aux extrémités des ailes latérales se trouvaient souvent des pigeonniers, comme dans les villas Emo et Barbara, pour ajouter de l’intérêt au long profil bas et aussi pour fournir de la volaille pour la table du propriétaire.

En réalité, les villas de Palladio sont beaucoup moins homogènes que le lecteur de ses «Quatre Livres» pourrait l’imaginer. Chacune est marquée par une indéniable individualité, finement adaptée au caractère particulier du site et aux besoins et à la personnalité du propriétaire.

Même la première de ses villas, la Villa Gaudy, commencée en 1537, affiche une simplicité élégante caractéristique sur son impressionnant flanc de colline. L’un de ses premiers projets les plus audacieux est la villa de Poyan, avec une loggia centrale conçue comme une serliana, surmontée d’un demi-cercle de fenêtres éclairées.

Dans les années 1550, Palladio avait mis au point une formule standard pour la façade de la villa, dont la pièce maîtresse était la façade du temple classique. Un exemple de ce thème est la villa Foscari connue sous le nom de «Malcontenta», où un portique ionique avec fronton face au canal de Brenta abrite une loggia aérée qui s’ouvre sur un grand hall central. Cependant, l’arrière de cette villa, marqué par une rustication ludique et peu profonde et une immense fenêtre thermique pénétrant dans le fronton au-dessus, est à nouveau entièrement individuel.

Architecture civique et palatiale

Le premier grand projet de construction publique de Palladio fut la reconstruction de l’hôtel de ville médiéval de Vicence, connu sous le nom de Basilique de Vicence. Il a basé son remodelage sur sa propre idée de ce à quoi pourrait ressembler une basilique romaine moderne.

L’arcade du rez-de-chaussée est dorique, celle de l’étage ionique. Toutes deux sont caractérisées par les ouvertures caractéristiques de Palladio (utilisées pour les portes, les fenêtres ou, comme ici, les arcs), qui consistent en un arc en plein cintre soutenu par une colonne de chaque côté, les deux colonnes supportant des entablements construits de manière à laisser une étroite ouverture verticale entre la colonne et le mur. Le parapet de la basilique est décoré de statues, et derrière lui s’élève un toit couvert de cuivre. La façade à arcades de Palladio ne s’étend que sur trois côtés de l’ancien bâtiment. La construction a été achevée en 1617.

Après avoir achevé le projet de la basilique de Vicence, Palladio continue à développer les trois principaux types de palais. En 1550, il achève le palais de Chiericati, Vancimuglio di Grumolo delle Abbadesse, en Vénétie. En 1552, il reconstruit le palais Iseppo Porto à Vicence, en utilisant une colonnade de colonnes corinthiennes pour entourer la cour principale.

En 1556, il construit le palais Antonini à Udine, avec une salle centrale à quatre colonnes. Dans ses projets urbains, Palladio utilise sa propre version améliorée du palais standard de la Renaissance, dans laquelle les espaces de vie du deuxième étage sont agrandis par l’utilisation d’un portique classique avec fronton, adapté du modèle utilisé par Michel-Ange dans ses bâtiments du Capitole à Rome.

Mécénat des frères Barbaro

Après la mort de Trissino en 1550, Palladio reçoit le soutien et le patronage des familles Foscari, Corner et Pisani, ainsi que des frères Barbaro - le cardinal Daniele Barbaro, qui l’encourage à approfondir son étude de l’architecture classique et le fait venir à Rome en 1554, et Marcantonio Barbaro, le frère cadet du cardinal. Barbaro introduisit également Palladio dans les cercles influents de Venise, où il fut nommé architecte en chef de la République après Jacopo Sansovino (1486-1570).

Vers la fin de sa carrière, Palladio se passionne de plus en plus pour les théories de la proportion harmonique. Dans plusieurs de ses dernières œuvres, il réussit à inventer des projets dans lesquels presque toutes les dimensions peuvent être incorporées dans une série de rapports musicaux. Un exemple en est la Villa Sarego à Santa Sofia, réalisée pour la famille Veronese, active dans les cercles musicaux d’avant-garde.

Architecture des églises

Ce n’est qu’après avoir acquis une solide réputation dans les campagnes et dans sa ville natale de Vicence que la classe dirigeante conservatrice vénitienne décida de l’engager dans sa propre ville. Ses commandes les plus célèbres concernent la conception de nombreuses églises à Venise. Voir aussi : Retables vénitiens (1500-1600).

Pour en savoir plus sur l’architecture de la Renaissance florentine, voir : La cathédrale de Florence, Brunelleschi et la Renaissance (1420-36).

