« Eleven » de Sandra Cisneros
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« Eleven » de Sandra Cisneros a été initialement publié en 1991 dans le cadre de son recueil de nouvelles, « Woman Hollering Creek and Other Stories ». Ce recueil a remporté de nombreux prix littéraires, dont le prix PEN Center West de la meilleure fiction en 1991. Ce recueil relate principalement des histoires de femmes mexicano-américaines, ou chicanas, et leur relation au monde qui les entoure en tant que minorités dans un système culturel majoritaire. Cisneros est connue pour intégrer des éléments de la culture mexicaine dans ses récits par l’utilisation de l’imagerie, du langage et des références à la structure familiale. Bien que ses œuvres ne soient pas autobiographiques, elle s’inspire largement de son propre vécu de mexicano-américaine ayant grandi à Chicago.
« Eleven » raconte l’histoire de Rachel, une jeune fille qui se retrouve dans une situation difficile le jour de ses 11 ans. Cette situation reflète les pensées de Rachel : elle ne se sent pas plus âgée d’un an ; les événements marginalisants de l’histoire la font se sentir beaucoup plus petite. « Eleven » est écrit à la première personne, un récit court qui emprunte souvent au flux de conscience pour souligner la perspective juvénile de la narratrice et ses émotions débordantes. L’histoire commence par une réflexion de Rachel sur « ce qu’on ne vous dit pas sur les anniversaires » (paragraphe 1). Elle ne s’est jamais sentie plus âgée le jour de son anniversaire et croit que c’est parce qu’une personne n’a jamais un âge unique ; elle a toujours tous les âges qu’elle a eus, « un peu comme un oignon, ou comme les anneaux dans un tronc d’arbre, ou comme mes petites poupées en bois qui s’emboîtent les unes dans les autres, chaque année dans la suivante » (paragraphe 3). Elle appuie sa croyance sur le vieillissement par l’exemple de sa propre mère, qui se sent parfois triste et a envie de pleurer. Dans ces moments-là, Rachel aime dire à sa mère qu’elle se sent peut-être âgée de trois ans (paragraphe 1). Plus important encore, Rachel remarque qu’on ne reçoit pas la sagesse d’un âge donné dès son anniversaire. Elle conclut qu’elle ne se sentira pas «intelligente de onze ans» avant d’avoir presque douze ans (paragraphe 4). Ces considérations ramènent Rachel à sa situation actuelle. Elle est assise en classe, souhaitant sincèrement posséder la sagesse de quelqu’un de bien plus âgé, peut-être de cent deux ans. L’enseignante de Rachel, Mme Price, recherche le propriétaire d’un pull rouge égaré, resté dans le vestiaire de la classe pendant un mois. Ce pull n’appartient pas à Rachel, et de plus, elle est extrêmement stressée à l’idée de se retrouver avec un pull aussi laid, «usé et vieux» (paragraphe 8). Rachel soupçonne que le pull a «peut-être mille ans» et note : «Même s’il m’appartenait, je ne le dirais pas» (paragraphe 7). Elle est révulsée par le pull, symbole de pauvreté et d’ostracisme. L’anxiété de Rachel grandit lorsque Mme Price devient certaine que le pull lui appartient. Une camarade de classe, décrite comme «cette stupide Sylvia Saldivar», suggère que le pull appartient à Rachel (paragraphe 8). Rachel remarque que Sylvia a agi ainsi par méchanceté envers elle, car elle n’aime pas Rachel. Rachel est très timide et a du mal à se défendre, se sentant comme redevenue une version plus jeune d’elle-même. Bien qu’elle insiste faiblement sur le fait que le pull ne lui appartient pas, Mme Price décide qu’elle a vu Rachel le porter et le pose sur son bureau. Mme Price retourne alors à la leçon, laissant Rachel nauséeuse. Rachel s’accroche à l’idée de son anniversaire pour essayer de se réconforter, se remémorant les célébrations familiales à venir : ses parents, le gâteau, la chanson « Joyeux anniversaire ». Pourtant, le pull reste sur son bureau, « imposant là comme une grosse montagne rouge » (paragraphe 13).Elle crée autant de distance physique que possible entre elle et le pull, prévoyant de s’en débarrasser pendant la pause déjeuner. Ce plan est déjoué lorsque Mme Price réprimande Rachel devant toute la classe, la forçant à enfiler le pull, ce qui provoque une telle horreur viscérale que Rachel se met à pleurer, «comme si elle avait trois ans devant tout le monde» (paragraphe 19). Lorsque la cloche sonne enfin pour le déjeuner, une autre camarade de classe nommée Phyllis Lopez, décrite comme «encore plus bête que Sylvia Saldivar» (paragraphe 20), se souvient enfin que le pull lui appartient. Rachel retire le pull et le lui donne, et Mme Price refuse de reconnaître son erreur. Rachel pense à sa famille et à son anniversaire, mais cette pensée ne lui apporte aucun réconfort. Les événements en classe ont irrémédiablement gâché son anniversaire. Elle souhaite désespérément avoir n’importe quel âge sauf 11 ans, et que ce jour soit loin dans le passé, «comme un ballon en fuite» (paragraphe 22).
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