#12208 Rafael Estrany (1884-1958)

Lanalyse de cette œuvre révèle une scène intimiste centrée sur trois figures juvéniles. Au premier plan, une jeune fille tient un luth, son visage baissé suggérant une concentration intense sur la musique quelle produit. Ses yeux sont à demi clos, comme absorbés par la mélodie. La pose de ses mains, délicatement agrippant linstrument, témoigne dune certaine familiarité, presque dune communion avec cet objet.
À côté d’elle, un autre enfant, les yeux également clos, semble écouter avec une attention profonde. Son profil est visible, et labsence dexpression marquée sur son visage renforce limpression dune rêverie tranquille.
Une troisième figure, se tenant à côté des deux autres, observe la scène avec un regard plus ouvert et attentif. Son expression est complexe, mélange de curiosité et peut-être dune pointe de mélancolie. Il semble être le témoin silencieux d’un moment de grâce et dintimité.
Le fond est volontairement flou et indistinct, constitué de touches de couleurs chaudes et douces, ce qui permet de concentrer lattention sur les personnages. La lumière, venant dune source indéterminée, est diffusée, créant une atmosphère enveloppante et presque onirique.
Le tableau évoque un sentiment de nostalgie et de fragilité. Labsence de détails précis sur les vêtements et le décor laisse entrevoir un univers personnel, hors du temps. On peut y lire une réflexion sur l’enfance, la musique comme source dévasion et de réconfort, et la puissance des liens affectifs. La composition, centrée sur lécoute et lobservation, suggère une invitation à la contemplation et à la sensibilité. Lensemble dégage une certaine douceur mélancolique, imprégnant lœuvre dune poésie discrète.