ostroukhov golden autumn c1887 Ilya Ostrouhov (1858-1929)

Description de la peinture "Automne doré" d’Ilya Ostroukhov.

Nous sommes confrontés à une décision plutôt audacieuse de l’artiste, qui a décidé de représenter l’automne dans la forêt, presque à travers un enchevêtrement de branches - dans l’image, il n’y a pas de rivières, pas de nuages, pas de pluie (les signes habituels de l’automne) - à peine discernable, parmi la chute dorée des feuilles, le tronc des arbres qui noircit. Le soleil ne s’est manifestement pas levé depuis longtemps ; le tableau, à en juger par les ombres et la vivacité des deux bifurcations du chemin forestier, est proche de midi, mais c’est encore la première moitié du jour. D’une sophistication très rare, le paysage est en nuances d’or.

Quelques rouges peuvent être aperçus parmi les feuilles, tandis que des quarantenaires noirs et blancs sont également visibles, mais l’éclat doré et ensoleillé des feuilles prévaut sur toute la gamme. Ici et là, il y a des îlots d’herbe, encore verts en été, et on peut discerner un ciel bleu pâle entre les branches et les feuilles qui tombent - mais ce n’est pas cela qui fascine Ostroukhov sur sa toile, et la façon dont il parvient à transmettre la "danse" et le vol tourbillonnant des feuilles qui tombent.

Le tableau est rempli d’une sorte de mouvement joyeux et - c’est un tableau très "bavard" pour le spectateur averti. "Nous tourbillonnons joyeusement !" - informe le bruissement des feuilles, "nous sommes sur le point de nous envoler aussi !" - prévient joyeusement les pies guillerettes. Par contraste, le tronc d’un chêne à l’arrière-plan, tressé avec des arbres plus petits, semble dire au spectateur la résilience de la forêt : "nous survivrons aussi à cet automne !". En conséquence, un visiteur qui a jeté un coup d’œil au musée, même par une sombre journée d’automne, s’éloigne du tableau avec un sentiment de joyeux étonnement. Et avec l’envie de sortir dans la nature. Ou du moins s’asseoir dans le parc Abramtsevo, comme l’appelle le deuxième célèbre paysage d’automne d’Ostroukhov.

L’image est pleine d’émerveillement : il est rare de voir une photo d’une forêt de début d’automne qui "se réjouit" dans un paysage. Cela est d’autant plus surprenant qu’Ilya Semenovich Ostroukhov n’a jamais suivi une formation d’artiste professionnel, il n’a pris que des cours particuliers de peinture. Il est dommage que ses paysages soient moins connus que ceux de Shishkin, Levitan ou Polenov.