Adrien van Ostade (1610 - 1685). Le père de famille. 1648. Eau-forte Automatique traduire
с 19 Января
по 19 ФевраляКалужский музей изобразительных искусств
ул. Ленина, 104
Калуга
Dans le livre Les Maîtres anciens, le célèbre écrivain et artiste du XIXe siècle, Eugène Fromentin, définissant la nature de l’art hollandais, écrit : «Il est impossible de ne pas remarquer qu’un seul style et une seule méthode régnaient dans les ateliers hollandais. Il n’y a qu’un seul but - imiter ce qui est, vous faire aimer ce que vous imitez, exprimer clairement des sentiments simples, vivants et véridiques. Le style acquiert ainsi un principe simple et clair. La sincérité est sa loi, la véracité est son devoir. Sa première condition est l’accessibilité, le naturel, l’expressivité. Cela découle d’une combinaison de qualités morales telles que la spontanéité, la persévérance, la patience et la droiture. On pourrait penser que les vertus domestiques se transfèrent de la vie privée à l’art et aident également à bien se tenir et à bien écrire… Mais de même que dans la vie ordinaire il y a des forces motrices qui l’élèvent, de même dans cet art réputé si attaché au côté pratique de la vie, chez ces artistes… on sent une âme sublime et bienveillante, la fidélité à la vérité, l’amour du réel. Tout cela donne de la valeur à leurs œuvres,
Cette approche est typique des plus grands maîtres hollandais, parmi lesquels Adrian van Ostade occupe l’une des premières places. Adrian était le fils d’un tisserand du village d’Ostade, Jan Hendrix van Eindhoven. L’artiste a passé la majeure partie de sa vie à Haarlem. En 1627, il entre dans l’atelier du célèbre peintre Frans Hals, où il étudie avec l’un des peintres de genre flamands les plus talentueux, Adrian Brouwer. C’est probablement la connaissance de Brouwer qui a joué un rôle décisif dans le choix de la direction du travail du futur artiste: Ostade a passé sa vie à décrire la vie ordinaire des paysans, représentant des scènes dans des maisons de village, des tavernes et des foires. Dans ses œuvres des premières années, prédominent les caractéristiques grotesques et quelque peu conditionnelles de l’environnement réel. Cependant, sous l’influence des œuvres de son grand contemporain Rembrandt, Les images d’Ostade deviennent plus humaines et véridiques, leur environnement est interprété plus en détail, le clair-obscur prend une grande importance. À la fin des années 1640, Adrian van Ostade était déjà un artiste mature, doté d’une grande capacité de travail et d’une écriture reconnaissable.
Un excellent exemple du style d’Ostade est la gravure "Père de la famille", consacrée à son thème favori du passe-temps paisible du paysan. Ici, dénuée de toute idéalisation, la représentation de l’apparence de personnes mal habillées n’empêche pas l’expression d’un sentiment poétique. Devant nous se trouve un modeste intérieur de maison de village : un foyer flamboyant, au-dessus duquel est suspendu un chaudron, de simples objets ménagers. Le père de famille nourrit soigneusement son enfant, sa femme se tient près du feu avec une couche, et à gauche, derrière un tabouret à trois pieds, un autre bébé est assis, qui sort quelque chose du pot avec une cuillère et regarde avec intérêt l’alimentation des plus jeunes. L’artiste sympathise clairement avec ses héros, scrute attentivement leurs visages, essayant de noter en eux non seulement les traits caractéristiques de leur apparence, mais aussi la manifestation de mouvements spirituels. L’ensemble de la composition est empreint d’une atmosphère de paix bienveillante, de bonheur familial tranquille. Ostade agit ici en véritable poète du foyer et des "petites" personnes.
Toute la vie d’Adrian van Ostade a été remplie d’un travail minutieux continu. Au cours de sa longue et créative vie, l’artiste a créé de nombreuses peintures, des centaines de dessins et aquarelles, et plus de cinquante belles eaux-fortes de sa propre composition. Il dépeint des scènes de la vie paysanne et populaire, reproduisant la réalité avec une étonnante compréhension des lois du pittoresque et avec une rare technicité. Ses œuvres furent très appréciées de son vivant et au XVIIIe siècle, le nom de l’artiste fut assimilé au nom de Rembrandt. Un grand admirateur de son art était Pierre Ier, qui a initié la collection des œuvres d’Ostade en Russie. Parmi les élèves d’Adrian van Ostade se trouvaient des maîtres renommés tels que Cornelis Pieters Bega, Cornelis Dusart, Jan de Groot, Frans de Jong, Michiel van Musser, Evert Oudendijk, Jan Steen,
Les œuvres d’Adrian van Ostade sont conservées dans des galeries d’art à Amsterdam, La Haye, Paris, Berlin, Dresde, Munich, Vienne, Saint-Pétersbourg.