Gravures rupestres préhistoriques: définition, caractéristiques, types Automatique traduire

Dans l’art préhistorique, le terme «gravure» désigne généralement un dessin réalisé à l’aide d’un outil tranchant, d’une écaille ou d’une pierre taillée sur la paroi, le sol ou le plafond d’une grotte. Les dessins gravés dans les grottes de Lascaux, Le Combarelle, Cussac et Trois Frères en sont de bons exemples. En raison de leur association avec les grottes, les gravures de l’âge de pierre sont généralement considérées comme un type d’art rupestre en grotte, plutôt que comme un type d’art rupestre en plein air, bien que les archéologues découvrent de plus en plus de sites en plein air contenant des dessins gravés. Un bon exemple est le site du Paléolithique supérieur de Vila Nova de Foz Coa, au nord-est du Portugal, qui date de l’époque de l’art gravettien (vers 22 000 av. J.-C.). Presque tous les abris sous roche décorés de France et d’Espagne contiennent des gravures, et certains (Le Combarelle, Cussac) ne contiennent que des gravures.

Voir aussi : Chronologie de l’art préhistorique .

Quelle est la différence entre les gravures, les dessins et les peintures préhistoriques?

Pour expliquer la différence entre les gravures, les dessins et les peintures rupestres préhistoriques, il faut comprendre les trois étapes principales de la création d’une image d’un animal préhistorique. Tout d’abord, un contour et des caractéristiques de base sont dessinés sur la paroi de la grotte. Pour ce faire, un contour noir est dessiné sur la surface de la roche à l’aide d’un objet pointu en utilisant du pigment de manganèse ou un morceau de charbon de bois. Ensuite, le contour fini de l’animal ou de son corps peut souvent (mais pas toujours) être coloré (c’est-à-dire peint) avec un ou plusieurs pigments. (Voir Palette de couleurs préhistoriques) pour plus de détails. Enfin, un dessin ou une peinture peut être ombré avec du pigment noir (ou autre) pour renforcer sa tridimensionnalité.

En d’autres termes, une peinture rupestre est toute image peinte avec des pigments ; un dessin est toute image non peinte ; et une gravure est toute image faite en dessinant ou en coupant des lignes sur la surface d’un mur, qu’elle soit peinte ou non. (Note : Pour l’art rupestre le plus ancien connu au monde, voir : Dessins de la grotte d’El Castillo (39 000 av. J.-C.).

Les formes de l’art du Paléolithique supérieur

Les gravures figuratives - peintes ou non - sont la forme prédominante de l’art pariétal dans le nord de l’Espagne et le sud de la France. Elles sont moins connues que les peintures parce qu’elles sont moins visibles, mais elles sont plus nombreuses. Elles sont généralement réalisées avec du silex ou de la pierre taillée, mais le type de marque gravée est très varié. Le plus souvent, le graveur se contentait d’esquisser les contours d’un animal avec des lignes simples. Celles-ci peuvent être profondes et larges ou peu profondes et étroites, selon la douceur de la surface de la pierre ou les intentions de l’artiste.

De nombreux dessins gravés réalisés à l’époque de l’art d’Aurignac (40 000-25 000 av. J.-C.) sont aujourd’hui presque invisibles, mais les techniques modernes de reproduction montrent qu’ils étaient beaucoup plus visibles à l’époque de leur création, car leurs lignes blanchâtres contrastaient fortement avec la couleur sombre des parois de la grotte. Avec le temps, cependant, les incisions se sont estompées, ce qui explique peut-être le grand nombre de dessins superposés que l’on peut observer sur les sites de l’art de la Madeleine plus tardif, tels que Lascaux, Le Trois Frères ou Le Combarelle.

Sur le plan thématique, la plupart des gravures préhistoriques représentent des animaux, mais deux exceptions méritent d’être signalées : les inhabituelles figures humaines gravées de la grotte d’Addaura, au Monte Pellegrino, en Italie, et le dessin gravé «Sorcier» de la grotte des Trois Frères, en France.

Voir aussi : L’art de l’âge de pierre : 100 des plus belles œuvres d’art .

Gravure ou sculpture en relief?

Quelle est la différence entre une gravure préhistorique d’un bison et une sculpture en relief d’un bison? La réponse est : "Moins qu’on ne le pense". En effet, qu’est-ce qu’une gravure en relief peu profonde? Le relief gravettien de la grotte de l’Abri du Poisson (23.000 av. J.-C.) en Périgord et l’art solutréen (vers 17.000 av. J.-C.) de la grotte du Roc de Cerce près de Gachedu en Charente, où plus de cinquante images de bisons sont gravées ou sculptées sur de nombreux blocs de calcaire, l’illustrent bien. La différence réelle entre certaines gravures et certains reliefs est relativement faible. (Voir aussi : Sculpture préhistorique .)

