Avignon Pieta, Enguerrand Quarton:
Analyses
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La description
Nom : "La Pieta d’Avignon" (aussi appelée la Pieta de Villeneuve-les-Avignon)
Date : 1454-6
Artiste : Enguerrand Quarton (1410-66)
Moyen : Détrempe sur panneau
Genre : Art religieux
Mouvement : école de Peinture française
Lieu : Louvre, Paris.
Pour l’analyse et l’explication d’autres images importantes de la Renaissance, voir: Tableaux célèbres analysés (1250-1800).
APPRÉCIATION D’ART
Pour l’analyse des œuvres de
Peintres provençaux français
comme Quarton / Charenton, voir
nos articles éducatifs:
Évaluation de l’art et
Comment apprécier les peintures.
La Pieta d’Avignon d’Enguerrand Quarton est l’un des plus remarquables peintures religieuses du 15ème siècle. Bien que quelque peu controversé parce qu’il ne s’inscrit pas clairement dans un style historique, il exprime la modernité acquise par certains peintres français (et flamands) progressistes, actifs en marge du Renaissance italienne. D’une part, il conserve une partie de la «planéité» de Art byzantin, tout en offrant une fraîcheur plus en phase avec Art de la Renaissance que la peinture gothique. (Comparer: Le diptyque de Wilton 1399.)
Ce chef d’oeuvre de Art biblique (Lamentation of Christ) de l’école de Provence, longtemps anonyme ou vaguement attribué à un "Maître de la Piéta de Villeneuve-les-Avignon", est maintenant attribué à Enguerrand Quarton, également connu sous le nom de Charenton. Quarton a également créé une autre œuvre presque aussi célèbre: le couronnement de la Vierge, peint en 1453-1454 pour l’autel de la Sainte-Trinité dans l’église des Chartreux à Villeneuve-les-Avignon.
Au cours des dernières années, un aperçu relativement précis de la biographie du peintre est apparu. Entre 1435 et 1440, il quitta son nord natal pour s’installer dans le sud de la France, où il s’installa finalement. En 1444, il est considéré comme habitant à Aix-en-Provence. Il loua une maison à Avignon en 1447. À partir de ce moment-là, il fut enregistré, année après année, comme "habitant à Avignon" ou comme "peintre d’Avignon".
Le 24 avril 1453, un "prix fixe" a été fixé pour le couronnement de la Vierge, destiné à l’église du monastère des Chartreux à Villeneuve-les-Avignon. Il n’y a aucune mention de la Pieta. Ce particulier peinture sur panneau a été montré au Louvre en 1904 à l’occasion d’une exposition de «maîtres français primitifs», où il a été «découvert». Et avant ça? Il semble que jusqu’à la Révolution ce fût dans la monastère des Chartreux à Villeneuve-les-Avignon.
NOTE: Pour plus de détails sur son contemporain le plus proche, voir: Jean fouquet (1420-81), créateur du célèbre Melun Diptych (1450-55, Koninklijk Museum; Gemaldegalerie, SMPK, Berlin) ainsi que la Portrait de Charles VII de France (1445-50, Louvre, Paris).
La Avignon Pieta est – dans la rugosité sculpturale de ses formes et dans l’expression intense des visages – l’un des exemples les plus caractéristiques et les plus frappants de peinture médiévale de la Provence du XVème siècle. C’est un travail hors du temps, au-delà du style, qui transcende tout, qui réussit à transformer ses éléments réalistes en symboles d’une grandeur austère. À la fois rustique et érudit, sobre et monumental, il a conservé une grande partie de son mystère. Qui est le donneur agenouillé à gauche, les mains noueuses et les veines saillantes? Quelle est cette ville au loin, dont les minarets minces se détachent sur le sol doré? Une Jérusalem à la fois terrestre et céleste? La dureté de la peinture est néanmoins accablante.
En son cœur, l’artiste a placé comme jamais auparavant le mystère simple mais sublime de la mort du Fils de l’homme et de la Lamentation. Peut-être ne peut-il être comparé au Christ que dans le magnifique Retable d’Isenheim (1515) de Matthias Grunewald (1475-1528), qui est doté de la même rugosité, bien que l’emphase soit tout à fait différente.
Extrêmement sobre, la Pieta d’Avignon, avec ses angles pénétrants et abrasifs, s’organise autour du corps déchiré et déchiré du Christ, qui repose horizontalement sur les genoux de sa Mère. Il y a quatre personnages (plus un autre: le donateur) dans ce théâtre de douleur qui célèbre le malheur comme une promesse de rédemption – quatre personnages dans un jeu mystérieux de mort et de résurrection: le cadavre en cendre dessiné à gauche dans Saint Jean-Baptiste Marie-Madeleine à droite, qui se penche à la fois vers lui et la silhouette droite de la Vierge Marie pâle et morte, mains levées dans la prière, qui divise la composition en deux avec un élan contraire qui la propulse vers le haut. La figure de Jean-Baptiste enlevant la couronne d’épines de la tête du Christ est sans précédent dans art médiéval jusqu’au 15ème siècle inclus. L’œuvre représente parfaitement le style de Quarton, caractérisé par des lignes sûres, un équilibre d’effets expressifs et ornementaux et une scission des formes en éléments facettisés. (Remarque: en suivant l’exemple de Peintres flamands comme Robert Campin, Jan Van Eyck et Roger van der Weyden, le donateur n’est pas décrit comme une figurine archaïque, mais à la même échelle que les personnages sacrés.)
Cet incomparable retable semble plus primitif qu’il ne l’est réellement. Incomparable dans sa terrible expressivité qui, ancrée dans la réalité banale, atteint la spiritualité la plus élevée.
Parmi les autres œuvres majeures de Quarton, on peut citer la Vierge du manteau de protection (1452, Musée Condé, Chantilly) et le Couronnement de la Vierge (1453-145, Musée de l’Hospice, Villeneuve-les-Avignon).
Interprétation d’autres peintures du milieu du XVe siècle
Pour l’analyse d’autres peintures du 15ème siècle, voir les articles suivants:
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