L’église de San Giorgio Maggiore (1562-1610)

L’église bénédictine de San Giorgio Maggiore à Venise, haute mais coûteuse, est l’un des grands jalons de l’architecture européenne. Pittoresque, romantique mais strictement (il faut dire harmonieusement) géométrique, elle oriente sa belle façade vers la Piazzetta San Marco, de l’autre côté de l’eau de la baie.

Chargé de concevoir une église traditionnellement cruciforme, il dissimule le caractère essentiellement gothique ou médiéval du plan par une grande façade à fronton de marbre blanc articulée par quatre colonnes composites de trois quarts reliées par des festons et élevées sur de hauts piédestaux encadrant l’entrée. La nef d’un blanc éclatant, inspirée des thermes romains, est voûtée en berceau, éclairée par des fenêtres en plein cintre et surmontée d’une coupole à lanterne. L’église a été achevée en 1610.

Église du Redentore (1577-92)

L’église du Redentore, considérée par beaucoup comme la plus belle église de Palladio, ressemble à un énorme navire rouge amarré entre les maisons exiguës de Giudecca, de l’autre côté de la place Saint-Marc. Elle se compose d’une longue nef traditionnelle - flanquée de chapelles éclairées par des fenêtres semi-circulaires (lunettes) et soutenue par de profonds contreforts extérieurs - et d’un passage surmonté d’une simple coupole. La façade en pierre blanche est remarquable par sa brillante composition de pignons groupés et imbriqués les uns dans les autres.

I Quattro Libri dell’Architettura

La publication en 1570 de son traité «Quatre livres d’architecture» ) I Quattro Libri dell’Architettura) a été un facteur important de l’influence et de la renommée de Palladio. Le premier livre contient des études sur les styles décoratifs, les ordres classiques et les matériaux. Le deuxième livre comprend les projets de maisons urbaines et rurales de Palladio, ainsi que des reconstructions classiques. Le troisième livre contient des projets de basiliques et de ponts, des règles d’urbanisme et des salles classiques. Le quatrième livre est consacré aux reconstructions d’anciens temples romains.

Palladio

Les architectes suivants ont continué à admirer et à imiter le style de Palladio, et ce renouveau du palladianisme a fini par devenir à la mode aux XVIIe, XVIIIe et début XIXe siècles en Europe et aux États-Unis. En Grande-Bretagne, tant Inigo Jones (qui possédait une vaste collection de dessins et de projets originaux de Palladio) que Christopher Wren étaient de grands admirateurs de l’Italien. En France, les villas palladiennes sont visibles dans certaines parties de la vallée de la Loire.

En Allemagne, Johann von Goethe qualifie Palladio de génie et reconnaît son monastère de Santa Maria della Carita comme l’un des édifices les plus parfaits d’Europe. En Russie Charles Cameron (c. 1745-1812) est un fervent adepte du palladianisme. En Amérique , Thomas Jefferson était un partisan éminent, tout comme Benjamin Latrobe (1764-1820) et Charles Bulfinch (1763-1844), et a fait l’éloge du Capitole des États-Unis (1793-1829) en tant que variante du palladianisme.

Parmi les autres exemples d’architecture palladienne en Amérique, on peut citer le manoir de Jefferson, Monticello, en Virginie ; Drayton Hall, en Caroline du Sud ; Redwood Library, Newport, Rhode Island ; et Morris-Jumel Mansion, à New York. En 1979, une organisation à but non lucratif, le Center for Palladian Studies in America, Inc. a été créée pour promouvoir la compréhension du style palladien et son influence sur l’architecture américaine au cours du siècle et demi précédent.

Bâtiments célèbres

Parmi les nombreux bâtiments conçus par Palladio qui ont survécu et dont certains étaient des attractions populaires lors du Grand Tour européen (c. 1650-1850), on peut citer les suivants :

Villa Pisani (1544) Bagnolo.
Villa Polana (1545-50) Maggiore, Vicenza.
Palais Chiericati (1550) Vancimuglio di Grumolo delle Abbadesse, Veneto.
Villa Cornaro (1552-54) Piombino Dese, Trévise.
Palazzo Iseppo Porto (1552) Vicenza.
Villa Barbaro (1554) Maser.
Palais Antonini (1556) Udine.
Villa Foscari (La Malcontenta) (1558-60) Mira, près de Venise.
Villa Cagollo (1565) Vicence.
Villa Capra (La Rotonda) (1566-91) Vicence.
Église de San Pietro di Castello (1558) Venise.
Église de San Giorgio Maggiore (1562-1610) Venise.
Église de San Francesco della Vigna (1562) Venise.
Église du Redentore (1577-92) Venise.