Stepan Razin. 1906 Vasily Ivanovich Surikov (1848-1916)

Description de la peinture de Vasily Surikov "Stepan Razin".

L’intention originale du tableau Stepan Razin était l’histoire romantique légendaire de cet épisode de la vie de l’ataman rebelle lorsqu’il jette sa bien-aimée, une princesse perse, par-dessus bord dans une vague déferlante.

La démonstration de la victoire morale du chef et la préférence des intérêts de l’armée dirigée sur les intérêts personnels ont fasciné de nombreux grands artistes et poètes. Mais Sourikov a rejeté cette idée traditionnelle, se concentrant sur le monde intérieur de l’homme, dont les pensées englobent des problèmes à une échelle bien plus grande, incomparables avec les tragédies personnelles d’un individu.

V. Le Stepan Razin de Surikov est rempli à ras bord d’espace, d’air et de lumière. L’aube se lève à l’horizon, projetant une douce lumière violette sur la vaste étendue du tableau. Un grand bateau avec une voile et quatre paires de rames s’élance sur le large fleuve Volga. Les rameurs, dans des poses tendues, le visage concentré, sont totalement immergés dans l’action qui donne de l’élan au navire. Au moment où les rames sont levées et où la voile se tend, le bateau ressemble à un énorme oiseau en vol. Au centre du tableau, sur fond de rameurs et de voile, est assis le personnage principal Stepan Razin, plongé dans ses pensées.

Son voyage réussi dans la région de la Caspienne lui a rapporté un grand butin, ce dont se réjouissent les cosaques assis au premier plan. L’un d’eux incline faiblement la tête sur le côté du bateau, une coupe de vin est dans les mains d’un autre. Deux autres célèbrent la victoire. Et seulement l’ataman, appuyé sur une selle coûteuse, à moitié couché, la tête relevée, tandis que son visage est figé dans une expression de contemplation sérieuse.

L’artiste a fait des croquis pour le tableau sur le Don et en Sibérie. L’apparence du scientifique de Krasnoyarsk Ivan Timofeyevich Savenkov et de son fils Timofey a été prise comme prototype pour son portrait de Stepan Razin. Bien que les contemporains qui connaissaient bien Sourikov, trouvaient dans les traits du héros une ressemblance marquée avec l’apparence de l’auteur lui-même. A tout le moins, les pensées qui tourmentaient l’artiste, il les trouvait consonantes avec celles qui couraient sur le front de son héros.