Sites connus de gravures rupestres paléolithiques

Gravures de la grotte de Blombos (vers 70 000 av. J.-C.)
Deux fragments de roche gravés de motifs géométriques abstraits trouvés dans une grotte près de la côte de l’Afrique du Sud. Il s’agit de l’art rupestre le plus ancien d’Afrique.

Gravures sur coquilles d’œufs de Dipkloof (vers 60 000 av. J.-C.)
Motifs complexes de croisements gravés et autres marques abstraites sur les coquilles d’œufs d’autruche utilisés pour transporter de l’eau. Il s’agit du deuxième art rupestre le plus ancien d’Afrique.

Gravures néandertaliennes de la grotte de Gorhams (vers 37 000 av. J.-C.)
Gravures en forme de croix à la surface de la pierre dolomitique, probablement créées par des artistes néandertaliens.

Gravures de l’Abri Castagnet (v. 35 000 av. J.-C.)
Représentations gravées d’organes génitaux masculins et féminins.

Grotte des Deux-Ouvertures (v. 26 500 av. J.-C.)
Abri d’époque aurignacienne en Ardèche, marqué par des pictogrammes gravés représentant des aurochs et des mammouths laineux.

Gravures de la grotte de Cussac (vers 25 000 av. J.-C.)
Grotte de la Gravette en Dordogne, connue pour ses dessins gravés à grande échelle de chevaux, de bisons et de mammouths.

Art rupestre de Gargas (25 000 av. J.-C.)
Dessins gravés à grande échelle et pochoirs à main choquante.

Art rupestre de Rukadur (v. 24 000 av. J.-C.)
La grotte de Rukadur, voisine de la grotte de Pech Merle dans le Lot, est connue notamment pour ses gravures rupestres représentant des animaux et des oiseaux.

Saumon de la grotte de l’Abri du Poisson (v. 23 000 av. J.-C.)
Une merveilleuse gravure grandeur nature d’un saumon mâle creusée dans le plafond d’un minuscule abri sous roche.

Gravures de la vallée de Coa, Portugal (v. 22 000 av. J.-C.)
Le plus grand site portugais de l’époque gravettienne, contenant des milliers de dessins gravés de chevaux, de bovins et d’autres animaux, ainsi que des figures humaines.

Grotte de La Pileta (v. 18 000 av. J.-C.)
Site andalou contenant de nombreux dessins gravés de chevaux, d’aurochs et d’autres animaux.

Grotte du Roc de Cérès (v. 17 000 av. J.-C.)
Merveilleux centre de gravures et autres sculptures solutréennes.

Grotte de La Pasiega (v. 16 000 av. J.-C.)
Art de l’âge de pierre du Solutréen supérieur et de la Madeline inférieure , y compris des gravures et des sculptures de chevaux, d’animaux à cou et à grandes cornes.

Grotte de Lascaux (v. 17 000-13 000 av. J.-C.)
L’une des plus grandes vitrines au monde de l’art pariétal franco-cantabrique, dont les parois sont couvertes de dessins gravés sur toute leur longueur, mais surtout dans la Galerie Axiale (appelée aussi Galerie Peinte), l’Apside, la Nef et la Chambre des Félins.

Grotte d’Altamira (v. 15 000)
Si les marques abstraites en forme de macis de la grotte datent de 34 000 av. J.-C., les magnifiques gravures peintes représentant des bisons au plafond de la galerie principale sont d’origine madeleinienne.

Grotte de Font de Gom (vers 14 000 av. J.-C.)
Autre grotte de Dordogne, elle contient plus de 200 gravures, dont les images de 80 bisons et 40 mammouths, ainsi que des pochoirs de mains préhistoriques et des empreintes de paumes.

Relief de bison de la Tuque d’Odubert (vers 13 500 av. J.-C.)
Cette magnifique œuvre de la Madeleine est sculptée en haut-relief, ce qui la distingue nettement de toute forme de gravure rupestre. A comparer avec le relief du saumon du refuge de l’Abri du Poisson.

Grotte des Trois Frères (vers 13 000 av. J.-C.)
Outre le dessin gravé «du Sorcier», dont il a été question plus haut, la grotte renferme une salle dite Chapelle de la Lionne, dominée par une gravure grandeur nature d’une lionne.

Roc-aux-Sorcières (v. 12 000 av. J.-C.)
Contient une exceptionnelle frise en calcaire avec des sculptures en relief ainsi que de nombreuses gravures animalières.

