La Grenouillere Claude Oscar Monet (1840-1926)

Description du tableau de Claude Monet "La grenouille".

" La Grenouille " était le nom donné en France aux petits cafés sur l’eau, reliés à la rive par des ponts légers jetés sur de minuscules îles.

En règle générale, c’est dans ces lieux que les filles de petite vertu cherchaient des clients. Elles arrivaient avec des prétendants ou seules, s’habillaient de manière provocante et attiraient les clients par leurs cris retentissants. C’est peut-être à cause de ces cris qu’on les a surnommés "grenouilles" - assis sur l’eau, faisant des bruits forts, l’association pouvait être sans ambiguïté.

Monet était un célèbre peintre paysagiste, et même en dépeignant l’homme-grenouille, il s’intéressait davantage à la nature qu’aux personnes. Renoir, son ami, a peint cet endroit avec lui, mais dans sa peinture, l’attention est davantage portée sur les personnes, leurs poses, les costumes.

Monet, quant à lui, est captivé par la nature, lui donnant habituellement un éclat un peu plus grand que celui qui lui est inhérent.

Le pont mince, les grenouilles sur la plate-forme, le belvédère couvert, les gens qui s’y pressent, tout cela est esquissé par les coups de pinceau schématiques, légers et négligents de Monet. Sans regarder de près, vous ne pouvez pas comprendre qui est représenté sur l’image, et ce qu’il fait. Flou, même le fond vert clair de l’arbre.

Mais Monet est passionné par le premier plan. Des bateaux dessinés, se balançant doucement sur les vagues, et les vagues elles-mêmes sont peintes de telle sorte qu’il semble les entendre éclabousser les planches et le rivage, brillantes, éclatantes, reflétant le ciel, les arbres et les gens, ondulant doucement dans la brise, et on leur accorde la plus grande attention, comme si tout le reste, l’artiste n’a fait qu’esquisser une touche rapide au pinceau, et le premier plan a brillé longtemps, l’admirant, y travaillant.

Ce contraste est assez étrange - il est difficile de croire qu’un peintre capable de dépeindre la nature avec une telle précision en filigrane puisse être si indifférent aux gens qu’il ne les peigne absolument pas, ne leur accordant ni son temps ni son âme...