Igor Dremin:
Ernst Inconnu. Retour au Manège Automatique traduire

Le 5 janvier au Manège central, le collectionneur Felix Komarov présentera une exposition «Ernst Neizvestny. Retour au Manège», consacrée au 90e anniversaire de ce sculpteur hors pair. L’exposition comprend plus d’une centaine d’œuvres d’E. Neizvestny provenant de la collection du collectionneur.

L’exposition présente plus de 20 sculptures des années 1960-2000, y compris des œuvres monumentales rares dans les collections privées. Les œuvres sculpturales comprennent : deux vues de l’œuvre partiellement autobiographique «Orphée» ; une des multiples versions de l’image et de l’archétype préférés de l’artiste - le grand «Centaure» ; la sculpture «Nouvelle Statue de la Liberté», que le sculpteur prévoyait d’ériger sur l’île de Taïwan ; une des créations les plus énigmatiques du maître - «Bertrand De Born» ; des portraits sculpturaux et bien d’autres encore. L’exposition comprend plus de 50 toiles picturales et 60 œuvres graphiques de l’artiste : dessins, gravures, lithographies. La particularité de l’art d’Ernst Neizvestny est qu’il revient sans cesse sur les thèmes qui l’intéressent, créant de nombreuses variantes d’un même sujet. Les peintures et œuvres graphiques suivantes en témoignent : «Centaure», «Cri», «À travers le mur», «Duel». L’exposition est accompagnée d’un important matériel d’information : des photographies rares provenant des archives de Felix Komarov, du musée d’études régionales de Sverdlovsk et de la famille de l’auteur ; des films documentaires : «L’âge de bronze d’Ernst Neizvestny» fourni par la chaîne de télévision «Russia-1» et «J’ai confiance en ma folie» fourni par la chaîne de télévision «Ostankino». Une quantité considérable d’informations, qui ne peuvent être présentées dans l’espace d’exposition de Manezh, seront montrées au public à l’aide de technologies multimédias.

Le sculpteur, artiste et philosophe Ernst Iosifovich Neizvestny était une personnalité créative unique au destin compliqué. En URSS, Neizvestny reçoit une éducation artistique classique et se distingue déjà dans sa jeunesse lors de concours d’art pour enfants organisés dans toute l’Union. Mais la Grande Guerre patriotique interrompt l’activité du sculpteur : il part comme volontaire pour défendre sa patrie. Les années de guerre ont influencé la perception du monde de l’artiste. Reprenant son travail après la guerre, il cherche un nouveau langage artistique expressif. À la fin des années 1950, Neizvestny est lauréat de festivals internationaux et de concours nationaux. Il travaille comme illustrateur, crée des sculptures monumentales et des bas-reliefs dans différents pays. En 1962, après l’exposition sensationnelle «30 ans de l’Union des artistes de Moscou» au Manège central, dont les œuvres ont été sévèrement critiquées par Nikita Khrouchtchev, Neizvestny est devenu l’une des figures les plus importantes de la vie artistique du pays. Les œuvres des jeunes artistes, notamment des sculpteurs, suscitent un vif rejet de la part du chef de l’URSS, qui s’en prend à Ernst Neizvestny et s’engage avec lui dans une redoutable querelle. Cette rencontre fatidique au Manège marque le début du conflit du sculpteur avec les autorités, qui s’achève par son émigration forcée en 1976. Loin de sa patrie, Neizvestny poursuit sa recherche de nouveaux moyens d’expression artistique et crée de nombreux chefs-d’œuvre.

Des monuments et des sculptures d’Ernst Neizvestny sont installés dans de nombreuses villes du monde : à Genève, à Stockholm, à New York, où le maître vit et travaille, au Kennedy Centre à Washington, et dans diverses régions de Russie : Moscou, Perm, Magadan, Kemerovo et la Crimée. Aujourd’hui, deux musées de l’artiste sont ouverts dans le monde : le musée d’art Ernst Neizvestny dans son pays natal, à Ekaterinbourg, et le musée «Tree of Life» en Suède, près de Stockholm. En outre, ses œuvres font partie de collections de musées et d’importantes collections privées dans le monde entier, y compris la collection du Vatican.

Bien que le sculpteur vive loin de son pays d’origine, il s’en souvient et l’aime toujours. Comme il l’admet lui-même : «…Pour moi, ma patrie est la Russie, l’Oural, où je suis né. Ma maison est aux États-Unis, mais mon cœur est dans l’Oural». En 2004, la sculpture d’Ernst Neizvestny «L’arbre de vie» - l’œuvre-programme de l’auteur, dont il a nourri l’idée toute sa vie - a été inaugurée à Moscou. Le sculpteur a reçu de nombreuses propositions d’installation de l’Arbre de vie «à l’étranger, mais il était important pour lui que l’œuvre soit installée en Russie. Aujourd’hui, malgré son âge vénérable, Neizvestny continue de créer.

Pendant de nombreuses années, Ernst Neizvestny a entretenu des relations chaleureuses avec Felix Komarov, qui se sont parfois transformées en une coopération fructueuse. Felix Komarov est non seulement un ami, un connaisseur et un collectionneur des œuvres du sculpteur, mais aussi le représentant officiel d’Ernst Neizvestny en Russie.

Exposition «Ernst Neizvestny. Retour au Manège» n’est pas seulement un autre projet du collectionneur, mais son désir de présenter au public russe des œuvres d’art qui se trouvent à l’étranger depuis de nombreuses années, ainsi que l’un des événements les plus colorés consacrés à l’anniversaire de l’artiste. Il s’agit non seulement d’un événement marquant de la vie culturelle mondiale, mais aussi d’un triomphe de la justice historique suprême.

Un catalogue contenant des illustrations de toutes les œuvres exposées et des articles introductifs du collectionneur Felix Komarov et des historiens de l’art Y. K. Matofonova et S. V. Popov a été publié à l’occasion de l’exposition. S. V. Popov.

Parallèlement à ce projet, Felix Komarov inaugure une exposition «Russian World Gallery» au Manège central, qui présentera des œuvres sélectionnées dans sa vaste collection d’art contemporain. Le projet d’exposition porte le nom de la galerie d’art du même nom, que le collectionneur a créée dans les années 1990 aux États-Unis et qui est à l’origine de sa collection.

Felix Komarov est un éducateur actif et un activiste public. Il est membre du conseil d’administration du Conservatoire d’État de Moscou Tchaïkovski. Il est membre du conseil d’administration du Conservatoire d’État de Moscou Tchaïkovski et de la Fondation Saint-André Roublev pour la préservation du patrimoine culturel, historique et spirituel.

Felix Komarov est également un grand collectionneur d’iconographie russe, créateur d’une précieuse collection de grandes icônes russes. En 2014, le collectionneur a présenté une exposition grandiose par son ampleur et sa signification de sa collection unique au Manège central «The Great Russian Icon. 300 icônes de la collection de Felix Komarov». Sa collection unique de 300 icônes «Saints russes», qui n’a pas d’équivalent dans le monde, est actuellement préparée pour être exposée.