Grotte du Combarelle (v. 12 000 av. J.-C.)
Haut lieu de l’art paléolithique de la fin de la période de la Madeleine, cette grotte de Dordogne est connue pour son immense collection de quelque 600 gravures animales de l’âge de pierre ainsi que pour un pochoir à main.

Grotte d’Addaura (11 000 av. J.-C.)
Elle représente une scène inhabituelle de sacrifice ou de rituel avec deux victimes, des chamans et une foule qui danse.

Hors d’Europe

Art rupestre de la péninsule de Burrup (Murujuga) (vers 30 000 av. J.-C., mais ces données ne sont pas confirmées).

L’une des zones d’art rupestre aborigène les plus connues, elle contient environ 1 million de gravures rupestres préhistoriques, y compris des dessins de figures et de visages humains, ainsi que d’animaux disparus tels que le tigre de Tasmanie. Malgré l’utilisation de techniques de datation par rayons cosmiques (mesure des niveaux de béryllium 10), peu de pétroglyphes ont été confirmés comme datant d’avant 10 000 ans avant J.-C., bien que des dates antérieures soient attendues.

Exemples plus modestes en Australie : l’art rupestre de Kimberley et l’art rupestre d’Ubirr, deux traditions qui remonteraient à environ 30 000 ans avant notre ère

Gravures néolithiques en plein air

Lorsque les chasseurs-cueilleurs de la période glaciaire du Paléolithique supérieur ont finalement cédé la place aux conditions plus chaudes et plus sédentaires du Mésolithique et du Néolithique, l’homme de l’âge de pierre a abandonné ses grottes et son art rupestre pour toujours.

Les glaciers du nord ont commencé à disparaître et de vastes forêts ont recouvert les steppes européennes. Le froid rigoureux est remplacé par des températures plus douces et plus humides. Les grands mammifères dont l’homme avait vécu émigrent ou disparaissent. L’homme a commencé à préférer vivre sur les rives des lacs, des rivières et des mers, et à sortir de plus en plus ses habitations à l’air libre. Il développe de nouveaux outils pour la pêche et la chasse en mer. A l’exception de son nouvel intérêt pour l’art mobile, son œuvre artistique se limite à des dessins et «des signes alphabétiques» sur des boucliers.

La tradition de la gravure figurative ne s’est maintenue que dans certaines régions, et seulement dans les régions ouvertes. Les plus connus d’entre eux illustrent les traditions de l’art africain ancien sur l’ensemble du continent africain. Les techniques de gravure varient d’un site à l’autre, mais en plus des méthodes antérieures de travail avec le silex ou la pierre pointue, les artistes néolithiques martelaient leurs marques et leurs lignes avec une petite pierre dure, créant des milliers de minuscules marques de piquage pour graver l’image souhaitée. De nombreuses images, en particulier celles qui n’ont pas été décorées avec des pigments colorés, ont perdu leur clarté, car leurs lignes originales se sont depuis longtemps fondues dans la couleur de la roche environnante.

Sites célèbres de gravures néolithiques

Tassili-n-Adjer (Algérie, Afrique du Nord) (vers 8 millénaires av. J.-C.))
Gravures de tradition archaïque représentant des troupeaux de bétail, de grands animaux tels que des antilopes, des buffles, des crocodiles, et des personnes s’adonnant à la chasse et à la danse, comme le dessin gravé d’une antilope endormie trouvé à Tin Taghirt sur le plateau du Tassili n’Adjer dans le sud-est de l’Algérie, à la frontière avec la Libye et le Niger. Voir aussi : Art mésolithique .

Gravures rupestres de Sydney (Nouvelle-Galles du Sud, Australie) (vers le 5e millénaire avant J.-C.)
Ces dessins figuratifs, taillés dans le grès, comprennent des figures humaines et animales soigneusement dessinées, caractérisées par un style figuratif «simple» qui remonte au début de l’art néolithique .

Gravures de girafes Dabus (Agadez, Niger, Afrique) (vers 4 millénaires av. J.-C.)
Ces gravures néolithiques de la culture Taureg au Sahara sont caractérisées par le naturalisme, la perspective et les détails anatomiques. Elles représentent également des éléphants, des gazelles, des crocodiles et des bovins.

Niola Doa (Belles Dames) (Ennedi, Tchad, Afrique) (vers 3 millénaires av. J.-C.)
Cette série de figures féminines monumentales du plateau de l’Ennedi poursuit la tradition des représentations figuratives humaines en Afrique saharienne commencée vers 5,5 millénaires av. J.-C.

Articles connexes

Pour en savoir plus sur les effigies de la fécondité, voir : Figurines de Vénus (35 000-10 000 av. J.-C.)
Pour un guide des œuvres d’art les plus anciennes, voir : Art ancien .